Les ksours Negrine, à 160 km au sud de la wilaya de Tébessa, témoins d'une architecture traditionnelle, locale et millénaire.

Faudra-t-il sauvegarder ces vestiges d'un passé mémorable, un pan de l'histoire de la région ? Il y a quelque temps déjà, de jeunes bénévoles s'étaient attelés pour préserver le site et le réhabiliter. Des constructions humbles, de couleur ocre, érigées dans un milieu désertique hostile. De l'argile, de la pierre et des troncs de palmiers-dattiers, on en a fait des matériaux de construction puisés de la nature. Et pour que le projet aboutisse, les bras de volontaires se sont joints, dans une touiza, pour rendre vie au site.

Pour ce faire, une opération grandeur nature s'est tenue dernièrement et ce, durant les quatre journées d'études organisées sur le thème de l'architecture du patrimoine, avec le concours de spécialistes venus de l'université de Bordeaux (France), au titre d'un programme soutenu par l'Union européenne, selon le président de l'Association d'archéologie Minerve, Mourad H'midane. Une formation destinée à ceux qui auront la tâche de protéger puis de promouvoir ce patrimoine architectural local. A commencer par les techniques de sa restauration archéologique.

Les jeunes de Negrine ont répondu présent à l'initiative quand il s'agit de faire revivre les palais (ksours), pas ceux des rois et autres dignitaires, mais des habitations austères, construites au beau milieu du désert aux portes du Sahara, aujourd'hui destination des visiteurs accourus pour redécouvrir le génie de l'architecture locale. Negrine, autrefois oasis verdoyante, vecteur touristique privilégié, pourquoi pas ? Les jeunes de la région y croient fortement, c'est aux responsables de la wilaya d'y croire aussi. Les sites et monuments historiques à Tébessa sont légion, plus de deux mille répertoriés, encore faut-il les ressortir de l'anonymat voulu, les dépoussiérer et les remettre à flot. C'est ça le tourisme tant souhaité par les gens, pas celui des évènements anniversaires !