Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

L’urgence d’un Projet national de prévention contre le cancer

par Mustapha Bouziani

La lutte contre les cancers devient un véritable chalenge pour notre pays, et l’espoir pour une meilleure prise en charge de ces pathologies dans des Centres anti cancer, sera vain si une stratégie globale et spécifique de prévention contre les cancers n’est pas élaborée dans les meilleurs délais.

Dans cette rubrique, il s’agit pour nous d’apporter un éclairage sur la question de la lutte contre les cancers dans notre pays, et d’appeler à l’urgence de la mise en place d’un Plan national de prévention contre les maladies chroniques en général, car elles sont liées entre elles, et contre les cancers en particuliers. Il faut rappeler tout d’abord que ces pathologies dites chroniques comme les cancers, les maladies cardiaques et les maladies métaboliques (hypertension et diabète), sont responsables à elles seules, directement ou indirectement des trois quarts des décès dans notre pays, nous les estimons à environ 115 000 morts sur les 175 000 décès attendus chaque année. Ces pathologies se sont accrues, par suite des profondes mutations de la société (accroissement de la pollution, comportements individuels à risque, régimes alimentaires de plus en plus sucrés et trop salés, augmentation du stress…). Les cancers sont aussi en rapport directement avec le vieillissement de la population. Ces pathologies sont aussi de mieux en mieux mises en évidence, grâce aux progrès réalisés par le système d’offre des soins (publics et privés) dans les domaines de l’investigation et de l’exploration des cancers.

LES CANCERS EN QUELQUES MOTS

Sur le plan biologique, le cancer résulte de la survenue d’un dysfonctionnement génétique au niveau de certaines cellules de l’organisme. Celles-ci se mettent à se multiplier de manière anarchique et à proliférer, d’abord localement, puis dans le tissu avoisinant, puis à distance où elles forment des métastases. Sur le plan médical, le mot « cancer » désigne en fait un groupe de maladies très différentes les unes des autres. C’est pourquoi on ne devrait pas parler du cancer, mais des cancers, au pluriel.

Longtemps, le cancer a été une maladie incurable. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, nombre de cancers sont guéris dans les pays disposant d’un système de santé performant. La prise en charge des cancers est complexe, et les traitements comprennent selon le type de cancer : une Radiothérapie, une Chimiothérapie, une ablation chirurgicale, des Soins palliatifs et parfois des Médecines complémentaires. Le choix des traitements s’appuie sur des recommandations de bonne pratique clinique, prodigués par des experts, lesquels prennent en compte les résultats des travaux scientifiques les plus récents réalisés à travers le monde, de types essais cliniques.

LES CANCERS ET LEUR AMPLEUR

Pour notre pays, beaucoup de chiffres sont donnés sur l’ampleur de ces pathologies. Mais la réalité est difficile à cerner. En effet, les Registre de cancers qui existent dans tous les grands hôpitaux hospitalo-universitaires à travers le pays ne rapportent que les cas de cancers diagnostiqués et pris en charge dans ces structures hospitalières, soit environ 30 000 nouveaux cas par an.

Or, en l’absence de dépistage systématique, et compte tenu des statistiques sur les cancers fournies par les services de santé de pays à morbidité similaire à la notre, on estime qu’en réalité il y a autant de cas de cancers non diagnostiqués (pour diverses raisons) dans notre population.

Nos estimations portent donc sur environ 60 000 nouveaux cas de cancers (toutes formes confondues), à l’échelle nationale et par an, dont à peine 50 % seulement sont diagnostiqués. Environ 35 000 patients décèdent après un court délai, selon le type de cancer (une survie moyenne de 2 à 5 ans pour les patients ayant la chance d’être pris en charge). L’ampleur des cancers déjà très élevée va encore augmenter au cours des prochaines années. Cela est dû d’abord au risque de cancérogénicité qui est relativement élevé dans notre pays, mais aussi par suite de la multiplication de nombreux facteurs de risques synergiques qui affectent notre population.
 
