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Future route de la corniche: Un mégaprojet de plusieurs dizaines de milliards dinars

par Houari Saaïdia

La première section de la route de la nouvelle corniche, mégaprojet routier qui reliera Oran-ville au littoral Ouest, sera achevée en novembre 2011, a-t-on appris hier auprès du directeur des Travaux publics de la wilaya d'Oran. Constituant une des trois tranches de ce grand projet, la section I s'étend sur 5 km et relie entre le lieu-dit Aïn Khedidja (l'intersection entre les chemins de wilaya CW 44 et CW 45) et l'échangeur d'Aïn El-Turck. Les travaux de réalisation de ce tronçon «2 fois 2 voies» ont été lancés en début du mois en cours. En prévision de la saison estivale, synonyme de pic de trafic sur cette desserte, la DTP a pris un faisceau de dispositions pour que ce chantier n'ait pas d'incidence sur le déplacement des usagers, sachant que la liaison montagneuse CW 44-CW 45, plus connue sous le nom de «route de Coca Cola», constitue, notamment depuis la réhabilitation et la modernisation du CW 45, une solution de déviation incontournable dans le plan de circulation mis en œuvre pour répondre au flux estival. Ainsi, pour fluidifier le trafic, plusieurs variantes de régulation sont envisageables, en fonction des données sur le terrain, allant de l'usage du chemin vicinal VC 1 (chemin récemment réhabilité et qui traverse la localité de Mers El-Kébir dans le sens de la verticale, pour relier la RN 2 - la corniche inférieure - au CW 44) comme «détour» jusqu'à la réouverture par intermittence du CW 44 en chantier, s'il en est besoin. Par ailleurs, on apprend de même source, que la section II du mégaprojet, qui fera à terme fonction d'un évitement de Mers El-Kébir («produit fini» pour s'en tenir au jargon de l'ex-Ponts et Chaussées), sera lancée durant l'année 2011. Le cahier des charges relatif à ce lot a été déjà déposé auprès de la commission des marchés de la wilaya, précise pour sa part le directeur du développement des infrastructures de base de la DTP d'Oran. Etant donné la nature du terrain sur lequel passera le tracé de ce tronçon routier, à savoir un versant comprenant plusieurs pentes encadrant des fonds de vallées, il est question de réalisation de plusieurs ouvrages d'assainissement. Techniquement, deux variantes sont sur la tablette du maître de l'ouvrage : l'évitement aura comme point de départ à partir de la RN 2 soit à hauteur du giratoire de Haï Ezzohour (ex-Roseville) soit à hauteur de l'ancienne chapelle de Haï Hansali (ex- Longs Champs). C'est cette deuxième piste qui semble être privilégiée, du moins sur le plan technique, du fait que la première variante se heurte contre des contraintes liées notamment au tissu urbain local. Dans la foulée, le DTP note que parmi les «bénéfices» générés par ce mégaprojet à l'échelle locale, notamment au profit de la commune de Mers El-Kébir, la réfection du VC 1, du tronçon Haï Ezzohour/Haï Ouarsenis du CW 44, y compris le point noir causé par l'affaissement de terrain, entre autres. S'agissant de la section III, la tranche de loin la plus compliquée et la plus coûteuse, elle est en phase de maturation. Actuellement, le cahier des charges pour l'étude approfondie est en cours d'élaboration; il sera finalisé d'ici à fin 2012, après quoi démarrera la phase réalisation. Il est à rappeler que l'étude de faisabilité avait été réalisée par le bureau mixte algéro-portugais SET-Sétif et Globalvia, pour un montant de 17 millions de DA. Composé de deux branches (Ras El-Aïn via terrain Hadj Hassan et la Pêcherie) sous forme de Y, se croisant au niveau de la Pêcherie, cette section est marquée par un grand viaduc, de l'ordre de 500 mètres de long sur 70 mètres de hauteur, qui constituera une connexion en raccourcis entre la partie «ville» du côté du Bd Mâata et la partie «montagne» du côté des Planteurs. Sur un autre registre, le DTP fait savoir que nombre de procédures d'expropriation dans le cadre de l'utilité publique devront être engagées, notamment sur les segments longeant Mers El-Kébir et Aïn El-Turck. Le même directeur s'est dit ne pas être en mesure de donner un chiffre sur le coût global du mégaprojet de la corniche supérieure car, a-t-il précisé, cela demeure tributaire d'une multitude de paramètres impossibles à déterminer d'avance. Après notre insistance, le DTP donnera toutefois un aperçu sur l'épaisse enveloppe : «plusieurs dizaines de milliards de dinars».