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Peine capitale pour meurtre

par A. Zerzouri

Le tribunal criminel de Constantine a condamné, hier, l'accusé Z.H., âgé de 31 ans, à la peine capitale pour «meurtre avec préméditation» et a prononcé la relaxe pour deux autres accusés, qui comparaissaient dans cette affaire sous le chef d'inculpation de «non-assistance à personne en danger». Le représentant du ministère public avait requis la peine capitale contre l'accusé principal et 3 ans de prison ferme contre chacun des deux autres accusés.

Le crime a été perpétré le 8 février 2006 au niveau de la wilaya de Mila, à la veille de la fête de «Achoura», alors que sa préparation a commencé trois jours plus tôt... Le 5 février, en effet, l'accusé avait contacté la victime, cambiste informel de son état, marié et père de trois enfants, pour lui demander de lui procurer une grosse somme en «euro» et l'attendra dans son local commercial (vente d'effets vestimentaires féminins) trois jours plus tard, un long couteau derrière le dos. Une fois à l'intérieur du local commercial, vers 11 heures 30 minutes de cette journée fatale pour la victime, l'accusé invitera sa victime à passer à l'arrière-boutique et s'éclipsera un instant, le temps de baisser le rideau et prendre en main son couteau. A son retour, il prendra sa victime par surprise en lui plantant le couteau entre les côtes pour l'affaiblir (la victime était de corpulence forte), puis lui ligotera les mains à l'aide d'un foulard et lui enfoncera encore la lame d'acier dans le ventre.

L'accusé lavera ensuite le sol, traînera sa victime loin des yeux dans une autre pièce du local, pour rouvrir ensuite son commerce et mener son activité comme si de rien n'était ! Il utilisera immédiatement l'argent subtilisé à sa victime et commencera à régler ses dettes, contractées auprès d'autres commerçants.

D'où l'on devine que le mobile du crime n'est autre que cette volonté de prendre l'argent à sa victime et régler ses problèmes financiers, l'accusé étant empêtré dans les dettes.

«Laisse-moi en vie et je donnerai tout ce que tu veux», avait supplié la victime au moment où son bourreau s'acharnait contre elle. C'est là un témoignage de commerçants voisins, dont les deux accusés qui comparaissaient hier pour non-assistance à personne à danger, qui ont entendu du bruit du côté de la scène du crime et ont même par curiosité jeté un oeil pour surprendre l'accusé traînant sa victime par les pieds.

Le crime n'était pas parfait et les témoins ne manqueront pas de répercuter cet épisode sordide autour d'eux. Le lendemain, les services de sécurité dévoileront cet assassinat et procéderont à l'arrestation du coupable, qui déclarera avoir tué la victime à la suite d'une bagarre autour d'une prétendue somme d'argent qu'elle lui devait.

A l'issue de ses délibérations, le tribunal criminel retiendra l'accusation de meurtre avec préméditation et condamnera l'accusé à la peine de mort, alors que les deux autres accusés ont bénéficié de la relaxe.