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Rentrée scolaire: Le wali menace les «perturbateurs»

par Mokhtaria Bensaâd

Si l'année dernière, les élèves ont frôlé l'année blanche suite aux mouvements de grève déclenchés par les différents syndicats de l'Education, cette année l'Etat menace de prendre en charge toute «tentative de perturbation» du cursus scolaire, estimant que les revendications du partenaire social ont été satisfaites. A Oran, la direction de l'Education a reçu des instructions formelles de la part du wali de «neutraliser toute tentative de perturbation en appliquant la loi». Le premier responsable de l'exécutif de la wilaya a annoncé hier, lors de la réunion tenue à l'hémicycle de la wilaya, que tout mouvement de protestation sera confronté aux forces de l'ordre.

 «On ne laissera personne prendre nos enfants en otage. Nous estimons que toutes les indemnités ont été réglées aux travailleurs de l'Education avec l'application de la nouvelle grille des salaires. Nous comptons, par conséquent, entamer la nouvelle année scolaire dans les meilleures conditions», a lancé     le wali devant les membres de l'exécutif. Les instructions du ministre de l'Education appelant les walis et les directeurs de l'Education à intervenir pour régler tous les problèmes qui surgiront au niveau de leur wilaya, dont les grèves, semblent prendre de l'effet, au moment où les syndicats autonomes de l'Education sont déterminés plus que jamais de reprendre leur mouvement de protestation avec la nouvelle rentrée scolaire. Ministère et partenaires sociaux tirent sur la corde raide annonçant une rentrée difficile pour les élèves. Les mises en garde du ministre en direction des enseignants et des surveillants qui cumuleront trois absences non justifiées, de licenciement, n'ont fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. Le partenaire social campe sur sa position.

 L'Etat veut canaliser l'action des syndicats pour éviter tout dérapage. Le wali a souligné sur ce point qu «il faut canaliser l'action des syndicats vers des activités constructives». Dans cette polémique qui précède la rentrée scolaire de quelques jours, les préparatifs vont bon train, selon le directeur de l'Education d'Oran pour accueillir les 294.397 élèves inscrits cette année, tous paliers confondus. 146.588 au primaire, 111.109 au cycle moyen et 36.700 élèves au lycée. La moyenne par classe est de 31 élèves pour le premier palier, 32 pour le deuxième et 38 pour le troisième. Le premier responsable de l'Education assure que cette année, il n y aura pas de surcharge des classes et que la réception de plusieurs établissements scolaires a aidé à baisser la pression enregistrée ces dernières années. La wilaya d'Oran compte, en effet, 55 lycées, 146 CEM et 491 écoles. En perspective de l'année 2010/2014, plusieurs projets d'établissements scolaires sont inscrits dont 16 lycées, 16 CEM et 38 écoles plus 18 cantines scolaires et12 UDS. Pour l'année scolaire 2010/2011, 3 lycées, 3 CEM et 5 groupes scolaires ont été réceptionnés.

Préscolaire et dérogations

Contrairement aux rumeurs qui ont circulé ces derniers jours sur l'annulation du préscolaire et le refus des dérogations, le directeur de l'éducation a affirmé, hier, que le préscolaire est maintenu mais avec des conditions bien déterminées. «Il n'est pas question que des enfants de 5 ans et 6 mois soient inscrits au préscolaire alors que d'autres enfants de 5 ans et moins soient scolarisés en première année. La direction veillera, cette année au grain concernant ce dossier pour permettre à l'enfant qui a droit de s'inscrire au préscolaire». Concernant les dérogations, le même responsable souligne qu' il sera donné la priorité aux enfants nés au mois de janvier, février et mars. En fonction de la disponibilité des places on prendre ceux nés au mois d'avril ou mai. Pour les élèves de moins de 16 ans et qui ont raté leur cursus scolaire, le premier responsable de l'éducation a insisté que des instructions ont été adressées à tous les directeurs d'établissements interdisant d'exclure tout élève qui n'a pas atteint l'âge requis.

Manuels scolaires et tabliers offerts

Pour cette année scolaire, la distribution des manuels scolaires et des tabliers va s'élargir, a annoncé le directeur de l'éducation. En plus des élèves démunis recensés, 85.000 au total pour la wilaya d'Oran, même les élèves qui ne figurent pas sur la liste des démunis et qui n'ont pas la capacité d'acheter les manuels scolaires et les tabliers seront concernés. Cette catégorie sera prise en charge par la direction de l'éducation sur ce plan.

Quant aux trousseaux scolaires, 55.000 au total, ils seront orientés vers les communes à qui a été confiée la mission de les distribuer à qui de droit. Quant à la prime scolaire de 3.000 dinars , elle sera attribuée au 85.000 nécessiteux à partir de cette semaine. Tout a été finalisé pour que les enfants démunis bénéficieront de cette prime au plus tard avant la fin du mois de septembre. «Si durant les années précédentes, cette opération a fait polémique, cette année, la situation s'est améliorée et l'argent a été dégagé», a lancé le wali lors de cette réunion.

 A propos du recrutement du personnel de l'éducation, la wilaya d'Oran dispose de 1.973 postes budgétaires tous corps confondu qui seront occupés après concours. Les candidats inscrits seront convoqués le 7 septembre pour passer les épreuves. Parmi les 1.973, l'on compte 362 postes pour les enseignants du primaire et 392 postes pour les enseignants du secondaire. Cette nouvelle rentrée scolaire connaîtra une nouveauté celle de l'application de la politique d'évaluation où tous les établissements éducatifs seront suivi par le biais de contrats de performance avec les directions de l'éducation.

 Ces établissements devront faire preuve d'une gestion pédagogique et administrative efficace à travers la signature de «contrats de performance» entre le ministère et les directions de l'éducation, d'un côté, et entre les directions de l'éducation et les établissements scolaires, de l'autre. Tous les établissements seront évalués en fonction des résultats obtenus sur tous les plans, gestion, réussite des élèves, entretien de l'établissement, équipements? «Il n'est plus question de mettre sur le même pied d'égalité l'établissement qui travaille et celui qui ne fait aucun effort. Chacun sera noté selon le bilan qu'il présentera chaque année» , a conclu le directeur de l'éducation.