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Des remous autour de la section syndicale d'Hyproc Shipping

par Mokhtaria Bensaâd

La section syndicale de l'entreprise Hyproc Shipping Company, composée de délégués élus (marins et sédentaires), installée le 6 septembre dernier, est fortement contestée suite à un conflit qui a surgi le jour des élections à cause des résultats du scrutin.

Un bras de fer oppose des membres de la Fédération nationale des travailleurs du transport (FNTT) aux 11 membres, élus et exclus par la suite de cette section. Une pétition a été signée par certains travailleurs de l'entreprise rejetant cette section syndicale et dénonçant les « agissements d'une minorité en défaveur de la volonté des travailleurs ».

Pour les membres exclus, l'actuelle section syndicale est « illégitime et issue d'un scrutin frauduleux », du fait que « les statuts et règlements généraux de l'UGTA ont été bafoués par les instances locales sur ingérence directe de la FNTT. Les contestataires ont même adressé une lettre au secrétaire général de l'UGTA. Une lettre qui se veut un compte-rendu des évènements qui se sont déroulés durant l'installation du conseil syndical en date du 6 septembre.

Dans cette requête dans laquelle les signataires se considèrent comme « élus légaux marins et sédentaires, écartés illégalement », il est expliqué qu'« en date du 9 août, une convocation collective a été adressée aux travailleurs pour l'installation du syndicat portant sur un nombre de 15 délégués, soit 9 marins et 6 sédentaires, conformément à l'article79 du statut et règlement intérieur de l'UGTA qui définit le nombre des élus du conseil ». Or, selon les signataires de cette lettre, « à notre insu et en bafouant les textes du statut de l'UGTA et la loi 90/11 sur le nombre des délégués à retenir, cette instance revient quelques jours après pour convoquer19 délégués? Pourquoi ce changement ? », s'interrogent les contestataires.

L'explication donnée par les signataires de cette lettre est qu'une telle démarche est un moyen « pour favoriser certains membres par rapport à d'autres. Ce qui est clair, c'est que le fait de ne pas comptabiliser le PV du personnel d'un navire et d'augmenter le nombre des élus de 15 à 19 vise à favoriser certains élus pour figurer au sein du bureau ».

Pour avoir des éclaircissements sur ces élections et la nouvelle section syndicale, nous avons contacté le premier responsable de l'union de wilaya d'Oran et l'un des membres de la section qui ont remplacé les élus écartés. Pour le secrétaire général de l'union de wilaya, M. Jettou, «les élections se sont déroulées conformément à la loi et en toute transparence, en présence des membres de la fédération et de l'UT sud. Il a été décidé d'élire au conseil 19 membres pour satisfaire tout le monde et faire un équilibre entre les marins et les sédentaires. Si les membres écartés contestent ce procédé, je leur rappelle qu'il a déjà été adopté dans le passé ». Pour le premier responsable de l'union de wilaya, « ces contestataires ont été écartés et remplacés par d'autres élus de la même liste pour la simple raison que le jour de l'installation de la section, ils ont quitté la salle en sachant pertinemment que ce comportement allait avoir des conséquences fâcheuses pour eux ». Le même interlocuteur ajoute que ces contestataires se sont adressés à la centrale syndicale à propos de ce problème, alors que pour nous l'affaire est classée et la section syndicale installée ».

Pour sa part, le membre de la section syndicale estime que « les nouveaux membres qui ont remplacé les élus écartés ont été placés conformément à la loi, suite à la décision de ces derniers de quitter la salle le jour de l'installation de la section. L'entreprise Hyproc s'apprête à se lancer dans des projets pour son développement et tout conflit ne va servir qu'à la déstabiliser et poser des contraintes à ses projets ».