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La Banque d'Algérie le réitère: «Les avoirs algériens à l'étranger sont sécurisés»

par Salim L.

«Seuls 2% de l'argent de l'Algérie est déposé dans des institutions financières internationales. 98% des réserves de change sont placées en actifs financiers souverains.»

C'est ce qu'a révélé, hier, Djamel Ben Belkacem, directeur conseiller auprès de la Banque d'Algérie. Cet expert qui s'exprimait à la radio chaîne 3 a rassuré sur les placements algériens à l'étranger et l'utilisation des réserves de change. L'Algérie «n'a rien à craindre des répercussions de la crise de la dette américaine pour ses placements sécurisés sur deux plans», affirme-t-il. «Nos placements sont sécurisés sur deux plans: leur capital est garanti, ils sont couverts contre les risques de change et ils sont liquides, c'est-à-dire que nous pouvons les retirer à tout moment», explique-t-il. M. Ben Belkacem indique que l'Algérie a fait le choix de la sécurité des placements. Selon lui, l'Algérie détient des actifs financiers à court terme. «Nous avons la responsabilité de gérer l'argent de la collectivité nationale», dit-il.

 Ce responsable de la Banque d'Algérie fait savoir que les placements algériens ont généré 4,3 milliards de dollars en 2010. Déposer ses réserves (de change) en valeurs d'Etat est donc «la meilleure option pour le pays», soutient-il. Interrogé sur l'opportunité d'un placement dans un fonds souverain, M. Ben Belkacem a eu cette réponse: «Il y a deux types de pays qui investissent dans les fonds souverains. C'est le cas de la Norvège qui investit dans des fonds souverains ses réserves dont elle n'a pas besoin à court terme, des réserves qui ne dépassent pas les 5%. C'est aussi le cas des pays très grands exportateurs de pétrole et dont la population est 30 fois moins que l'Algérie». Et d'ajouter : «L'Algérie a besoin de ses fonds pour les investir dans le développement».

 Les réserves de change de l'Algérie sont estimées actuellement à 173,6 milliards de dollars. Ces réserves sont en forte hausse depuis le début de l'année. Leur montant s'était établi à 162,2 milliards de dollars en 2010. L'Algérie a réalisé un excédent commercial de 10 milliards de dollars au premier semestre 2011, contre 6,57 milliards de dollars durant la même période de 2010. «Le solde de la balance courante est appréciable», estime M. Ben Belkacem. Ce résultat est dû à la hausse des recettes d'exportation des hydrocarbures, qui, à la faveur de la hausse des prix sur le marché international, passent de 27,60 milliards de dollars au premier semestre 2010 à 35,85 milliards de dollars au premier semestre 2011. «La balance de paiement est excédentaire grâce au renchérissement des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux qui restent au demeurant extrêmement volatiles», note l'invité de la radio. Les importations ont augmenté de 14% durant le premier semestre 2011 par rapport à la même période en 2010. «La valeur des importations s'est multipliée par 5 en dix ans», souligne M. Ben Belkacem.

 Le conseiller de la Banque d'Algérie se réjouit de «la maîtrise de d'inflation» qui, selon lui, est «en dessous de la moyenne de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en se stabilisant à près de 3% depuis dix ans». Et M. Ben Belkacem de faire état «de l'amorce d'un processus de désinflation en 2011 par rapport à 2010». «L'inflation dépend de la croissance. Or l'Algérie a réalisé une croissance hors hydrocarbures de 6%, d'où une inflation à 3% n'est pas aussi mauvaise que l'on dit», dit-il. Ce responsable évoque aussi la question du crédit immobilier en relevant que «l'offre finançable par les banques est très insuffisante». M. Ben Belkacem révèle «une hausse appréciable de la valeur des crédits à l'économie à moyen terme». Il fait également état d'une «même tendance haussière des crédits immobiliers». M. Ben Belkacem indique que la part des paiements cash a augmenté. «Cette part qui circule hors circuit bancaire se situe actuellement à 26% de la masse monétaire», révèle-t-il. Selon lui, les banques publiques s'accaparent de 88% du marché bancaire, le reste étant partagé par les établissements privés et étrangers. Enfin, cet expert indique que les créances non performantes ont subi une baisse de 19% à 16,63 % au premier semestre 2001 par rapport à la même période de 2010.