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Constantine - Adduction aux réseaux de gaz et d'électricité: Le casse-tête des constructions illicites

par A. Mallem

La question des constructions illicites est revenue au-devant de la scène au cours de cette longue période de froid et des intempéries qui ont sévi dans la région. Durant le mauvais temps en effet, les cités périphériques de l'agglomération constantinoise ont été durement affectées et nous avons entendu souvent les témoignages des nombreux citoyens décrivant les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les familles à l'intérieur de ces constructions ressemblant à des chambres frigorifiques. Les concernés ont considéré que cela relève d'une inhumanité totale que d'obliger des populations entières à vivre dans de telles conditions. «Les autorités locales ont donné des instructions aux opérateurs, notamment les responsables de l'APC et de la Sonelgaz, pour que ces constructions illicites ne bénéficient pas de l'adduction à ces deux sources d'énergie», ont expliqué les citoyens quelque peu indignés. Et c'est pourquoi le bruit fait ces derniers jours par les habitants du lotissement El-Berda de Djebel-Ouahch qui ont bougé pour réclamer l'adduction de leurs habitations au gaz naturel a fait sortir de leur réserve les occupants des constructions illicites qui commencent à réclamer leur adduction au gaz naturel et à l'électricité.

Les informations fiables que nous avons reçues concernant quelques quartiers de la ville ont révélé l'ampleur du phénomène des constructions illicites. Selon nos sources, il y aurait plus de 700 demandes d'adduction exprimées par les concernés, rien que pour la cité d'El-Gammas qui couvre la cité du 1er Novembre de Oued Hammimime et la cité El-Mouna 2 ainsi que la cité Sissaoui où ce genre de construction prolifère et se multiplie pratiquement chaque jour. Pour la cité El-Berda, nos sources ont indiqué qu'il y aurait, à ce niveau, quelque chose comme 600 constructions illicites. Quant au restant des quartiers, les chiffres sont encore à découvrir. «Et dans très peu de temps, ils vont sans doute suivre le mouvement», nous a déclaré avec effarement un représentant de l'APC en pensant que ce sont les secteurs urbains qui risquent d'être débordés. Notre interlocuteur pense que c'est sans doute ces chiffres astronomiques qui font reculer l'APC car celle-ci sera appelée à verser 50% du coût de chaque adduction au gaz ou à l'électricité opérée par la Sonelgaz avant le lancement des travaux.

A l'heure actuelle, des responsables de quelques secteurs urbains sont quotidiennement harcelés par les demandeurs et ils leur répondent que cette question dépasse leur compétence «parce que nous n'avons pas de délégation de signature pour demander à la Sonelgaz d'opérer les adductions demandées», disent-ils à leurs vis-à-vis. Ces derniers leur rétorquent souvent qu'ils sont envoyés par les responsables hiérarchiques de l'APC. «Ce qui montre que les responsables de l'APC fuient manifestement leurs responsabilités en se déchargeant sur les secteurs urbains», nous a indiqué un responsable de secteur qui n'a pas hésité à se montrer favorable à l'idée de faire bénéficier les constructions illicites de l'adduction au gaz naturel et à l'électricité. «On ne peut échapper à cette fatalité, alors autant le faire tout de suite !», a considéré avec raison ce responsable.