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MAGHNIA: Grogne des enseignants chercheurs

par Cheikh Guetbi

Alors que dans d'autres wilayas des quotas de logements haut standing, qui s'inscrivent dans le cadre du programme du président de la République, se distribuent régulièrement et sans embûches aux enseignants universitaires, au centre universitaire de Maghnia, un collectif d'enseignants chercheurs qui croient avoir été rétablis dans leur droit au logement, se retrouvent confrontés à des considérations bureaucratiques interminables pour prendre possession effective de leurs logements qui leur ont été attribués voilà plus d'une année sur la base de critères prédéfinis. «En mars 2015, nous avions été attributaires de logements sur la base d'un classement. Nous n'avons jusqu'alors pas eu de décision d'affectation et nous attendons toujours», dit amèrement cet enseignant lequel ajoute «nous avons contacté tous les responsables concernés notamment le wali et le recteur lesquels ont manifesté leur volonté à traiter notre cas mais sans résultat palpable jusqu'à présent». La déception se dégage chez ce collectif d'enseignants qui se dit avoir beaucoup attendu du programme des 6 500 logements par lesquels le président de la République visait à améliorer les conditions sociales de l'enseignant en vue de relever son rendement pédagogique et de recherche. Aussitôt le choix du bloc et de l'appartement fait «sur papier» par chaque enseignant suivant le classement, l'enthousiasme s'estompe chez ces bénéficiaires après qu'il leur était signifié que les décisions d'affectation des logements qui sont, par ailleurs, loin d'être haut standing, ne leur seront fournies qu'après que des travaux de rénovation soient achevés.

Situés sur 2 blocs, les logements qui leur ont été affectés connaissent des dégradations avancées car ayant été construits dans les années 90. L'espoir de ce collectif renaît avec l'achèvement de 20 logements dans le site du centre universitaire. Ils proposent de se désister de leurs logements et d'être reclassés pour ce nouveau quota, chose qui a été qualifiée de désistement conditionnel et qui leur a été refusée par la commission d'attribution. Le collectif se trouve ainsi contraint d'accepter des logements qu'il ne peut en prendre possession et se voit refuser des logements dont il peut en jouir sur le champ. C'est non sans amertume que ces enseignants chercheurs ont accepté ce type de logement malgré qu'il ne répond pas aux critères initiaux. Malgré cela ils butent sur le problème de rénovation dont l'entame des travaux tarde à venir.

«nous avons même proposé de prendre à notre charge les travaux de rénovation et les récupérer à postériori sur le loyer, mais vainement », confie l'un des enseignants qui tient en outre à signaler à l'institution, propriétaire actuel de ces logements, que ces derniers sont devenus le refuge des pigeons avec tous les désagréments qu'ils engendrent et ce depuis que les clés ont été retirées au gardien pour être remises aux? enseignants attributaires? Le problème reste entier, les enseignants, patients depuis plus de 18 mois, lancent un appel aux responsables concernés pour que soit trouvée une solution à leur problème ou à la rigueur pour que soient lancés les travaux de rénovation afin qu'ils connaissent au moins la date de la prise en possession de leurs logements. A noter qu'en plus des 100 logements affectés par la wilaya aux enseignants universitaires, 220 logements de haut standing qui s'inscrivent dans le cadre du programme du président de la République, qui ont été réalisés à proximité du 3ème pôle universitaire de Mansourah, ont été attribués aux enseignants chercheurs. De même, 20 et 80 logements de ce dernier type ont été réalisés et attribués respectivement à Maghnia et Chetouane.