T riste sort, à
la veille du mois sacré de Ramadhan, pour cette famille qui vient d'être
expulsée d'une maison qu'elle occupait au quartier dit «Fitri»
à Béni-Saf. La famille est composée de six personnes
dont deux enfants en bas âge. La mère, qui s'est présentée à notre rédaction
locale, affirme qu'ils ont été délogés, dimanche dernier, sans qu'une prise en
charge quelconque ne vienne la soustraire à cette situation qui fait du tort à
sa famille. « J'habite cette maison - dont je suis une ayant droit - depuis
plusieurs années », a-t-elle affirmé. Cette dernière admettra savoir être
obligée, un jour, de libérer cette maison dont les autres héritiers réclamaient
sa mise en vente. Elle avait déposé le 27 mars 1985 un dossier de logement au
niveau de l'POGI de Béni-Saf
(dont une copie a été remise au LQO, bureau de Béni-Saf).
Malheureusement, son nom n'a pas figuré sur la dernière liste des bénéficiaires
de logements sociaux. La maison a été vendue à son insu.
Les nouveaux acquéreurs ont demandé et
obtenu, par voie de justice, la récupération de leur nouveau bien synonyme
d'expulsion de la famille. « Je ne conteste pas trop la décision d'expulsion
mais son exécution, venue à la veille d'un avènement aussi important et
significatif en matière de solidarité et de charité », souligne cette mère de
famille se présentant sous Slimani Aïcha, 73 ans et fille de moudjahid. Une fille et un fils, père
de 02 enfants, vivaient avec elle. Cette expulsion a fait beaucoup de mal à la
famille. Le fils s'est vu séparer de sa petite famille. Son épouse a préféré
protéger ses 02 enfants. Elle est partie se mettre sous le toit de ses parents
qui habitent à une quarantaine de km. La mère et sa fille cohabitent
actuellement chez une proche dans une maison déjà exiguë pour les autres. Quant
au fils, il a affirmé que chaque jour fait qu'il ne sait pas chez quelle
famille il va passer la nuit. « Le moment ne s'apprête pas. Ramadhan est déjà
là et les familles se ravitaillent pour la circonstance et nous, on pleure
notre sort », s'est indigné cette femme, presque en pleurs, qui a saisi
l'occasion de notre présence pour lancer un véritable SOS aux autorités locales
afin de trouver une solution à son calvaire et celui de sa famille.