Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

El-Bayadh: Des exploitations agricoles attendent toujours l'électricité

par Hadj Mostefaoui

  Les périmètres agricoles de région de Falit dans la commune de Kheiter ont suscité de nombreuses convoitises à telle enseigne que certains pseudo agriculteurs ont fait par le passé main basse sur des milliers d'hectares sans pour autant y mettre les pieds et encore moins à les exploiter, les sous-louant à de tierces personnes à l'abri des regards indiscrets. 20.000 hectares de terre dont moins de la moitié, morcelée en parcelles de 05 à 10 hectares chacune, sont exploités bon an mal an par de petits fellahs.

Ces derniers ont cru aux promesses qui leur ont été faites dans le cadre de l'opération d'aide et de soutien par les pouvoirs publics, mais hélas ils ont été abandonnés au beau milieu du gué.

Retroussant leurs manches et comptant sur eux-mêmes, ils ont réalisé des forages aves des outils rudimentaires sans savoir qu'ils allaient se heurter au sempiternel problème de l'alimentation en énergie électrique.

Ils ont adressé, nous confient-ils, plusieurs demandes de raccordement de leurs exploitations agricoles au réseau public électrique, espérant ainsi bénéficier du programme d'électrification rurale. Peine perdue pour ces dizaines de petits fellahs qui n'ont trouvé aucune oreille attentive susceptible de prendre en charge leurs doléances.

Mieux encore, ils ont proposé aux élus locaux le raccordement de leurs exploitations au réseau public rural de la wilaya de Sidi Bel-Abbès situé à un jet de pierre de leurs domaines.

C'est un véritable dialogue de sourds, poursuit notre interlocuteur désemparé, puisque, dira-t-il, cela fait plus d'une dizaine d'années qu'ils sont confrontés à cet épineux problème. Face à une surproduction en produits maraîchers et fruitiers, pomme de terre, oignon, ail, pastèque et melon et n'ayant aucune possibilité de stockage de produits, ils sont obligés de jeter leurs récoltes dans la nature et laisser pendant plusieurs années des dizaines de terres agricoles en jachère. Pour l'heure, certains puisent l'eau des puits à l'aide d'équipements traditionnels, car le fuel domestique, destiné à faire marcher les rares groupes électrogènes, leur coûte les yeux de la tête.

C'est un véritable cri de détresse que lancent ces dizaines de petits fellahs déterminés à rester sur leurs terres et donner le meilleur d'eux-mêmes afin d'assurer l'autosuffisance de leur wilaya en produits agricoles de base.