LE RISQUE DE CANCEROGENICITE DANS NOTRE PAYS

Beaucoup d’éléments font que, dans le contexte actuel, le risque de cancérogénicité est relativement élevé dans notre pays. D’abord les facteurs géo- climatiques comme l’ensoleillement. Différentes données radiométriques enregistrées par les stations de mesure de l’ensoleillement (ex. le Centre de Développement des Énergies Renouvelables à Alger), donnent un Index Solaire UV (ultra violet) compris généralement entre 4 et 11 (contre 2 et 5 en France).

De ce fait, les radiations solaires et les UV en particuliers sont responsables, entre autres, du vieillissement prématuré de la peau, des fameux coups de soleil, à divers degrés, des cataractes, des allergies, des insolations plus ou moins violentes, mais surtout des cancers de la peau. Ce sont des formes de cancers peu connus, mais qui continuent à progresser parmi notre population, du fait d’une exposition de plus en plus importante, surtout en été. A titre d’exemple, les statistiques du Registre des tumeurs du Centre anticancéreux Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) révèlent l’apparition d’environ 1.000 cas de cancers de la peau, pour la seule agglomération d’Alger et par an.

En plus de l’ensoleillement, on relève aussi les facteurs dits prédictifs des cancers, comme par exemple l’accroissement de la population qui entraine nécessairement plus de cas de cancers. Il y a aussi l’allongement de l’espérance de vie (environ 12% de la population nationale a plus de 60 ans actuellement). L’âge est considéré comme un facteur prédictif des cancers. Par conséquent, plus il y a de sujets âgés et plus il y aura de cas de cancers.

Certains facteurs génétiques spécifiques favorisent les cancers dans notre pays, c’est le cas du cancer du naso-pharynx (ou cancer du cavum) qui est particulièrement fréquent dans les pays de la rive Sud de la méditerranée (où on estime que son incidence est de 15 cas pour 100 000 habitant). Ce cancer est observé plutôt chez les sujets jeunes. Un autre facteur tout aussi important dans la genèse des cancers est représenté par le mode vie. Dans notre pays, le régime alimentaire se rapproche de plus en plus de celui des pays occidentaux (surconsommation de graisse animale, consommation de produits alimentaires et de laitage à forte concentration chimique, des boissons riches en additifs et colorants souvent toxiques et cancérigènes…

D’autres facteurs multiplient le risque cancérigène parmi les populations jeunes, ce sont les comportements à risque. C’est le tabagisme actif et passif qui détient le triste record dans l’origine des milliers de cas de cancers du poumon dans notre pays. Ce cancer survient généralement dès l’âge de 35 ans chez les jeunes et anciens fumeurs. On estime à environ 25 cas de cancers du poumon toutes formes confondues pour 100.000 habitants, soit 10.000 nouveaux cas chaque année. Ce cancer est neuf fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme. La survie pour ce cancer dépasse rarement 5 ans dans notre pays. Le tabac chiqué est aussi à l’origine de nombreuses formes de cancers, les plus connus sont les cancers de la bouche, de l’œsophage et surtout de l’estomac (environ 10 cas pour 100 000 habitants).

Le cancer de la vessie, est en recrudescence épidémique, avec un fort accroissement de son incidence à partir de 50 ans, également lié au tabagisme, ce cancer altère lourdement la qualité de vie des patients, il est classé en deuxième position chez l’homme après les cancers du poumon dans les Registres de cancer d’Alger et d’Oran.

Les cancers féminins sont représentés surtout par le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus. Le cancer du sein est malheureusement trop fréquent dans notre pays. On estime qu’il y a actuellement 20 nouveaux cas pour 100.000 habitants et par an, soit environ 8 000 nouveaux cas chaque année. Ce cancer frappe les femmes jeunes, 50% des patientes ont moins de 50 ans. Pour ce cancer facile à identifier précocement, le diagnostic dans notre pays reste tardif, car le dépistage n’est pas systématisé, malgré quelques campagnes de dépistage organisées par des associations.

