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9ème congrès du FLN: Des listes contestées et un «huis clos»

par Z. Mehdaoui

Les travaux du 9ème congrès du Front de libération nationale (FLN) se sont poursuivis hier à la coupole du 5 Juillet.

La matinée a été consacrée à la lecture des noms des membres du prochain comité central du parti ainsi qu'au débat, aux propositions et résolutions politiques. Certains délégués des wilayas de Bechar, Oran, Tlemcen, Bouira ont clairement affiché leur opposition face aux listes présentées par les mouhafadhs. Abdelaziz Belkhadem est intervenu personnellement pour demander aux contestataires d'aller se réunir ailleurs et de ne revenir qu'une fois des « listes consensuelles » établies. C'est le cas notamment de la wilaya d'El-Oued dont les délégués se sont retirés hier pour se concerter pour se mettre d'accord sur les personnes devant siéger au sein du comité central.

 Il faut savoir que l'enjeu réside justement dans ce comité central. Dans la quasi-totalité des cas, les déglués des wilayas contestataires reprochent à leur mouhafdh d'avoir choisi des proches au détriment des autres. L'élection de ces membres a eu lieu dans la soirée de samedi et des « dérapages» auraient même eu lieu.  C'est le cas notamment, avons-nous appris, d'une déléguée qui n'aurait pas été ménagée par un mouhafadh pour avoir contesté la liste des membres sélectionnés pour représenter leur wilaya dans le comité central. Il faut savoir qu'ils sont en tout 161 membres à être désignés par les mouhafadhas lors ce congrès.

 Les «tractations» se déroulent justement autour de l'élection de ces membres. Chaque mouhafadha a le droit de présenter une liste de trois membres en plus de trois autres «suppléants» dans le cas où les membres choisis ne répondent pas à certains critères, vis-à-vis notamment de la loi. Le choix du reste des membres, à savoir 160 membres, est du ressort du secrétaire général du parti.

 Ce dernier peut choisir à sa guise, à condition d'avoir milité au sein du FLN pendant 10 ans, tous ceux qu'il veut, sans aucun moyen de faire un quelconque recours.

 Par ailleurs, l'ancien ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, a indiqué en marge du congrès que contrairement à ce qui a été rapporté par les médias officiels, notamment la télévision, Abdelaziz Belkhadem n'est pas encore (ré) élu au poste de secrétaire général du parti. L'élection du SG du parti est du ressort du comité central alors que ce dernier n'a pas encore été proclamé. Belkhadem a seulement été « plébiscité» par les congressistes, a tenu à préciser Boukerzaza.

 Il faut souligner par ailleurs une absence totale de communication de la part des organisateurs. Aucun communiqué n'a été rendu public sur le contenu des travaux du congrès durant les trois jours de sa tenue. Tout est frappé du sceau du secret. Les journalistes avaient seulement le choix d'assister aux interventions des délégués quand les séances ne sont pas à huis clos ou déambuler aux alentours de la coupole pour contempler des grappes de délégués qui ont vraisemblablement fui la grande salle à la recherche d'un peu d'air frais. Malgré des moyens logistiques énormes pour réussir le congrès, les organisateurs n'ont rien prévu en matière de communication. Ne pas communiquer pour ne pas faire de vagues ?