Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La prime de rendement revalorisée: Un coup de pouce pour la tomate

par Amine L.

Après le lait et les céréales, le ministre de l'Agriculture annonce la revue à la hausse imminente de la prime d'encouragement pour le rendement de la culture de la tomate. «Nous sommes en train de mener des discussions avec l'office interprofessionnel de la tomate pour revoir à la hausse la prime de rendement à l'hectare», a déclaré Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture, invité, hier, de la radio chaîne3. La politique du renouveau rural est axée sur le soutien aux agriculteurs. L'objectif est d'améliorer la performance par l'octroi de primes adaptées. La prime de la qualité est déjà en vigueur. Elle est octroyée en fonction des rendements. L'objectif escompté est d'atteindre la sécurité alimentaire. Par ailleurs, interpellé sur les perturbations qui ont affecté la filière lait, M. Benaissa a nié toute pénurie. Le ministre admet toutefois «des difficultés dans le circuit de distribution durant les derniers événements», «mais, nuance-t-il, la situation revient à la normale.» «A Alger, dit-il, 860 000 litres de lait en sachets ont été distribués, hier (dimanche NDLR). Il n'y a aucune pénurie. L'an dernier, nous n'avons jamais atteint 700 000 litres de lait distribués par jour dans la capitale», a t il dit. M. Benaissa rappelle que «l'importation de la poudre de lait est libre. Il en est de même pour l'approvisionnement auprès des éleveurs laitiers. «Notre mission, explique-t-il, n'est pas de distribuer des quotas de lait en poudre». Et d'adresser un message pour les transformateurs de lait: «Dire «que je n'ai pas reçu la poudre, alors je ne travaille pas», ne tient pas la route. Les partenariats que nous avons conclus visent à clarifier le rôle de chaque intervenant dans la filière». Selon le ministre, la facture d'importation de lait en poudre a frôlé les 800 millions de dollars, en 2010. Une facture qui englobe aussi bien les quantités importées par l'Office national interprofessionnel du lait que celles des privés. Pour M. Benaïssa, 97 laiteries ont déjà signé le nouveau contrat avec l'ONIL relatif à l'organisation de la filière lait. Sur 139 laiteries qui ont retiré l'appel d'offres, 118 unités de transformation ont déposé leurs candidatures à conclure des contrats de partenariat avec cet office public. Parmi ces candidats, 111 laiteries sont retenues. Le reste aura un moratoire jusqu'à septembre pour se conformer au cahier de charges. Selon les termes de ces contrats, les laiteries s'engagent à ne pas détourner la poudre de lait subventionnée vers la transformation d'autres laitages. Le ministre a soutenu que certains propriétaires de laiteries n'utilisent que du lait cru, d'autres se sont engagés à acquérir des vaches laitières au profit des éleveurs, avec qui ils travailleront à la faveur de conventions. «Nous avons instauré une prime d'encouragement de 2 dinars par litre collecté. Le prix du lait cru est libre. Notre politique s'inscrit dans une démarche durable», prône-t-il. En 2010, 300 millions de litres de lait cru ont été collectés. «Notre but est de collecter 700 millions de litres cette année.

 Cette dynamique est en train d'être mise en place. Nous encourageons la production», ajoute-t-il. Et de rappeler que 24000 vaches avaient été importées en 2010 contre 15 000 et 12000 vaches importées respectivement en 2009 et en 2008. Et le ministre de considérer que la mission de toute laiterie est avant tout de pasteuriser le lait cru et, du coup, valoriser le produit local. «La transformation de la poudre de lait ne devrait intervenir qu'en appoint», a-t-il souligné.

 Sur un autre registre, le ministre a affirmé que dans le but de lutter contre la spéculation, son secteur est «en train de constituer des stocks en produits de première nécessité. Cela concerne l'ognon et ail au même titre que la pomme de terre». Cela passe inévitablement à ses yeux par l'élargissement des capacités de stockage. Interrogé sur la mercuriale des produits de consommation, M. Benaïssa s'est dit «réjoui» de la baisse des prix des pattes alimentaires mais aussi des agrumes. «Le prix des oranges varie entre 60 et 100 dinars», relève-t-il comme pour illustrer une tendance à la baisse des prix de certains fruits et légumes sur les étals. Enfin, le ministre a révélé qu'à ce jour, 83 000 agriculteurs ont déposé des dossiers pour accéder à la concession des terres agricoles. Une loi sur la concession agricole a été adoptée, il y a trois mois. Les textes d'application viennent d'être promulgués. La loi donne aux agriculteurs un délai de 18 mois pour déposer leurs demandes. Le ministre a indiqué que «d'autres textes de loi seront prochainement adoptés pour libérer, clarifier et baliser le processus de la mise en valeur des terres agricoles». L'Algérie compte un million d'hectares de terres arables. Le département de Benaïssa escompte augmenter l'irrigation, utiliser les bonnes semences, généraliser la mécanisation et utiliser davantage d'engrais pour améliorer les rendements.