Le cancer du col de l’utérus occupe la deuxième ou la troisième position selon les registres, avec une incidence annuelle de l’ordre de 17 cas pour 100.000 habitants. Il survient à un âge précoce à partir de 30 ans, et il est lié souvent à des surinfections par Papilloma Virus, contre lesquels un vaccin est commercialisé dans les pays occidentaux. Ce cancer est facilement dépisté par une systématisation du frottis cervico vaginal au niveau des consultations de planification pour toute femme âgée de 30 ans et plus.Cette liste des différentes formes de cancer n’est malheureusement pas exhaustive et de nombreuses formes de cancers sont aussi en progression. C’est le cas par exemple des leucémies et des lymphomes qui touchent particulièrement les enfants et les adultes exposés aux polluants comme les solvants et aux irradiations médicales (radiographies répétées) ou aux irradiations naturelles (le radon) plus fréquentes dans certaines régions du Sud du pays. Ces formes de cancers représentent environ 10% de l’ensemble des tumeurs.

L’EXCES DE POLLUTION : UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT DES CANCERS DANS NOTRE PAYS

Différentes études ont fait le point sur les liens entre les cancers et quelques types de polluants : les pesticides, les polluants de l’air, le diésel, les champs électromagnétiques, les métaux lourds... Dans notre contexte national, où nous ne disposons pratiquement pas d’études sur des cohortes de sujets exposés, et où l’enregistrement des causes de décès est pratiquement archaïque dans nos hôpitaux, nous estimons qu’en l’absence de contrôle des excès de pollution, c’est surtout les différentes formes de pollution de l’air, qu’elle soit extérieure (circulation automobile en milieu urbain), ou intra domiciliaire (tabagisme et autres) qui constituent à l’heure actuelle le principal facteur de développement des cancers et des autres maladies chroniques dans notre population. Cette pollution qui s’aggrave de jours en jours est liée aussi aux fumées et au gaz libérés par le brulage dans les très nombreuses décharges sauvages (on les estime à environ 4500) qui défigurent les paysages autours de nos villes. Ces fumées contiennent des dioxines, des particules en suspension et des gaz toxiques.

Dans les villes, c’est la densité de plus en plus élevée du parc auto et d’engins roulant (le plus souvent au diésel) qui participent à la détérioration de qualité de l’air. Il faut rappeler que de nombreuses mesures réalisées dans le cadre de projets de recherche universitaires à Alger et à Oran ont montré qu’il existe quotidiennement de fortes concentrations de polluants gazeux et de particules en suspension dans l’air des villes, il y a également une concentration élevée de plomb due à l’essence plombé, et de grandes quantités d’amiante libérées par les plaquettes de freins des automobiles, au cours des freinages. En fait, ces polluants dont les concentrations dépassent largement les normes admises dans toutes nos villes, tout au long de l’année, menacent quotidiennement enfants et adultes et particulièrement les sujets déjà malades et sensibles.

Pourtant le Ministère de l’environnement a édicté de nombreux textes règlementaires, en ce qui concerne le contrôle de la pollution urbaine, mais aucune démarche réelle n’est entreprise actuellement contre cette menace qui accroit le nombre de cancer, et augmente nettement les cas de crises d’asthme et multiplient les décès par crises cardiaques dans toutes les villes du pays.

LA LUTTE CONTRE LE CANCER : LA PREVENTION D’ABORD

A la lumière de ce bref rappel sur l’ampleur des pathologies cancéreuses dans notre pays et sur les facteurs susceptibles de les provoquer ou des les favoriser, il nous parait fondamentale d’envisager d’abord une politique de prévention de ces pathologies meurtrières, car un tiers au moins de l’ensemble des cas de cancer sont évitables. La prévention constitue la stratégie à long terme la plus rentable pour lutter contre les cancers. Pour cela, tout Plan anti cancer doit au préalable mettre en place d’abord une stratégie de prévention. Un centre anti cancer qui devrai être l’aboutissement de la mise en commun de moyens perfectionnés de diagnostic et de prise en charge des cancers, ne devrai pas occulter les autres moyens (plus efficaces et moins couteux) de prise en charge des cancers.

Penser à créer un soi disant Centre anti-cancer par wilaya est une utopie et une désillusion que l’on fait miroiter aux citoyens. Ces pathologies sont très lourdes, très couteuses, pour assurer leur prise en charge correcte, elles nécessitent la collaboration étroite de plusieurs catégories de spécialistes hautement qualifiés (qui ne sont pas disponibles dans toutes les wilayates).

