Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

El-Ançor: Une EPIC pour le centre d'enfouissement

par J. Boukraâ

Une entreprise publique industrielle et commerciale (EPIC) sera bientôt mise en place par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour la gestion du centre d'enfouissement technique (CET) d'El-Ançor. Une subvention sera octroyée à cette EPIC pour une durée de trois années, apprend-on du gestionnaire du CET de la wilaya de Saïda, en marge du séminaire national sur « l'environnement et l'industrie, les enjeux et les défis », organisé la semaine dernière à l'hôtel Sheraton d'Oran. Après trois années d'activité, cette EPIC deviendra autonome, sachant que la récupération et le recyclage des déchets sera sa source de revenus. De son côté, le directeur de l'environnement de la wilaya d'Oran, M. Mekaïkia, a affirmé que les travaux de réalisation du centre d'enfouissement technique d'El-Ançor ont été achevés et les équipements mis en place. Le CET sera opérationnel avant fin 2009, a-t-il ajouté, avant de préciser que l'exploitation du CET dépend de l'achèvement des voies d'évitement. Pour une capacité de 120 tonnes par jour, les travaux de réalisation du CET d'El-Ançor ont coûté une enveloppe budgétaire de 40 milliards de centimes, rappelle-t-on. La wilaya d'Oran a bénéficié de 3 CET dans le cadre du plan quinquennal 2004-2009, dont celui d'El-Ançor, un autre pour le groupement urbain d'Oran et un troisième à Oran-Est. M. Mekaïkia a annoncé à cette occasion que les travaux de réalisation du centre d'enfouissement technique du grand groupement urbain d'Oran seront lancés incessamment. Le CET du groupement urbain d'Oran, qui va couvrir Oran, Es-Sénia, Bir El-Djir et Sidi Chami, regroupant plus de 1,2 million d'habitants, soit 70% de la population de la wilaya d'Oran, va coûter quelque 150 milliards de centimes. Par ailleurs, interrogé sur la gestion des déchets hospitaliers, notamment ceux générés par les cliniques privées, le directeur de l'environnement a affirmé que les cliniques privées ont des conventions avec la direction de la santé pour l'incinération de leurs déchets. Intervenant, le gestionnaire du CET de Saïda a affirmé qu'une fois fonctionnels, les CET ne prendront en charge que les déchets ménagers, chose qui va inciter les cliniques privées à incinérer leurs propres déchets.

Pour rappel, 4.764 tonnes de déchets hospitaliers sont générées annuellement par les infrastructures de santé privées et publiques, selon un rapport présenté par la direction de l'environnement lors d'une session de l'APW. Le rapport indique que cette quantité de déchets spéciaux, générée par un total de 118 structures privées et publiques, est soit jetée dans les décharges publiques, soit incinérée dans de mauvaises conditions. Oran compte deux incinérateurs, un au niveau du CHU d'une capacité de 50 kg et un autre au niveau de l'établissement hospitalier universitaire 1er Novembre d'une capacité de 500 kg. Et d'ajouter que dans le cadre du programme 2009, il est prévu l'équipement de toutes les infrastructures hospitalières d'incinérateurs. Concernant les cliniques privées, elles ne sont pas dotées d'incinérateurs. Des conventions ont été signées avec les cliniques dans ce cadre.

De son côté, le wali a proposé la réalisation d'un incinérateur central. Un projet estimé à quelque 200 millions de dinars devrait être proposé à l'inscription dans le cadre du plan quinquennal 2009-2013. Pour rappel, en 2007, 24 mises en demeure ont été adressées par la direction de l'environnement aux cliniques privées pour l'élimination des déchets avant la fin de l'année. Non dotées de cet équipements, ces structures trouvent beaucoup de difficultés pour détruire les déchets, qui sont parfois stockés dans de mauvaises conditions, ce qui représente un risque pour la santé et l'environnement. Selon une source bien informée, dans le cadre de la loi en vigueur, toutes les structures hospitalières ont été notifiées par écrit en 2006 pour l'élimination des déchets spéciaux. Cependant, aucune structure n'a répondu. Ainsi, afin de les pousser à penser à l'élimination de leurs déchets, elles ont été informées de la taxe de déstockage, notamment que celle-ci est applicable depuis l'année dernière. Selon une première estimation, cette taxe a été fixée à 24.000 dinars par tonne de déchets de soins.