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Affaire STH: La liberté provisoire refusée pour l'ex-PDG

par H. Saaïdia

L'ex-PDG de la STH, filiale du Groupe Sonatrach, a été débouté de sa demande de remise en liberté provisoire. Siégeant à cet effet, hier, la chambre d'accusation de la Cour d'Oran a, à l'issue des délibérations, refusé d'accorder la liberté provisoire à ce responsable, incarcéré à Oran depuis le 25 novembre 2009. Le conseil de l'inculpé a mis en avant «la dégradation de l'état de santé» de son mandant, détenu à la maison d'arrêt d'Oran depuis près de quatre mois, aux côtés de quatre autres anciens cadres de la Société d'exploitation et de gestion des terminaux marins à hydrocarbures (STH). Ceci alors que, par ailleurs, l'expertise commandée par le juge d'instruction près le tribunal d'Arzew, visant à faire la lumière sur les aspects technique et financier de cette affaire, n'a pas été encore ficelée. Il est à souligner que seul l'ex-PDG était concerné par la procédure d'hier. La même instance, appelée aussi «instruction de 2e degré», avait déjà rejeté, début décembre 2009, les demandes de remise en liberté introduites par l'ensemble des cinq ex-cadres détenus (outre le PDG, le directeur régional, le DG adjoint, le directeur technique et le chargé des affaires juridiques), en confirmant les ordonnances de l'instruction du 1er degré.

 Trois autres responsables sont sous contrôle judiciaire, à savoir le directeur des finances, le DRH et le chargé de la sécurité interne. Il est à rappeler que ces cadres de la Société d'exploitation et de gestion des terminaux marins à hydrocarbures, filiale du groupe Sonatrach qui en détient 60% des parts du capital social, sont poursuivis pour «passation de marché non conforme aux dispositions du code des marchés publics», notamment. L'affaire est relative à des transactions suspectes, conclues par la STH à coups de devise forte avec des opérateurs étrangers, pour la fourniture d'équipements. En bref, il est reproché à l'ancien staff dirigeant de cette entreprise, «d'être passé outre le code des marchés publics qui oblige le contractant public à lancer un appel d'offres lorsque le montant du marché dépasse les 8 millions de DA et d'avoir surfacturé a posteriori certains articles de la commande.» De leur côté, les mis en cause soutiennent que leurs démarches étaient dans les règles et obéissaient au texte en vigueur, la circulaire ministérielle A408 R15 du 12 octobre 2004 en l'occurrence, qui «définit le recours au gré à gré sous certaines conditions», selon eux.