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Parle-t-on de diagnostic ou de concurrence ?

par Bouchene Fateh *

Aujourd’hui, le diagnostic global des entreprises est devenu une nécessité absolue pour la quasi-totalité des entreprises qui soufrent d’innombrables problèmes, à savoir :

Une gestion archaïque et bulldozer, une mauvaise organisation au niveau de tous les services, la sous-qualification du personnel, l’incompétence de certains dirigeants, le départ des éléments les plus brillants vers les entités motivantes surtout étrangères, le déséquilibre financier est devenu chronique, l’endettement est permanent, l’absentéisme, absence de motivation, le produit commercialisé est de mauvaise qualité, les prix non étudiés, absence totale de la vision stratégique à long terme, la bureaucratie, l’absence de la fonction marketing dans certaines entreprises, les cadres compétents et intègres sont écartés de la politique du développement de l’entité pour une raison ou pour une autre, et le pire de tout ça, il existe d’autres entreprises qui n’arrivent même pas à assurer le salaire de leur personnel. Alors, dans telle situation, comment voulez vous que ces entreprises peuvent acquérir le marché local pour ne pas dire régional ! sincèrement, impossible !

 MICHAEL PORTER, économiste américain disait que :

 Les nations qui réussissent le mieux sur le plan mondial, son celles qui existent à l’échelle locale. Malheureusement, la majorité des entreprises publiques ne sont pas prêtes à conquérir les marchés locaux pour des raisons déjà expliqués, à l’exception de certaines entreprises nationales privés qui ont pu franchir les portes de la concurrence régionale.

 Les enjeux internationaux incitent les entreprises algériennes à entrer dans le bain, mais c’est un risque à courir et un danger qui les guette et qui demande plus de prudence et de vigilance, parce que en un seul mot, c’est l’avenir de l’entreprise qui est en jeu. Les derniers scandales qu’a connu l’entreprise nationale (SONATRACH et l’algérienne de gestion des autoroutes), n’est ce pas là une preuve de vulnérabilité des entreprises publiques.

 En outre, des études menées par des spécialistes dans le domaine du diagnostic des entreprises ont montré que d’autres facteurs d’une importance capitale ont freiné les entités algériennes non seulement de conquérir les marchés locaux, mais, plus grave, c’est la crédibilité de toute une nation qui est en jeu.

 Parmi ces facteurs : la corruption qui a touché presque toutes les entreprises publiques, la rapine, les détournements et sans oublier ce facteur-clé de toute réussite d’une nation et qui est presque ignoré par beaucoup de spécialistes de management c’est l’amour de la patrie, que certains dirigeants des entreprises publiques n’ont pas.

 Tous ces facteurs que je viens de citer sont parmi les causes principales non seulement du dysfonctionnement des entités algériennes mais se sont des signes qui peuvent mettre a genou le système financier et économique du pays pour la simple raison que ces deux systèmes dépendent de la rente pétrolière. Dans un tel climat, les autorités économiques du pays, se trouvent dans l’obligation d’élaborer en toute urgence des plans de redressement concernant toutes les entreprises publiques redressables, avant de parler de la concurrence. Certes le plans de redressement nécessite la mise en place des moyens humains et financiers, c’est un investissement bénéfique non seulement pour l’entreprise redressable mais aussi pour l’ensemble des acteurs (personnel, banquiers, dirigeants, épargnants, cadres et état).

 Apres avoir cerné les différents facteurs qui ont contribué d’une manière significative au dysfonctionnement des entreprises publiques algériennes et qui sont devenus vraiment un handicap à leur développement futur. Alors le diagnostic global des entreprises publiques est le seul remède existant à l’heure actuelle pour soulager la situation des entreprises publiques souffrantes (prévenir est mieux que guérir).

 A) Que veux dire diagnostic global : c’est la somme des différents diagnostics, entre autres.

 1 Le diagnostic fonctionnel (ce type de diagnostic s’intéresse plus particulièrement aux différentes fonctions qui composent l’entreprise à savoir (la fonction technique, approvisionnement, commercial, gestion et la fonction sociale)
 2 Le diagnostic financiers (s’intéresse à l’équilibre financier de l’entreprise à savoir le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement, l’indépendance financière, la trésorerie, l’endettement, l’actif net)

 3 Le diagnostic stratégique (s’occupe de l’environnement et la concurrence)

 4 Le diagnostic de l’identité (s’intéresse au style de la direction, l’organisation, l’information, la communication et à la culture)

 B) Qui s’intéresse au diagnostic : les dirigeants des entreprises, les actionnaires, les banquiers, les épargnants, les cadres ainsi que l’état)

 C) La qualité du diagnostiqueur (doit être professionnel, compétent, qualifié (sans cette qualification il ne peut défendre ses opinions que timidement), honnête et indépendant)

 D) Le choix du diagnostic (peut être interne ou externe pour notre part le choix externe et le meilleur vu plusieurs critère à savoir (l’indépendance, le professionnalisme, la compétence et la qualification).

 Conclusion :
Aujourd’hui, le diagnostic global des entreprises souffrantes ou saintes est devenu important non seulement pour l’entité mais aussi pour les différents acteurs qui ont intérêt avec l’entreprise ; alors le diagnostic global est là pour assurer à l’entreprise son rôle de créatrice de richesse et celui de l’épanouissement social.

* (D.E.S.S Audit) Banque d’Algerie ain beida (O.E.B)