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Grippe saisonnière: Nécessité de revenir aux gestes barrières

par El-Houari Dilmi

Cet hiver est marqué par une épidémie de grippe particulièrement sévère. Cette année, le virus circule plus rapidement que d'habitude, entraînant une hausse des cas dès la fin décembre 2024.

Dalila Mekideche, cheffe du service pneumo-allergologie au CHU de Beni Messous, a rappelé que la grippe est «une infection respiratoire qui survient chaque hiver, pour toucher plus d'un milliard de personnes dans le monde, chaque année». S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, le Pr. Dalila Mekideche a indiqué que «plus de 5 millions de cas graves de grippe saisonnière sont enregistrés chaque année dont 600.000 décès, ceci pour dire que la grippe est une infection bénigne mais qui peut entraîner des complications graves», a-t-elle souligné. «Il y a certes une augmentation des consultations au niveau des urgences des établissements de santé pour un syndrome grippal, mais ce sont surtout les personnes qui font des exacerbations ou des décompensations qui sont hospitalisées, même si on n'a pas noté cette année des cas plus graves que les années précédentes», a encore expliqué la pneumo-allergologue.

Et pour faire face à cette épidémie de grippe saisonnière, l'invitée de la Radio a insisté sur la nécessité de se faire vacciner jusqu'à la fin de l'hiver, confirmant que le pays a enregistré jusqu'à ce jour 4% de cas de SARS-CoV-2 (Covid-19). «Sur le plan clinique, le syndrome grippal est le même et ce sont les prélèvements qui nous permettent de déterminer chaque souche du virus», a expliqué la cheffe du service pneumo-allergologie au CHU de Beni Messous. «Ce sont les personnes qui ont des comorbidités qui risquent de faire des complications en cas de grippe, et c'est le groupe qui doit être le plus surveillé», a-t-elle relevé. «Les professionnels de santé sont, eux aussi, exposés à une contamination en milieu hospitalier, comme cela a été le cas pour moi-même qui à mon tour, j'ai contaminé mes deux parents avec une complication pour mon père qui est cardiopathe», a également expliqué l'hôte de la Radio, ajoutant que ce qui «risque de compliquer la donne, c'est l'abandon par la grande majorité des citoyens des mesures barrières d'où la fréquence assez élevée de cas de grippe que nous avons enregistré cette année», a mis en garde le Pr. Dalila Mekideche, rappelant que des gestes comme le port d'un masque, le lavage des mains, la distanciation et l'utilisation d'une solution hydro-alcoolique sont très importants surtout pour les sujets à risque», a-t-elle martelé.

La cheffe du service pneumo-allergologie au CHU de Beni Messous, a également mis en garde contre l'automédication et surtout l'antibiothérapie, «qui n'est surtout pas indiquée dans les cas de grippe», a-t-elle conclu.