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BLIDA: «Il n'y a pas de phénomène de kidnapping proprement dit»

par Tahar Mansour

Le 1er groupement régional de la Gendarmerie nationale dont le commandement se trouve à Blida et qui englobe les unités de Gendarmerie des 11 wilayas du Centre vient de présenter le bilan des activités de toutes ses unités, pour l'année 2013.

Ce bilan fait ressortir une baisse de la criminalité ordinaire, par rapport à 2012 mais certains crimes et délits comme le trafic de drogue, la délinquance sur la voie publique, le vol de bétail et la violence dans les nouvelles cités ont connu une courbe ascendante, ce qui a mené la Gendarmerie nationale à revoir ses méthodes pour les mettre à niveau et s'attaquer à ces fléaux, comme a tenu à le rappeler le colonel Aissa Bidel, chef d'état-major du 1er GRGN de Blida, au cours de son intervention. Pour sa part, le général Abdelmadjid Benbouzid, commandant du 1er commandement régional a annoncé qu'un projet de déploiement de gendarmes sera mis en chantier, bientôt, pour assurer la sécurité des personnes et des biens dans les nouveaux quartiers comme celui de Birtouta ou d'autres communes où un nombre très important de familles vont être relogées : «mais, déjà, la Gendarmerie est présente, en tout temps, dans ces lieux par le biais de patrouilles motorisées afin de sécuriser les personnes et les biens», a-t-il précisé.

Dans le même contexte, l'année 2013 a vu la remise en service de la brigade de Gendarmerie de Makouda (Tizi-Ouzou) ainsi que la création d'une compagnie de Gendarmerie à Ben S'rour, dans la wilaya de M'Sila et de 3 brigades de recherche, dans les wilayas de Djelfa, Bouira et Ain Defla.

Sept wilayas ont, aussi, vu la mise en service de pelotons de sécurité et d'intervention, en plus de deux compagnies d'intervention rapide à Koléa (Tipaza) et à Boumerdès. Ceci a fait passer la couverture sécuritaire à 83,26 %, soit un gendarme pour 537 habitants et un gendarme pour chaque 3,5 km2, ce qui a fait reculer la criminalité, de manière sensible, puisque l'année 2013 a connu le traitement de 17.125 affaires contre 23.866 en 2012, soit une diminution de plus de 28 %.

Il demeure, quand même, que le nombre d'affaires traitées dans le cadre du crime organisé a connu une certaine hausse, passant de 1.518 en 2012 à 1.792 en 2013.

Les affaires de détention et la commercialisation de stupéfiants (drogue et psychotropes) ont été les plus nombreuses, suivies de l'immigration clandestine puis de la contrebande.

Concernant les affaires liées aux enlèvements et autres kidnappings, le colonel Aissa Bidel a rappelé qu'il n'y a pas un nombre important de kidnappings, dans le sens connu du terme, mais plutôt des fugues de la part de jeunes filles qui n'ont pas eu de bonnes notes à l'école ou de garçons victimes de mauvais traitements de la part de leurs parents et qui regagnent, généralement, le domicile familial après quelques jours. Pour ce qui est des adultes, c'est souvent pour une histoire de sexe ou, plus rarement pour demander une rançon, ce qui fait dire au même responsable : « il n'y a donc pas un phénomène de kidnapping qui prend de l'ampleur, en Algérie ». Pour rappel, 9 affaires de kidnapping dont 5 ont touché des femmes et 4 des hommes, qui ont tous été retrouvés en vie, ont été traitées par les différentes unités de la Gendarmerie nationale, dépendant du 1er commandement régional. La résolution de ces affaires a donné lieu à l'arrestation de 5 individus impliqués qui attendent de passer devant la justice. Les moins de 18 ans sont les plus visés par les kidnappeurs, selon les statistiques établies, dans le même bilan.

Concernant les mineurs (victimes ou auteurs), il est apparu, dans le bilan, que leur nombre a diminué en 2013 par rapport à 2012, passant de 1.412 à 511 dont 228 ont été victimes et 283 auteurs. L'attentat à la pudeur occupe la première place des crimes dont ont été victimes des mineurs, suivi du détournement de mineurs puis des coups et blessures volontaires.

Concernant les mineurs auteurs de crimes et délits, ils sont surtout poursuivis pour coups et blessures volontaires par arme blanche, vol et attentat à la pudeur ainsi que la détention de stupéfiants (8 mineurs).

LES ACCIDENTS DE LA CIRCULATION EN AUGMENTATION

En effet, l'année 2013 a connu une hausse de 146 accidents enregistrés, par rapport à l'année 2012, passant de 8.482 en 2012 à 8.628 en 2013, ce qui en a fait l'une des préoccupations majeures de la Gendarmerie nationale qui n'a ménagé aucun effort pour en réduire le nombre et les conséquences, multipliant les campagnes de sensibilisation en les alternant avec une présence sur le terrain et des actions de contrôle. Il faut dire aussi que le colonel Bidel Aissa, en présentant le bilan, a parlé des accidents de la circulation avec une note d'émotion qui en disait long sur ce que les gendarmes ressentent devant tous ces accidents qui fauchent, chaque jour, des vies humaines innocentes. Ainsi, et selon le bilan présenté, la principale cause des accidents de la route est représentée par le facteur humain qui est responsable de plus de 90% des accidents de la route avec, en premier lieu l'excès de vitesse (32,17 % des accidents) suivi des dépassements dangereux (14,39 %) puis des autres causes, à des degrés bien moindre comme le non-respect de la distance entre les véhicules, l'imprudence des piétons, le changement de direction dangereux, le non-respect des panneaux de signalisation, la conduite en état d'ivresse (alcool ou stupéfiants), c'est-à-dire toujours le facteur humain. D'ailleurs nous apprenons que le conducteur du semi-remorque qui avait tué 3 gendarmes à Oued Djer, 2 jours avant l'Aïd El Adha était sous l'effet de comprimés de psychotropes.

Quant à l'autoroute Est-Ouest, dans son tronçon traversant les wilayas d'Alger, Blida, Chlef, Bouira, Ain Defla et Boumerdès, plus d'un dixième des accidents (899 accidents) y ont été enregistrés, durant l'année 2013 en entraînant le décès de 122 personnes et des blessures diverses à 1.672 autres.