A l'approche de la rentrée scolaire, on parle avec insistance d'un flou qui entourerait le sujet. On l'aborde comme si la situation était normale alors qu'il est certain qu'on n'en a pas fini totalement avec les affres de la pandémie. Le nombre des contaminations augmente de jour en jour, certes très au ralenti, presque inaudible, mais le mal est toujours présent. Mais si le décompte n'est pas catastrophique, quoi de plus normal pour les responsables de l'éducation nationale de garder le souci de prévention pour observer l'évolution de l'épidémie avant de donner le feu vert officiel pour la rentrée ?

Il est d'abord question de santé publique et les regards et les préoccupations devraient plutôt s'orienter vers les lourds frais à venir des fournitures scolaires auxquels les familles vont faire face. L'infernale crise économique mondiale a totalement déphasé les approches financières classiques des parents et il est annoncé déjà que l'incendie va embraser les prix des outils indispensables à leurs enfants pour une scolarité normale. Nonobstant le sacrifice des cours particuliers payants qui s'est généralisé, la facture de la rentrée scolaire sera trop lourde pour être honorée. L'idée des «marchés de la rahma» est une solution aléatoire et simpliste. Le marché et ses acteurs ont une rigidité implacable et la rahma exige d'autres plus importants artifices politiques.

La pandémie, en poursuivant sa serpentée en exagérant l'inflation, l'arrivée de la rentrée scolaire attendue obscure, et les unes dans les autres laissent prévoir une période compliquée et difficile à supporter. Dès lors, il n'est pas dit que les gérants de l'éducation nationale gardent les bras croisés et que les inquiétudes du gouvernement face à la rentrée scolaire sont un aveu de faiblesse ou d'inertie.

Organiser la prise en charge de la ruée de onze millions d'élèves à la conquête du savoir n'est pas un jeu d'enfants et c'est à une énorme bataille que parents d'élèves et autorités publiques doivent affronter.