Le service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l'Etablissement hospitalier universitaire 1er Novembre 1954 d'Oran a réalisé une prouesse médicale inédite au niveau national : le remplacement complet du fémur (Prothèse totale de fémur - PTF) associé à la totalisation d'une prothèse tumorale du genou.

Cette intervention exceptionnelle a été menée sous la direction du professeur Midas Anouar Djawed, chef de service, avec la participation du professeur Mohamed Medjahed, chef de la clinique de chirurgie orthopédique «Flaoucen» du CHU d'Oran, et du professeur Ben Fedda Madjoub Hadj Ali, chef du service de chirurgie orthopédique de l'hôpital d'urgence de Oued Tlélat. L'opération a mobilisé une équipe médicale multidisciplinaire.

La bénéficiaire est une femme âgée d'une cinquantaine d'années, souffrant d'un ancien sarcome osseux qui avait nécessité, il y a près de dix ans, un remplacement partiel du fémur. Lors de son suivi, l'équipe médicale a constaté un déplacement de la prothèse ancienne, rendant indispensable une révision complète. Pour assurer stabilité et fonctionnalité, les chirurgiens ont opté pour un remplacement intégral du fémur, avec renforcement du tibia, grâce à une technologie de haute précision dédiée aux tumeurs osseuses. Selon le professeur Midas, l'intervention a duré plusieurs heures et comportait des phases extrêmement délicates, exigeant un niveau d'expertise avancé. Ce type d'opération figure parmi les procédures les plus rares au monde, même dans les centres spécialisés en chirurgie oncologique osseuse.

La prothèse, conçue sur mesure pour s'adapter parfaitement à l'anatomie de la patiente, représente un progrès considérable dans la prise en charge des tumeurs osseuses. L'état de santé de la patiente est jugé stable et l'évolution postopératoire est positive. Elle a déjà commencé un programme de rééducation fonctionnelle visant à restaurer sa mobilité. Avec cette opération majeure, l'EHU d'Oran confirme son statut de pôle de référence national dans la chirurgie orthopédique et traumatologique. Cette réussite renforce les capacités locales de prise en charge des cas complexes et contribue à réduire les transferts de patients vers l'étranger ou d'autres établissements du pays.