Le facteur ne
sonne plus dans de nombreux quartiers de Constantine. Ni trois fois ni même pas
une fois. Et pour preuve, des citoyens de la cité populaire d'El-Gammas, qui
nous ont contactés hier, ont posé la question de l'absence du facteur «qui ne
vient plus chez nous depuis pratiquement une année et plus», ont-ils affirmé
catégoriques. Et ils se sont demandé ensuite si l'administration d'Algérie
Poste (AP) est au courant de ce problème. «Nous savons que le quartier
d'El-Gammas n'est pas le seul qui est touché par ce phénomène incompréhensible
et à propos duquel nous n'avons reçu aucune explication de la part de
l'administration concernée, ont-ils indiqué, mais il faut vous dire que cela
nous touche profondément et nous crée d'énormes problèmes». A titre d'exemple,
expliquent les plaignants, il faut vous signaler «le cas de ces retraités du
régime français qui ont vu leurs pensions, qui constituent leurs seules
ressources, interrompues parce que les caisses françaises auxquelles ils sont
affiliés n'avaient pas reçu à temps le «certificat de vie» les concernant,
lequel certificat a été demandé à travers l'envoi d'un courrier afférent et
sans parvenir à son destinataire. Et pourquoi ? Tout simplement parce que
depuis plus d'un an, le facteur ne passe plus dans le quartier. Les plaintes de
ces citoyens d'El-Gammas ont été émises par des citoyens dans d'autres
quartiers, qui nous ont indiqué que le préposé d'Algérie Poste affecté à la
distribution du courrier ne passe plus dans leur quartier, ou pas assez
souvent, et qu'ils souffraient eux aussi du retard du courrier. Nous avons
recensé les plaintes au niveau des habitants des quartiers de Bab-El-Kantara, de la cité Emir Abdelkader, de Sidi-Mabrouk
aussi bien que de Bellevue et dans d'autres zones de l'agglomération
constantinoise.
Cette «pénurie»
de facteurs est apparue il y plus d'une année à Constantine, particulièrement
causée par le départ à la retraite d'un nombre conséquent de ces préposés,
départ qui n'a pas été comblé par l'administration d'Algérie Poste, nous a-t-on
signalé de sources crédibles. D'autre part, le problème a été accentué par
l'expansion urbanistique qui a fait apparaître la nécessité d'un renforcement
de ce personnel. Mais jusqu'à ce jour, le recrutement et la formation de
facteurs supplémentaires se fait attendre, ajoutent nos sources. Ce qui fait
croire que les responsables du secteur n'accordent pas beaucoup d'importance à
cette question qui touche directement les citoyens. Aussi, ce sont ces
questions que nous avons voulu poser à M. Hadj Benadda,
le directeur de wilaya d'Algérie Poste, sans parvenir à le contacter hier,
samedi.