Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ghaza: 1.156 malades attendant d'être transférés à l'étranger décédés

par Mohamed Mehdi

Mardi, 75e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en commettant, depuis le 11 octobre 2025, plus de 850 attaques contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », dans ce qui semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.

Israël poursuit ses attaques contre les civils de Ghaza. Dans son dernier rapport statistique, publié hier, le ministère de la Santé de l'enclave, fait état d'un bilan d'un martyr et de 3 blessés dans les bombardements de lundi, ainsi que de la récupération de 4 corps sous les décombres.

Le nombre de victimes depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025 passe ainsi à 406 martyrs et 1.118 blessés, et 653 corps de martyrs exhumés des décombres des bâtiments bombardés, depuis le début du génocide.

Quant au bilan cumulatif des victimes du génocide israélien à Ghaza, depuis le 7 octobre 2023, il passe à 70.942 martyrs et 171.195 blessés.

Un nouveau décès a été enregistré suite à l'effondrement d'un bâtiment, portant à 16 le nombre de morts dus aux effondrements provoqués par les pluies et les tempêtes hivernales.

Par ailleurs, l'Agence ‘Shehab News' a rapporté, hier, que « les nouveau-nés souffrent du manque de chauffage, y compris dans les hôpitaux, alors que Ghaza subit une vague de froid intense qui sévit depuis plusieurs semaines ».

Plus de 18.000 malades et blessés en attente de transfert à l'étranger

Mounir al-Bursh, directeur général du ministère de la Santé de Ghaza a déclaré, mardi, à Al Jazeera, que le secteur manque de tout ce qui peut permettre d'assurer des prestations minimums aux malades et aux blessés de l'enclave assiégée. En plus des pénuries de médicaments et de consommables, qui ont atteint « des proportions jamais enregistrées », l'intervenant a fait état du « manque important d'équipements, notamment les générateurs et le carburant, pour la production d'électricité dans les hôpitaux de Ghaza ».

« Il y a plus de 40.000 femmes enceintes dans les centres d'hébergements (généralement des écoles que l'entité sioniste bombarde souvent) qui ne disposent d'aucune structure de prise en charge médicale », a-t-il expliqué, ajoutant que « tous les enfants de Ghaza, âgés de moins de 5 ans, dont le nombre est estimé à plus de 320.000, sont menacés de malnutrition aiguë ».

La fermeture des points de passage pose aussi le problème des transferts des Ghazaouis, nécessitant une prise en charge à l'étranger. « Nous avons 19.989 malades et blessés à Ghaza, dont 18.500 figurent dans les listes de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), attendent d'être transférés à l'étranger. Parmi eux, environ 3.700 malades ont un besoin urgent de se faire soigner en dehors de l'enclave de Ghaza. Parmi eux également au moins 4.300 enfants malades figurent dans la liste d'attente des transferts », a révélé al-Bursh, soulignant qu'à ce jour, «1.156 malades, dont 155 enfants sont décédés dans l'attente d'être soignés à l'étranger ».

Toujours concernant la situation du secteur sanitaire à Ghaza, ‘Shehab News' a rapporté, citant le ministère de la Santé, que « 9.500 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère » et que « 42% des femmes enceintes sont atteintes d'anémie, ce qui concorde avec une hausse de la mortalité infantile ».

«Israël doit autoriser l'entrée immédiate de logements temporaires»

« Israël utilise le blocus comme un outil de génocide et crée des conditions de vie mortelles en bloquant la reconstruction et la réparation des dégâts, en empêchant l'acheminement des matériaux et équipements nécessaires au déblaiement des décombres et à la restauration des habitations, des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement, et des réseaux électriques, et en entravant l'aide humanitaire et en compromettant la capacité des organisations humanitaires à fournir une protection minimale », a déclaré l'organisation Euro-Med Human Rights Monitor.

La déclaration, publiée lundi, appelle la Communauté internationale, « notamment les Nations Unies et ses États membres », et « en particulier les Hautes Parties contractantes aux Conventions de Genève », à « prendre toutes les mesures nécessaires pour contraindre Israël à lever son interdiction d'entrée de logements temporaires (caravanes) et de matériaux essentiels pour la construction d'abris dans la bande de Ghaza, et à garantir leur entrée et leur distribution sans restriction, sans conditions politiques ni sécuritaires ».

Le blocus israélien illégal et l'interdiction d'entrée des unités de logement temporaires ont de facto éliminé toute possibilité de relogement pour des milliers de familles, les forçant à rester dans des maisons détruites ou gravement endommagées, véritables bombes à retardement prêtes à s'effondrer à tout moment. Rien que ce mois-ci, 18 civils ont péri dans l'effondrement d'immeubles d'habitation, et' Euro-Med Monitor' a recensé 50 effondrements depuis octobre dernier.

‘Euro-Med Monitor' souligne que des «centaines de milliers de personnes déplacées, abritées sous des tentes, font face au froid glacial qui a causé la mort d'au moins cinq enfants rien qu'en décembre, tandis que de fortes pluies ont détruit environ 27.000 tentes, emportant avec elles nourriture et effets personnels». ‘Euro-Med Monitor' considère que le «Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit au logement convenable doit lancer un appel officiel urgent aux autorités israéliennes pour exiger la levée de l'interdiction d'entrée de logements temporaires, en insistant que «l'appel devrait clairement avertir que le maintien de cette interdiction en conditions hivernales équivaut à un «homicide délibéré» par l'imposition de conditions de vie mortelles et justifie une action pénale internationale».