Y a-t-il un danger de pollution de Oued Rhumel ? La question mérite d'être posée, car à l'heure où les autorités et les moyens d'information de la ville mènent des campagnes de sensibilisation pour la protection de l'environnement, celle-ci est d'actualité.

Ce cours d'eau qui traverse la ?ville des ponts' et s'étend sur une soixantaine de kilomètres, est aujourd'hui, au centre des préoccupations des autorités de la wilaya qui préparent la grande manifestation « Constantine capitale 2015 de la Culture arabe ».

Dans ce cadre, la question a été posée, dernièrement, au cours d'une table ronde, organisée par la radio régionale et consacrée à la protection de l'environnement.

Ce problème vient d'attirer l'attention de la direction des Ressources en eau de la wilaya qui a saisi le directeur de l'Environnement pour lui demander de prendre des mesures contre les pratiques polluantes utilisées par les industriels dont les unités de production sont établies et en amont, sur le bord de cette rivière millénaire et de ces confluents. En effet, selon les informations recueillies, à diverses sources, ces unités de production continuent insidieusement à déverser leurs rejets industriels liquides et toxiques en polluant gravement les eaux du Rhumel.

Interrogé, un spécialiste de la question nous a déclaré, hier, que le danger menace même les travaux de recalibrage des eaux de l'oued qui se mènent actuellement, à partir de la cité Bentellis, et sur une distance de 20 km. Ces travaux qui restent menacés ne sont pas loin de coûter quelque chose comme 16 milliards de dinars étant donné qu'une rallonge de 15 milliards va être débloquée par le gouvernement pour les étendre sur une distance supplémentaire de 30 km. Et de rappeler les rejets que faisait l'entreprise italienne « Pizarotti » qui a construit la voie du tramway constantinois, laquelle, par l'entreprise de sa station de fabrication de béton, installée sur les berges du Rhumel, passant par la zone industrielle de Boussouf , déversait régulièrement des quantités importantes de produits toxiques dans les eaux de cette rivière.

D'autre part, interrogés hier par nos soins, des habitants du haut de la cité Bentellis ont confirmé, en outre, le comportement condamnable des habitants, en bas de la cité, dont les demeures longent l'oued Rhumel. Ces riverains, pour se débarrasser, sans peine, de leurs ordures ménagères n'hésitent pas à les jeter par les fenêtres ou par les balcons, dans la rivière.