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Squat au niveau des plages, incivisme,? Des vacances pas de tout repos !

par J. Boukraâ

Près de 6 millions d'estivants ont été enregistrés depuis le début de la saison estivale (1er juin) au niveau des 33 plages autorisées à la baignade dans la wilaya d'Oran.

Un rush est observé depuis la mi-juillet. Mais les vacances à Oran comme un peu partout dans le pays ne sont pas toujours de tout repos. L'incivisme de certains continue de gâcher les vacances des autres, et comme à chaque été certains problèmes comme le squat des espaces publics, le manque de transport et le manque d'équipements resurgissent. Cet été encore et même avec l'annulation de la concession des plages de grandes surfaces sont squattées. C'est le cas au niveau de la majorité des plages qu'on a visitées, Madagh, les Andalouses, Bomo et autres plages de la commune d'Aïn El Türck.

Des indus exploitants sont là au niveau des plages de la corniche oranaise à semer le désordre et dicter leur loi à des estivants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Même si le phénomène a reculé par rapport aux années passées (lorsque la concession était réglementaire), des jeunes ont carrément installé des tables et des chaises sans se soucier de rien et gare à celui qui ose s'installer près de ces tables ! Bien des rixes éclatent entre ces jeunes et les estivants qui estiment qu'ils ont le droit de s'installer où ils veulent. Au niveau de la plage des Andalouses, on peut constater un alignement de solariums. Tables, chaises et parasols sont collés les uns aux autres ne laissant aucun centimètre d'intimité aux estivants. Pour les tarifs, ils varient entre 1.000 et 1.500 dinars pour un parasol, une table et 4 chaises. Le tout sur un espace de 4 mètres carrés !

L'absence ou le manque d'équipements de base, douches, vestiaires et WC, est un autre point noir dans certaines plages de la wilaya. L'utilisation des jet-skis près du rivage est également un autre méfait qui continue à irriter les estivants. En dépit des mesures prises par les autorités locales et les services de sécurité, les jet-skis continuent de menacer les estivants. Ces derniers jours leur nombre s'est accru au niveau de la plupart des plages. Les pilotes de ces engins continuent de violer toutes les règles d'usage notamment en matière de bande de sécurité et des couloirs d'accès à la zone de navigation qui est fixée à 300 mètres de l'espace réservé à la baignade. Selon la protection civile, six personnes ont été blessées par ces engins depuis le début de la saison estivale.

Pour faire face à cette situation, des mesures ont été prises par les services concernés et à leur tête la direction du tourisme et la protection civile. En plus de bouées de balisage pour délimiter les zones de baignade, les services concernés ont tracé des couloirs pour les jet-skis. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Et les estivants ne cessent de dénoncer la non-application de tels dispositifs, des abus en tout genre sont constatés et rien ne semble être fait pour mettre fin à ces dépassements.

Le revers de la médaille

Sur un autre plan, le manque de transport vers les communes et les localités côtières s'accentue chaque été. Selon les habitants de la corniche, la situation est d'autant plus insoutenable durant la saison estivale que les transporteurs préfèrent tous desservir directement les lignes de Aïn El Türck et les Andalouses à cause du flux des estivants et ce que cela rapporte. C'est le cas pour les habitants de Cap Falcon et ceux de la Madrague qui éprouvent d'énormes difficultés lors de leurs déplacements vers le chef-lieu de la daïra d'Aïn El Türck. L'absence de bus se fait donc ressentir. Les concernés ont quotidiennement recours aux transporteurs clandestins.

Durant cette saison et malgré les efforts de la direction des transports qui a tracé un programme spécial saison estivale, de nombreux pères de familles qui espéraient passer un moment de détente à la plage ont vite déchanté en constatant la tension sur les moyens de transport pour relier les localités balnéaires. Se rendre sur une plage de la corniche est vécu par de nombreux usagers comme un calvaire. Notons enfin que ce rush estival, inédit de par son importance, vers ce littoral constitue une aubaine pour les établissements hôteliers. Mais, revers de la médaille de ce rush, le problème de la collecte des ordures ménagères ressurgit et ce en dépit du renforcement opéré par le dispositif de Blanche Algérie. Des tonnes de déchets ménagers sont rejetées par les ménages quotidiennement et les habitants ne se conforment toujours pas au respect de l'horaire fixé par la municipalité.