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Le chef d'Al-Qaïda tué dans une frappe aérienne américaine à Kaboul

par R.N.

Le chef d'Al-Qaïda, l'Egyptien Ayman al-Zawahiri, a été tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan par une frappe de drone américain, a annoncé lundi en direct à la télévision le président américain Joe Biden. "Samedi, sur mes ordres, les Etats-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, en Afghanistan, qui a tué l'émir d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri", a-t-il lancé lors d'une courte allocution depuis la Maison Blanche. Zawahiri était l'un des terroristes les plus recherchés au monde et les Etats-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Il avait pris la tête de la nébuleuse terroriste en 2011, après la mort d'Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan. Introuvable depuis plus de dix ans, il était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11-Septembre, qui avaient fait près de 3.000 morts aux Etats-Unis. L'attaque au drone a été menée à l'aide de deux missiles Hellfire et sans aucune présence militaire américaine au sol, a précisé un responsable américain, preuve selon lui de la capacité des Etats-Unis "d'identifier et de localiser même les terroristes les plus recherchés au monde et de prendre des mesures afin de les éliminer".

Ayman al-Zawahiri avait été repéré "à de multiples reprises et pour de longues durées sur le balcon où il a finalement été touché" dans la capitale afghane, a-t-il ajouté. Mais le bâtiment ne porte pas de traces d'explosion et personne n'a été blessé dans l'opération. Ces deux éléments laissent penser que les Américains ont fait usage du Hellfire R9X, un missile équipé de six lames en forme de rasoir, qui tranche à travers sa cible mais n'explose pas. Baptisée "Flying Ginsu" (le Ginsu volant) d'après une célèbre publicité télévisée des années 1980 pour une marque de couteaux de cuisine, le missile est devenu une munition de choix pour tuer les leaders de groupes jihadistes, tout en évitant de faire des victimes civiles.

La maison de trois étages est située à Sherpur, quartier aisé de la capitale afghane, où plusieurs villas sont occupées par des responsables et des commandants talibans de haut rang. Plusieurs habitants interrogés par l'AFP pensaient que la demeure était vide. "Nous n'avons vu personne y vivre depuis près d'un an", a assuré un employé d'un bureau voisin. La maison "a toujours été (plongée) dans le noir, sans une seule ampoule allumée".