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Démolition de dix constructions illicites à Mers El Kébir

par Rachid Boutlélis

Une opération de démolition a ciblé, mercredi, dix constructions illicites dans la municipalité de Mers El Kébir sur le territoire de la daïra d'Aïn El Turck. Ces masures nouvellement construites ont été érigées sur une superficie située à proximité de la carrière, sur les hauteurs de ladite commune. Un dispositif des forces de la Gendarmerie nationale a été déployé au préalable et ce, pour parer à tout éventuel débordement. Aucun n'incident majeur n'est venu finalement entacher cette démolition qui s'est déroulée en présence des autorités locales. Le même jour, en début d'après-midi, une tentative de construction illicite a été déjouée dans le chef-lieu de cette daïra côtière. Plus d'une vingtaine de personnes ont été surprises en flagrant délit, affairées à la construction de terrassements, dans l'intention manifeste d'ériger des masures sur une superficie qui s'étend sur plusieurs mètres carrés, située juste en face de la station urbaine des véhicules de transport public desservant les municipalités de Bousfer et d'El Ançor, non loin de la place Vassas, dans le centre de la commune d'Aïn El Turck.

L'intervention des forces de police a été plus que nécessaire pour évacuer les indus occupants qui se sont finalement dispersés après de longues palabres avec les autorités locales qui étaient présentes sur les lieux. Il importe de signaler que le phénomène des constructions illicites a pris des proportions démesurées dans cette daïra et ce, avec tout l'impact négatif qui se répercute sur l'environnement de cette région côtière dont la principale vocation s'articule autour du tourisme. Selon une source proche du dossier, quelque 2.025 constructions illicites sont répertoriées dans les différentes zones essaimées à travers le territoire de cette daïra qui s'étend sur une superficie de 19,410 hectares. « Ce qui était au départ un exode rural de familles prétendues sinistrées, venues de diverses contrées, s'est transformé avec le temps en une monnaie d'échange pour acquérir un logement et ce, souvent aux dépens des autochtones, sinon comment expliquer que les relogés ont depuis cédé ou loué leurs logements », a confié un élu de l'APC d'Aïn El Turck.

Ce phénomène n'a pas épargné certaines infrastructures, biens communaux, dont la grande majorité a pu être finalement récupérée, comme à titre d'exemple l'ex-camping de la localité de Claire Fontaine où 47 familles s'y sont installées illégalement durant plus de quatre années avant d'être évacuées et relogées dans une cité nouvellement réceptionnée. Les lieux ont été transformés par la suite en un jardin public qui fait aujourd'hui le bonheur des familles en quête d'un espace de détente et de jeux pour leur progéniture. Un recensement de la population dans cette partie de la wilaya datant de trois années fait état de 82.105 habitants. Cependant, ce nombre devrait être revu à la hausse en additionnant celle qui occupe les 2025 constructions illicites constituant les bidonvilles, devenues par la force du temps de véritables plaies défigurant le littoral ouest. Toujours est-il que selon les dernières statistiques, c'est le bourg Ouadite dans le village de Bousfer qui détient la palme dans ce décompte avec 331 constructions érigées illicitement ? sur une terre agricole.