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Le dernier cri de la classe moyenne : je veux mon LPP !

par Kamel Sofiane

«Je veux mon LPP ! ». C'est le dernier cri au sein de la middle-class qui a fait quelques épargnes ces dernières années. A Peine lancée, la nouvelle formule du logement promotionnel public est prise d'assaut. Déjà, plus de 8.000 dossiers ont été déposés sur tout le territoire national, alors que les premiers chantiers ont été lancés à Alger. Mais au fait, le LPP est-il réellement nouveau ? Pas tout à fait.

A l'instar de toutes les autres formules destinées à faciliter l'acquisition d'un logement, le LPP (logement promotionnel public) est, à son tour, submergé par les demandes. En l'espace de trois semaines, l'ENPI (l'Entreprise nationale de promotion immobilière) a enregistré le dépôt de 8.000 dossiers au niveau national. Alger tient le haut du pavé avec 3.800 dossiers déposés.

Ces chiffres, bien que loin des statistiques nationales de demande de logement, sont assez importants au vu des conditions arrêtées pour l'acquisition d'un logement LPP. A en juger par le salaire à présenter : le souscripteur doit toucher un salaire variant entre 108.000 et 216.000 dinars. Des salaires bien au-dessus de la majorité des travailleurs algériens, si bien que la formule autorise l'addition de deux salaires de conjoints. N'empêche, la ruée a donc eu lieu et l'ENPI s'est trouvée contrainte d'arrêter la distribution des imprimés de souscription. Selon la direction générale de l'entreprise, 35.000 imprimés ont été retirés en un temps record, mettant l'entreprise sous pression. Désormais, les imprimés sont disponibles sur le site du ministère de l'Habitat. Toutefois, cette forte demande reste loin des prévisions du ministère de l'Habitat. Dans son programme, le gouvernement a prévu la construction de 152.000 logements LPP à travers le territoire national, dont 45.000 pour Alger.

UNE FORMULE DESTINEE AUX REVENUS MOYENS

Les premiers chantiers qui concernent la wilaya d'Alger ont d'ailleurs été lancés le 2 juillet. 1.064 logements répartis sur deux sites, l'un à Ouled Fayet, l'autre à Gué de Constantine, en attendant ceux des deux autres sites situés à Sidi Abdellah et à Bouinen. Ces logements seront construits dans la foulée d'un vaste chantier de 10.000 logements (sur les deux sites) comprenant plusieurs autres formules.Le LPP n'est pas une formule complètement nouvelle. Il existe depuis longtemps, sous d'autres appellations, dont celle des anciennes EPLF (Entreprise de promotion du logement familial), l'ancêtre de l'ENPI. La seconde formule a juste remplacé la première, avec comme une seule différence, mais de taille, celle de «démocratiser » ce type de logement. L'accès est désormais public. Il est soumis à des règles définies à l'avance et ne devrait profiter qu'à ceux qui n'ont pas eu de logement dans le passé. Destiné aux couches moyennes, le programme comprend des appartements de bon standing, des duplex en immeubles ainsi que des habitations individuelles au sol.

MAITRISER LES COUTS DE REVIENT

Les logements LPP ne bénéficient pas d'une aide directe de la CNL (Caisse nationale de logement) comme c'est le cas pour le LPA (logement promotionnel aidé) ou AADL (Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement). Ils bénéficient néanmoins des abattements sur l'assiette de terrain. Cet abattement devrait permettre de construire des logements LPP dont le coût de revient ne soit pas excessif.

Pour l'instant, les prix n'ont pas encore été fixés, mais des indiscrétions évoquent un prix de départ de quatre millions de dinars. On ne sait pas non plus si ce prix concerne tous les sites sur le territoire national, ou s'il y aura des différences entre les régions. En revanche, tous les futurs acquéreurs sont soumis au paiement de la totalité du prix du logement avant la remise des clés. Ils peuvent néanmoins bénéficier d'un taux bonifié de 3% pour leurs emprunts, comme au temps de l'EPLF. Le programme des logements promotionnels publics (LPP) pourrait à terme atteindre près de 300 000 unités.