Par contre, dans chaque région, il est possible (et urgent) d’élaborer des stratégies très élaborées de prévention contre les cancers. Les principaux supports dans la prévention des cancers sont : une participation active des médias, des informations ciblées et validées scientifiquement orientées pour les populations à risque, et enfin un dépistage ciblé aussi, obligatoire en milieu professionnel à haut risque, et gratuit (supporté par les Caisses d’assurance et par les structures anti cancer). La lutte contre ces pathologies doit s’inscrire dans le cadre d’un Plan national anti cancer, afin de mobiliser toutes les Institutions du pays. Rappelons que les supports essentiels d’un Plan anti cancer sont globalement : la recherche et la formation spécialisée sur les cancers, un Programme global et multidisciplinaire de prévention, notamment pour les cancers évitables, une offre des dépistages correctement organisée, et enfin l’élaboration d’indicateurs exigeants sur la qualité des prises en charge de patients pour chaque établissement (la durée de survie des patients peut être un indicateur d’efficacité).

UN PLAN DE PREVENTION PASSE D’ABORD PAR LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

La lutte contre les cancers devrait s’inscrire dans le cadre d’une politique nationale de lutte contre toutes les maladies chroniques. Cela nécessite de longues réflexions de la part de nombreux experts et un effort soutenu de tous les secteurs de l’économie nationale : l’enseignement supérieur, la santé, l’éducation, l’agriculture, et autres... Par conséquent, l’élaboration d’un Plan de prévention du cancer devrait s’inspirer d’abord des résultats de travaux scientifiques sur les cancers dans notre pays. Ces types de travaux qui ne sont malheureusement pas nombreux parce qu’ils ne sont pas impulsés, doivent permettre de déterminer les facteurs de risque les plus importants, les populations les plus touchées, les régions les plus menacées, et les moyens les plus adéquats pour les dépister et les prendre en charge. Hormis quelques Thèses des médecins spécialistes, la recherche sur les cancers dans notre pays reste limitée à des bilans de prise en charge ou à des résultats d’exploration de ces pathologies.

En réalité, ces types de travaux de recherche sur le cancer doivent faire l’objet d’un appel à candidatures sur la base d’un cahier des charges, avec le soutient nécessaire des agences internationales de recherche sur le cancer. La recherche sur les cancers repose d’abord sur la réalisation d’études épidémio-cliniques sur les cancers les plus fréquents dans notre pays avec des expertises, d’autre part, sur la confrontation et la diffusion des résultats de la recherche à l’ensemble de la communauté scientifique, cela avec un encouragement des formations aux métiers de la cancérologie. Contre ces pathologies aussi meurtrières et contre lesquelles des équipements extrêmement couteux sont importés, notre pays ne dispose malheureusement pas de Centre de recherche. Aucun institut national ou régional n’a été crée pour stimuler la recherche sur ces pathologies. L’institut du Cancer encore en travaux à Oran depuis dix ans attendra encore longtemps pour ses équipements et le recrutement des chercheurs dans le domaine. En France par exemple, chaque Région dispose d’au moins un Centre de recherche sur les pathologies cancéreuses.

LE DEPISTAGE DES SYMPTOMES DE CANCER EST LA SEULE ALTERNATIVE EFFICACE

Grace aux techniques de dépistage, on peut détecter précocement certains cancers et traiter des lésions précancéreuses. Une meilleure sensibilisation des médecins, et du corps para médical et surtout du grand public aux signes d’alerte éventuelle du cancer peut avoir un impact considérable sur ce type de maladie. Parmi les signes précoces d’alerte de cancer, on peut citer : la présence d’une masse inexpliquée, la présence de lésions qui ne guérissent pas, de saignements anormaux, d’une diarrhée persistante, d’une toux chronique et d’une raucité anormale de la voix. Le diagnostic précoce est particulièrement utile et facile dans le cas des cancers du sein, du col utérin, de la bouche, du larynx, du côlon, et de la peau.

