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Elle évoque des attentats terroristes : Washington ferme son ambassade à Alger

par Moncef Wafi

Comme l'année dernière, l'ambassade des Etats-Unis à Alger a été fermée hier, à titre préventif, dans le cadre de la mise en garde du département d'Etat américain contre d'éventuelles attaques d'Al-Qaïda.

Cette décision ne concerne pas uniquement l'Algérie, puisqu'au total, 21 ambassades et consulats ont été également fermés, pareillement à l'an passé. Afghanistan, Bahreïn, Bangladesh, Djibouti, Egypte, Irak, Jordanie, Koweït, Libye, Mauritanie, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Soudan, Emirats arabes unis et Yémen ainsi que les consulats d'Erbil en Irak, Dahran et Djeddah en Arabie Saoudite et Dubaï sont ainsi visés par cette instruction pour des raisons de sécurité. Paradoxalement, et tout comme en 2013, le Maroc et surtout la Tunisie, en proie à des violences terroristes, ne figurent pas sur la liste. Aucune information n'a filtré sur la durée de cette fermeture alors qu'un responsable américain, cité par l'agence Reuters, a précisé que ces ambassades pourraient être fermées pendant une longue période. En août dernier, 21 ambassades avaient été fermées pour trois jours voire une semaine avant leur réouverture.

Hier, Washington a émis une alerte internationale en direction de ses ressortissants. Selon le département d'Etat, Al-Qaïda est susceptible de commettre plusieurs attentats terroristes entre juillet et août, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, des attaques, ajoute la même source, qui pourraient être lancées à partir de la péninsule d'Arabie. Quant à l'ambassade américaine à Alger, elle a demandé à ses ressortissants d'éviter les hôtels appartenant à des chaînes américaines ou gérés par des Américains dans la capitale algérienne en raison de possibles attaques vendredi et samedi à l'occasion de la fête nationale américaine, le 4 juillet, et celle de la fête d'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet. Sur son site internet, l'ambassade évoque la présence d'«un groupe terroriste non identifié» qui pourrait envisager des attaques à Alger, «probablement à proximité d'un hôtel d'une chaîne américaine», précise-t-elle. Des menaces au conditionnel alors qu'aucune mesure sécuritaire spécifique n'a été prise autour de la mission diplomatique américaine à Alger. De son côté, Interpol a lancé une alerte globale de sécurité invitant à la plus grande vigilance les 190 pays membres de l'organisation de coopération policière.

L'agence soupçonne Al-Qaïda d'être impliquée dans des évasions de terroristes, notamment en Irak, Libye et Pakistan et rappelle que le mois d'août est une date anniversaire liée à plusieurs violentes attaques terroristes en Inde, Russie et Indonésie. Les Etats-Unis restent particulièrement attentifs aux mesures de sécurité dans leurs ambassades et consulats depuis l'attaque de leur consulat à Benghazi en Libye, le 11 septembre 2012, qui avait coûté la vie à leur ambassadeur dans le pays et à trois autres Américains. Par ailleurs, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, a annoncé le déploiement de nouvelles procédures de sécurité afin de renforcer les contrôles dans les aéroports desservant les Etats-Unis au Proche-Orient et en Europe. Ce renforcement des mesures préventives intervient dans un contexte de regain de tension au Proche-Orient, en particulier en Syrie et en Irak. Dimanche dernier, le président américain Barack Obama avait averti que les djihadistes européens «aguerris» au combat dans ces deux pays menaçaient la sécurité des Etats-Unis. Si les Etats-Unis ferment pour la deuxième fois leur ambassade à Alger, il n'est pas le premier à le faire puisqu'en 2008, le Danemark avait évacué le personnel de son ambassade en Algérie en raison de présumées menaces terroristes précises après la publication de caricatures offensantes du prophète Mohammed. En 2010, le Danemark fermait définitivement sa représentation diplomatique à Alger par mesures d'économie.