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Pénurie de médicaments et de consommables: Détérioration de la situation sanitaire à Ghaza
par Mohamed Mehdi
Dimanche, 73e jour du cessez-le-feu,
Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm
Al-Cheikh, en commettant plus de 600 attaques meurtrières contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le
volet des aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», dans ce qui
semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.
En plus des massacres commis par l'entité sioniste contre les civils, en majorité des femmes et des enfants, Ghaza est sans médicaments ni consommables, notamment pour les opérations chirurgicales urgentes pour sauver des blessés des attaques israéliennes. Le ministère de la Santé à Ghaza a lancé, hier, un appel urgent pour sauver le système de santé de l'enclave qui est au bord de l'effondrement total en raison du manque terrible de médicaments et de consommables pouvant atteindre jusqu'à 99% dans certaines spécialités ou services. Dans une conférence de presse organisée, dans la matinée de dimanche, au cours de laquelle ont été déclenchées les sirènes d'alarme pour alerter sur la gravité de la situation, le ministère de la Santé a souligné les importantes répercussions de la pénurie de médicaments, de fournitures médicales et d'équipements de laboratoires dans l'ensembles des établissements hospitaliers encore fonctionnels à Ghaza. «Le système de santé de la bande de Ghaza connaît un épuisement sans précédent après plus de deux années de guerre et un blocus paralysant qui ont entraîné une forte baisse de sa capacité à fournir des services de diagnostic et de traitement, ainsi qu'une grave pénurie de médicaments, de consommables médicaux et de fournitures de laboratoires», a déclaré un représentant du ministère devant les journalistes de l'enclave. Le ministère dresse un tableau catastrophique de la situation actuelle relative aux stocks de médicaments, de consommables médicaux et de fournitures de laboratoires. «Le nombre de médicaments essentiels en rupture de stock s'élève à 321, soit une pénurie de 52% (environ un médicament essentiel sur deux, ndlr), 710 pour les consommables médicaux, soit une pénurie de 71%, et un manque de 59% des réactifs indispensables aux laboratoires d'analyses médicales ainsi que les fournitures des banques de sang», a déclaré l'intervenant «Les pénuries de médicaments les plus critiques concernent les services d'urgence, notamment les solutions intraveineuses vitales, les antibiotiques intraveineux et les analgésiques», précise le représentant du ministère. Dans les services d'urgence et de soins intensifs, la pénurie de médicaments et de consommables «atteint 38%, privant potentiellement 200.000 patients de soins d'urgence, 100.000 patients de chirurgie et 700 patients de soins intensifs». En outre, quelque «650 patients des services de néphrologie, qui nécessitent 7.823 unités par mois, sont privés de d'hémodialyse». Dans les services d'oncologie de Ghaza le manque de médicaments «atteint 70%, privant 1000 patients de soins», a ajouté le ministère, précisant que «plusieurs patients atteints de cancer sont décédés faute de pouvoir terminer leurs traitements». La longue liste des ruptures de stocks de médicaments et de consommables ne s'arrête pas là. Ainsi, «62% des traitements en soins primaires sont indisponibles», alors que ceux disponibles «ne répondent pas aux besoins réels des 288.208 patients». Des patients qui «courent un risque de rechutes graves et d'AVC, pour lesquels aucun traitement ni diagnostic n'est possible, ce qui les expose à un décès certain». La déclaration du ministère de la Santé affirme qu'en raison de «l'indisponibilité totale des médicaments et du matériel médical nécessaires, les services de cathétérisme cardiaque et de chirurgie à cœur ouvert sont totalement à l'arrêt». «Les ressources limitées du seul service de cathétérisme cardiaque de la bande de Ghaza sont réservées aux cas les plus urgents», précise-t-on. «99% des interventions orthopédiques programmées sont suspendues faute de fixateurs osseux et d'autres fournitures essentielles pour les interventions complexes», affirme encore le ministère de la Santé. Par ailleurs, alors que les «interventions ophtalmologiques spécialisées risquent d'être interrompues, seul un nombre minimal d'opérations programmées étant réalisées en raison de l'indisponibilité des médicaments et du matériel médical», «59% des analyses de laboratoire essentielles sont inaccessibles, y compris certaines nécessitant des interventions vitales, comme les numérations sanguines complètes, les dosages d'électrolytes, les déterminations de la concentration sanguine, les cultures bactériennes et les examens médicaux pour les patients souffrant d'insuffisance rénale». Ces alarmantes données chiffrées ne peuvent pas être ignorées par les puissances occidentales (Etats-Unis et Union Européenne) qui ne font strictement rien pour obliger l'occupation sioniste à respecter ses engagements dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu. Le siège criminel de Ghaza continue. Et le nombre de camions médicaux entrant à Ghaza n'atteint même pas «30 % des besoins mensuels», affirme le ministère de la Santé qui lance «un appel urgent à toutes les parties concernées afin qu'elles assument pleinement leurs responsabilités dans la mise en œuvre des interventions d'urgence». |
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