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Boumerdès: Les avertissements du wali

par O. M.

Pour son premier conseil de wilaya, le nouveau wali de Boumerdès, Madani Fouatih, n'a pas été tendre avec les directeurs de son exécutif et chefs de daïra. Moralisateur, paternaliste mais souvent ferme, le wali, dans une intervention fleuve, avertit ses subordonnés sur sa manière de voir les choses et de sa feuille de route pour faire sortir une wilaya à l'énorme potentiel tant touristique qu'agricole de son marasme. Il dira à ce sujet, à la face des présents tout ouïe : «Le temps de la somnolence est fini, je veux des sacrifices», enchaînant : «La responsabilité mérite une présence permanente pas celle des heures de bureau». Balisant son territoire de premier magistrat, il avertit sur sa stratégie de gestion : «Ceux qui adhèrent à notre démarche marcheront avec nous, les autres, seront à coup sûr laissés sur la route; le rouleau compresseur n'épargnera pas ceux qui ne suivront pas les exigences du moment et notre vision de l'avenir». Finis les rapports complaisants des secteurs, la langue de bois, avertit-il, dorénavant, ajoute le wali : «On doit parler de problèmes objectifs, des défis de secteurs et surtout ne pas mentir au citoyen». S'adressant aux neuf chefs de daïra, Madani Fouatih exige des synthèses quasi permanentes des différentes situations liées au développement local, relevant au passage un point qu'il juge incongru : «Vous devez rendre compte au wali et non mentionner le laconique ?'pour information»». Autres griefs relevés ?déjà' par le nouveau wali, la baptisation des infrastructures scolaires, sportives et lieux résidentiels : «Il est inadmissible qu'en 2016, on parle encore de 1.200 logements, d'El Koussouf ou de la cité Chnawa».

La liste des chouhada est longue, alors il faut entamer la procédure de baptisation, conseille le wali. Concernant la relation avec la presse qu'il qualifie de partenaire, il oriente ses subordonnés à plus d'ouverture, d'être plus communicants afin d'éviter ?'les on-dit», tout en rassurant la corporation : «Pour moi, il n'y aura ni de mise au point ni de procès».