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Tlemcen: La maintenance industrielle à l'épreuve

par Khaled Boumediene

Aujourd'hui, il y a une véritable prise de conscience par rapport à la maintenance industrielle et par rapport à la vulnérabilité du territoire, mais il manque l'action sur le terrain. Il y a donc beaucoup de boulot à faire dans ce sens. Il faut non seulement aller vers le palliatif, mais il faut aussi opter pour le préventif.

Il faut aller dans un esprit de prévention avant de se retrouver devant la panne ou l'accident qui peut coûter plus cher, c'est principalement l'idée générale qui s'est dégagée, jeudi dernier, lors de la clôture du séminaire international qui a eu lieu au siège de la direction du parc national de Lalla Setti à Tlemcen, sous le thème « La maintenance industrielle au service de l'entreprise ».

Il faut d'emblée noter que la participation à cette rencontre organisée par la CCI et l'université de Tlemcen a été importante de qualité et très diversifiée. Ce séminaire a vu aussi la participation de M. Adel Bensaci directeur général de la Ceo Somemi (Jijel), Noureddine Zerhouni professeur du laboratoire d'automatique de Besançon (France), Nacer Hamzaoui professeur des universités Insa Lyon (France), Henri Compagna directeur et fondateur de Dbvb groupes (France), Boubekeur Abdellaoui professeur et consultant en énergie, Rachid Noureddine enseignant chercheur Ismi Oran 1, Ahmed Benayad directeur de l'Ismi Oran 1, R.H. Bryarlie Dear ingénieur consultant (France), Amokrane Masri enseignant chercheur retraité de l'Iap Boumerdès, Abdesselam Ghezli directeur associé de la société Gprod 2, partenaire de Siveco Group Algérie, Khadidja Guenachi professeur université Oran, Sadek Labib professeur université Biskra, Mohamed Saïdi directeur général Big informatique, Laurent Rollinger chef de projet et ingénieur d'affaires Carl Software (France), et Claude Tombu Siveci Group directeur Afrique (France).

Les débats ont été très riches. Des discussions qui se sont soldées par de nombreuses recommandations, dont l'intégration de la maintenance industrielle de manière particulière et en général la sécurité industrielle dans les politiques publiques, la prise en charge de manière concomitante de la vulnérabilité naturelle et technologique des infrastructures sur tout le territoire national, la réhabilitation des écoles des ingénieurs et des lycées techniques, la réhabilitation des entreprises de maintenance et l'implication du secteur privé, le renforcement de la parcelle entre les industriels et l'invitation des industriels à adhérer aux produits de la recherche scientifique et l'identification de leur besoin avant de le demander à l'université, la valorisation et le recyclage des déchets industriels en adhérant à la bourse des déchets, la duplication de cette rencontre à d'autres wilayas qui ont une vocation industrielle, le renforcement des moyens de la recherche et du développement et de l'innovation dans la maintenance industrielle pour une maintenance soutenable dans le cadre du développement durable, l'achat de machines de qualité répondant aux normes de sécurité, l'adaptation d'un cadre réglementaire permettant l'achat de pièces de rechange conformes aux normes internationales, et le renforcement du système national des statistiques et la création, à l'image du secteur de l'agriculture, d'un observatoire national chargé du suivi de la résilience des infrastructures pour le secteur de l'industrie.

Dans son allocution d'ouverture, le président de la CCI de Tlemcen a mis en exergue l'intérêt du sujet débattu lors de ce séminaire, car selon lui de nombreuses entreprises rencontrent dans leur gestion d'énormes difficultés pour bénéficier d'une maintenance préventive correcte. Il a souligné dans ce contexte qu'« il n'y a rien de plus terrible pour un chef d'entreprise qu'une panne de son outil de production, surtout si cette panne dépend de la pièce détachée qui doit être importée. Je voudrai attirer l'attention des autorités locales et nationales sur un secteur qui a été laminé depuis la libéralisation du commerce extérieur au début des années 1990. Il s'agit de l'industrie des cuirs et de la chaussure. Ce secteur est créateur d'emplois, car une chaussure doit passer entre les mains de 20 personnes pour être commercialisée et notre pays importe aujourd'hui 80 millions de paires de chaussures par an. Durant les années 1980, il y'avait 2000 fabricants de chaussures à Tlemcen. Aujourd'hui, il n'en reste que 50 à 80 fabricants. Il faut que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires pour relancer cette activité manufacturière. Ces fabricants de chaussures sont disponibles, il suffit de les écouter pour comprendre leur douleur ».