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RELIZANE: Ruée des familles démunies vers la friperie

par E. Yacine

Les habits de l'hiver sont devenus le souci majeur des familles dont le revenu ne dépasse pas les 10.000 dinars. Dans ce contexte, plusieurs pères de famille se rabattent sur le marché de la friperie pour acheter des habits à leurs enfants. Lequel marché, qui se trouve au cœur de cette ville, enregistre, quotidiennement, une affluence très importante. Il faut dire que les prix pratiqués dans ce souk sont à la portée de toutes les bourses y compris les plus petites. «Je ne vais plus aux magasins de prêt-à-porter car les prix sont exorbitants et loin d'être à ma portée», avoue une dame rencontrée dans ledit marché. Tout en estimant qu'il n'y a pas une grande différence entre les habits proposés à la friperie et ceux qui se vendent dans les boutiques du prêt-à-porter, notre interlocutrice a reconnu que «la friperie est devenue l'ultime recours de la plupart des familles à moyens revenus». «Comment voulez-vous qu'un père de quatre enfants puisse faire face à des dépenses de ce genre alors que sa mensualité ne dépasse guère les 10.000 DA ?», s'interroge-t-elle. Par ailleurs, un autre jeune a déclaré qu'«il trouve, parfois, des habits de qualité qu'on ne trouve pas dans les magasins de prêt-à-porter. «Le salaire maigre que je perçois de mon travail au chantier ne me permet pas de m'offrir des habits neufs. C'est pourquoi je viens dans ce marché de la friperie pour satisfaire mes besoins en matière d'habillement», a-t-il dit. Et d'ajouter : «Cela étant, on y trouve des vêtements de qualité. Il faut seulement savoir les repérer». «L'hiver est là, à titre d'exemple, j'ai acheté une bonne veste en cuir qui ne m'a coûté que 2.500 DA alors que dans les magasins, elle est proposée à pas moins de 8.000 DA», poursuit-il. De son côté, Saïd, un jeune commerçant qui travaille dans le marché en question, a indiqué que «ce marché pas cher n'est pas uniquement sollicité par les riverains car les habitants des régions environnantes comme Yellel, Aïn Rahma, Sidi Khettab et Belacel Bouzegza s'y rendent aussi». «La friperie est un commerce florissant», a-t-il révélé non sans une certaine satisfaction.