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Colonisation française: «Un crime d'Etat dont Paris porte la responsabilité»

par El-Houari Dilmi

Le président de l'Assemblée populaire nationale Brahim Boughali a déclaré, hier samedi, que «la colonisation française de l'Algérie est un crime d'Etat dont Paris porte la responsabilité morale et juridique».

Cette déclaration est intervenue lors d'une session plénière consacrée à la discussion par la chambre basse du Parlement du projet de loi criminalisant la colonisation, en présence de membres du gouvernement et de représentants de la famille révolutionnaire. Lors de la présentation du texte de la proposition au nom des groupes parlementaires, Boughali a indiqué que «la colonisation française de l'Algérie était un projet complet d'éradication et de déshumanisation». Il a également souligné que le colonialisme français «a violé la terre, l'a confisquée, l'a distribuée aux colons et a rendu l'Algérien étranger dans son propre pays, privé des richesses de sa terre». Le président de l'APN a ajouté : «l'Algérien a été privé de son droit à une vie digne, sous des politiques systématiques de pauvreté, de famine et de marginalisation, l'objectif de ces politiques était de briser la volonté des Algériens, d'effacer leur identité et de couper leurs liens avec leurs racines historiques et civilisationnelles». Boughali a également souligné que ce projet colonial «ne s'est pas limité à la confiscation des terres et au pillage des richesses», ajoutant que «le projet colonial odieux s'est étendu aux politiques d'exil, de déplacement forcé, de déracinement des familles …». «L'odieux projet colonial a enfermé les Algériens dans des camps de concentration, qui ont constitué des outils de contrôle collectif et de rupture des liens sociaux et culturels du peuple algérien», a-t-il déclaré, ajoutant que l'ère coloniale a connu des massacres de masse et de meurtres intentionnels qui ont coûté la vie à des millions d'innocents au pays et à l'étranger».

«Une affaire du peuple algérien»

Le président de l'APN a également évoqué dans son intervention les essais nucléaires effectués par la France dans le désert algérien, «qui laissent encore des blessures ouvertes dont souffrent jusqu'à aujourd'hui des générations successives», a-t-il souligné. «Il s'agit d'un crime complet qui ne se prescrit pas et ne peut être oublié», a-t-il déclaré. Boughali a conclu son allocution en exprimant «sa fierté envers le peuple algérien, détenteur du droit et gardien de la mémoire nationale», considérant le projet de loi criminalisant la colonisation comme «un des fruits de sa longue lutte et de son insistance continue à défendre sa souveraineté et sa dignité».

Il l'a également considérée comme «un message politique clair exprimant l'attachement de l'Algérie à son droit inaliénable et sa fidélité aux sacrifices de son peuple et au message de ses martyrs».

Boughali a encore expliqué que le texte du projet consiste à «énumérer les crimes de la colonisation française et à déterminer la responsabilité de l'Etat français pour son passé colonial, mettant en place des mécanismes pour demander la reconnaissance et des excuses, tout en introduisant des mesures pénales pour criminaliser la glorification ou l'apologie du colonialisme. Cette proposition est considérée comme «un acte de fidélité à la défense de la vérité avant d'être une position politique, en plus d'être «un message clair à l'intérieur et à l'extérieur que la mémoire nationale algérienne est inaltérable et non négociable».