Mais on ne peut entreprendre un dépistage que si l’on dispose de personnel très qualifié pour faire le diagnostic (les erreurs de diagnostic sont nombreuses), et s’il existe des Structures compétentes pour accueillir, suivre et soigner ceux qui présentent des résultats anormaux. Ce n’est souvent pas le cas dans nos structures de santé, encore mal équipées et mal adaptées à ce type de pathologie.

LA MISE EN PLACE D’UNE VRAI POLITIQUE ANTI TABAC : CET ENNEMI PERNICIEUX

Il faut rappeler que le tabagisme est le facteur de risque évitable le plus important de la mortalité par cancer. Près de 70% des cancers du poumon et 80 % des cancers de la vessie et de l’œsophage peuvent être évités par le seul fait de réduire au minimum l’usage du tabac au sein d’une population. Rappelons que la tabagisme touche environ 45 % des jeunes adultes dans notre pays et touche indirectement de manière passive autant de femmes et d’enfants. Par conséquent, seule une lutte acharnée contre toutes les formes de tabagisme (à l’image de nombreux pays) pourrait réduire l’incidence des cancers du poumon, de l’appareil digestif et de la vessie, et limiter les crises cardiovasculaires.

L’ENCOURAGEMENT A UN MODE DE VIE SOBRE ET A DE BONNES HABITUDES ALIMENTAIRES

Il existe un lien entre l’excès de certains aliments (riches en graisses, en colorant et en additifs) et de nombreux types de cancer, comme par exemple celui de l’œsophage, du côlon, du rectum, du sein Rappelons à nos concitoyens que les légumes et les fruits de saison ont un effet protecteur contre de nombreux cancers. Ces aliments préviennent aussi le risque de maladie cardio-vasculaire. A l’inverse, une alimentation pauvre en légume et une consommation excessive de viande et de gras peuvent être associées à un risque accru de cancer colorectal. Le contact fréquent avec certains polluants chimiques est responsable de plusieurs formes de cancers : en dehors du lien bien établi entre les polluants du tabac et plusieurs formes de cancer, il a été démontré aussi que le cancer du sein fortement associé à des dérèglements hormonaux, est lié aussi aux polluants issus du pétrole et à l’excès d’application de certains types de déodorants sur les aisselles.

LE RENFORCEMENT DU CONTROLE DE LA POLLUTION DE L’AIR

Les gaz et les substances chimiques cancérogènes présents dans l’air altèrent non seulement nos voies respiratoires, mais tout notre organisme, car ils passent systématiquement dans les aliments et même dans les ressources en eau que nous buvons (pesticides, plomb…). Compte tenu des niveaux de pollution de l’air dans nos villes, l’application des Directives du Ministère de l’Environnement, en ce qui concerne la pollution de l’air devient une urgence nationale. Des choix rigoureux et obligatoires doivent être prononcés dans l’usage des carburants les moins polluants. En parallèle, une démarche citoyenne doit être généralisée pour l’interdiction du brulage des déchets urbains (fortement chargé de matières plastiques dont les fumées sont cancérigènes).
CONCLUSION

En Algérie, comme ailleurs dans le monde, les cancers tuent et font souffrir à la fois les patients et leur entourage. L’ampleur de ces pathologies ne fait que croitre au cours de ces dernières années, elles sont devenues les principales causes des décès à l’âge avancé. De plus, ces pathologies pèsent lourdement sur le budget des ménages et des structures de santé. La prévention et le dépistage restent donc les seules alternatives efficaces contre les cancers les plus répandus. Ils pourraient être évités ou dépistés à un stade précoce. Prévenir les cancers, c’est nécessairement éliminer ou limiter autant que possible l’exposition aux cancérigènes, et réduire la vulnérabilité des personnes sensibles. Autrement, du fait de la progression des facteurs de risque, et notamment : la pollution de l’air, le tabagisme chez les jeunes, la prolifération des substances chimiques dans nos aliments et dans les boissons, on assistera encore à un accroissement du nombre de cas de cancers et de ce fait, la prise en charge de ces pathologies sera encore plus laborieuse, et plus couteuses en vies humaines. Un Plan de Prévention devient donc une urgence nationale, et notre responsabilité à tous est engagée.