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Ghaza: Des bébés morts de froid

par Mohamed Mehdi

Samedi, 72e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en commettant plus de 600 attaques meurtrières contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le volet des aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», dans ce qui semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.

Les attaques sionistes contre les civils de Ghaza se poursuivent et ciblent particulièrement les femmes et les enfants dans les sites d'hébergements des personnes déplacées. Le dernier rapport statistique, publié hier, par le ministère de la Santé de l'enclave, rapporte un bilan de 6 martyrs et 20 blessés suite au bombardement, vendredi, d'une école abritant des familles dans le quartier al-Tuffah à l'est de la ville de Ghaza, ainsi que la récupération de 7 corps sous les décombres.

Le nombre de victimes depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025 passe ainsi à 401 martyrs et 1108 blessés, et 641 corps de martyrs exhumés des décombres des bâtiments bombardés depuis le début du génocide.

Quant au bilan cumulatif des victimes du génocide israélien à Ghaza, il passe à 70.729 martyrs et 171.185 blessés. Le ministère précise que «243 martyrs, dont les données ont été complétées et approuvées par le Comité des martyrs, ont été ajoutés aux statistiques cumulatives».

Le Mouvement de résistance islamique (Hamas) a dénoncé, hier, le «bombardement d'artillerie mené par l'armée de l'occupation fasciste contre une école abritant des personnes déplacées dans le quartier al-Tuffah, à l'est de la ville de Ghaza, entrainant la mort de nombreux civils, principalement des enfants», rappelant que l'entité sioniste continue ses «crimes odieux contre des civils innocents, en violation flagrante et répétée de l'accord de cessez-le-feu».

«Le gouvernement d'occupation terroriste poursuit ses violations de l'accord de cessez-le-feu en ciblant délibérément et systématiquement les civils dans la bande de Ghaza», ajoute la déclaration du Hamas qui rappelle que «plus de 400 personnes ont été tuées depuis l'annonce de l'accord il y a plus de deux mois».

Le communiqué souligne qu'en plus de cibler les civils, l'occupation sioniste «aggrave la catastrophe humanitaire à Ghaza en empêchant les ambulances et les équipes médicales d'accéder aux zones visées pour soigner les blessés et en entravant les opérations de secours».

Pour la énième fois, le Hamas réitère sa demande «aux médiateurs garants de l'accord et à l'administration américaine d'assumer leurs responsabilités concernant ces violations, et d'intervenir immédiatement pour mettre un terme aux tentatives du gouvernement du criminel de guerre Netanyahu d'imposer des conditions qui contredisent le contenu de l'accord (de cessez-le-feu)».

MSF appelle à autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle à Ghaza

Médecins Sans Frontières (MSF) a alerté, vendredi, sur le sort des bébés et des enfants qui meurent de froid dans la bande de Ghaza et appelle Israël à laisser entrer l'aide humanitaire essentielle, mettant en garde contre l'aggravation des «risques sanitaires» en cette période de tempêtes hivernales, a rapporté Al Jazeera English (AJE).

«Des enfants meurent faute de ressources vitales», a déclaré Bilal Abu Saada, superviseur d'une équipe soignante à l'hôpital Nasser, à MSF.

«Les bébés arrivent à l'hôpital transis de froid, leurs signes vitaux étant proches de la mort». «Outre le nombre croissant de décès, MSF a indiqué que son personnel a constaté des taux élevés d'infections respiratoires, qui devraient augmenter tout au long de l'hiver, représentant un danger particulier pour les enfants de moins de cinq ans», rapporte également AJE.

«Alors que Gaza est balayée par des pluies torrentielles et des tempêtes, des centaines de milliers de Palestiniens continuent de survivre dans des abris de fortune inondés et détruits», a ajouté MSF qui «appelle les autorités israéliennes à autoriser d'urgence un renforcement massif de l'aide humanitaire dans la bande de Ghaza.»

De son côté, Natasha Hall, militante principale chez Refugee International, a dénoncé la «liste opaque à double usage» à travers laquelle Israël bloque l'acheminement de centaines de produits d'aide humanitaire à Ghaza.

Dans une déclaration à Al Jazeera, Natasha Hall a affirmé que «l'aide humanitaire n'arrive qu'au compte-gouttes à Ghaza depuis le cessez-le-feu du 10 octobre», expliquant que c'est est dû en grande partie à la «liste opaque à double usage» dressée par Israël qui permet d'interdire des articles considérés comme pouvant servir à des fins militaires.

«Cette liste comprend des articles comme des couches et des pansements. On ne voit pas comment ils pourraient être utilisés comme armes ou à une quelconque autre fin de double usage», a-t-elle expliqué.

Parmi les autres obstacles à un acheminement adéquat de l'aide figure le «blocage du point de passage de Rafah, qui était auparavant la principale voie d'acheminement de l'aide humanitaire», ajoute Mme Hall.