Samedi, 58e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en commettant plus de 590 attaques meurtrières contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », dans ce qui semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.

Le dernier rapport statistique, publié jeudi par le ministère de la Santé à Ghaza, annonce un bilan de 6 martyrs dont 1 nouvelle victime et 5 corps retirés des décombres, ainsi que 15 blessés, durant les précédentes 48h (jeudi et vendredi).

Le nombre de victimes des attaques israéliennes, depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025, passe à 367 martyrs et 953 blessés, ainsi que 624 corps exhumés des décombres des bâtiments bombardés depuis le début du génocide.

Ce nouveau bilan porte le nombre de total de victimes à 70.354 martyrs et 171.030 blessés depuis le 7 octobre 2023. Le document précise que « 223 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulatives des martyrs, dont les données ont été complétées et approuvées par le comité gouvernemental d'approbation».

Les attaques sionistes se poursuivent sur Ghaza faisant des martyrs et des blessés. Hier, depuis l'aube, l'armée israélienne a lancé une série de frappes aériennes intenses, coïncidant avec la démolition d'immeubles résidentiels dans les zones qu'elle occupe derrière la «Ligne jaune».

Les tirs israéliens ont fait deux martyrs et plusieurs blessés à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Ghaza, rapporte Al Jazeera citant une source au sein des services d'ambulance et de secours.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que les forces israéliennes ont démoli des immeubles résidentiels situés dans leurs zones de déploiement, dans le quartier al-Zeitoun, au sud-est de la ville de Ghaza.

Des tirs d'artillerie et des tirs nourris de chars israéliens ont été enregistrés dans les zones où les forces israéliennes sont déployées à l'est de Khan Younes et de Rafah, dans le sud de Ghaza. Jusqu'aux environs de 17h (localement), les services hospitaliers ont comptabilisé au moins 7 martyrs depuis la matinée de samedi.

«Rejet catégorique de toute tentative de déplacement forcé du peuple palestinien »

Huit pays arabes et islamiques ont exprimé, vendredi, leur vive préoccupation à propos de l'annonce, faite mercredi par l'entité sioniste, de l'ouverture du point de passage de Rafah dans un seul sens, ne permettant aux Palestiniens de Ghaza que de quitter l'enclave vers Égypte.

La déclaration, signée par les ministres des Affaires étrangères de l'Égypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, le Pakistan et l'Indonésie, affirme le «rejet catégorique de toute tentative de déplacement forcé du peuple palestinien» et appelle au respect du plan Trump et à la consolidation du cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. Ces pays, qui se sont portés garants lors de la signature du «plan de paix» à Charm al-Cheikh, ont appelé à l'ouverture bidirectionnelle du point de passage de Rafah et la mise en œuvre «de toutes les dispositions» du plan de Trump, «sans délai ni entrave ». La déclaration, qui ne cite pas nommément l'entité sioniste, appelle aussi à « consolider le cessez-le-feu» à Ghaza, faire «cesser les souffrances des civils», ajoutant que «l'aide humanitaire doit pouvoir entrer à Ghaza sans restriction», soulignant la nécessité «d'accélérer les efforts de reconstruction». Mercredi, le Service d'information de la présidence égyptienne a démenti la conclusion d'un accord avec Israël portant sur une ouverture unilatérale du point de passage de Rafah pour ne permettre aux habitants de Ghaza de quitter la bande de Ghaza. Le responsable de ce Service, Diaa Rashwan, a déclaré plus tard à Al Jazeera que, conformément au point 12 du plan Trump, aucun habitant de Ghaza ne peut être contraint de quitter le territoire, ajoutant que même en cas de départ volontaire, le droit de revenir à Ghaza est garanti.

Négociations pour définir la marche à suivre pour la seconde phase

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi, lors du Forum de Doha, que des négociations sont en cours «pour définir la marche à suivre pour la prochaine phase» du plan de Trump. «Les efforts entreprises (pour maintenir) le cessez-le-feu sont nécessaires aux phases de stabilisation et de la création d'un État palestinien », a-t-il ajouté, considérant qu'on ne peut vraiment parler de «cessez-le-feu complet» qu'avec «le retrait d'Israël de Ghaza». De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré que les négociations concernant la force de stabilisation de Ghaza sont en cours, «notamment concernant son mandat et ses règles d'engagement». «Nos efforts de médiation visent à instaurer la paix dans la région», a-t-il ajouté, rappelant que l'entité sioniste «viole quotidiennement le cessez-le-feu».