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Oranie :
EL-BAYADH : L'ASSOCIATION DE DEFENSE DU CONSOMMATEUR TIRE LA SONNETTE D'ALARME
par Hadj Mostefaoui ![]() Des viandes rouges
et blanches, proposées à la vente dans des conditions contraires à la
réglementation en vigueur, cela dépasse l'entendement. Tout récemment, les
quelques membres encore vaillants de l'association de défense du consommateur,
dont le nombre ne dépasse pas les doigts d'une main, tirent la sonnette
d'alarme et tentent tant bien que mal de faire entendre leurs voix. Et pour cause,
avec le thermomètre qui ne cesse de grimper follement de jour en jour en cette
période où l'on enregistre une vague de chaleur sans précédent, certains
commerçants peu scrupuleux et peu soucieux de la santé d'autrui n'ont d'yeux
que pour leur tiroir-caisse. En effet, à quelques pas seulement du pont «Graba»
sous lequel coulent en permanence, à ciel ouvert, les eaux usées rejetées par
les foyers de trois quartiers, qui étouffent le passant à plusieurs centaines
de mètres à la ronde, quatre commerces, dont une croissanterie, une crèmerie,
une pâtisserie et une boucherie étalent à l'air libre leurs produits classés
très sensibles, passant outre ainsi les mesures d'hygiène et de salubrité
publique les plus élémentaires et bien pire encore, cette situation n'émeut
personne. Cela se passe de commentaires mais mérite quand même que l'on s'y
attende un peu. Si Ahmed, un père de famille très avisé, affirmera, avec une
pointe d'humour, que dans ces commerces, il y a le client qui paie sa livre de
viande en se bouchant le nez, le commerçant qui encaisse en faisant la sourde
oreille, le service de l'hygiène qui ferme les yeux et enfin ceux chargés de la
protection du consommateur qui s'avouent vaincus et plient l'échine, et il ne
s'agit là, conclut notre interlocuteur, ni des quatre musiciens de Brême ni
d'une devinette pour écolier. Cette situation ubuesque et des plus drôles se
passe dans le quartier «Graba». A l'intérieur de la boucherie, des carcasses de
béliers et de veaux pendent aux murs à l'air libre dans une atmosphère des plus
insupportables et des plus indescriptibles. Ces locaux commerciaux, mitoyens à
l'oued qui rejette ses eaux usées à moins d'une dizaine de mètres du seuil de
leurs locaux respectifs et ayant pignon sur rue, font face en permanence aux rejets
ininterrompus des eaux usées expulsées par des canalisations béantes. Tout
compte fait, leurs propriétaires, fascinés par l'appât du gain, exercent leurs
activités respectives dans l'indifférence générale des autorités locales ainsi
que des services chargés de l'hygiène et de la qualité. Ils proposent, à une
clientèle crédule et peu regardante sur la qualité, des produits altérés par
des vagues d'air polluées, vecteurs de germes microbiens et sources de toutes
les épidémies auxquelles il faut s'attendre dans les toutes prochaines semaines
si aucune mesure draconienne et urgente ne sera prise dans les délais les plus
courts. Le pire est à craindre et nul n'osera dire qu'il ne le savait pas.
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