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Le verdict sera rendu le 4 septembre : Un représentant d'Air Algérie au Canada poursuivi en justice

par M. B.

L'affaire est passée cette semaine devant la justice canadienne. Une employée canadienne d'Air Algérie, bureau Canada, a déposé plainte contre son directeur général pour agression sexuelle.

Il revient, maintenant, au juge Louis A. Legault de démêler l'affaire, après les plaidoiries de l'avocat de la défense et le réquisitoire de la procureure de la Couronne. Le 4 septembre, le juge doit rendre son jugement, à l'égard de l'accusé algérien.

Cette affaire remonte à 2008. Sabine, (c'est ainsi qu'on appellera la plaignante), a travaillé dans les bureaux d'Air Algérie de 2008 à 2010. Elle a perdu son emploi parce que son contrat n'a pas été renouvelé. Elle pense qu'elle a été punie pour avoir dénoncé le comportement de son directeur, âgé de 59 ans, dont le procès s'est déroulé à Montréal, sous deux accusations d'agression sexuelle. Selon son avocat, Charles B. le ministère public lui reproche d'avoir embrassé, à deux reprises l'employée, dont il était tombé amoureux, c'est-à-dire Sabine. Le directeur s'est défendu en affirmant que «les deux baisers reprochés sont de pure invention de la part de Sabine. Si elle a perdu son emploi, c'est parce que son travail laissait à désirer et qu'il y a eu des changements dans les manières de faire de la compagnie». Quant au directeur, ce dernier est arrivé à Montréal, en avril 2008, pour y implanter Air Algérie.

Sabine qui était employée d'une compagnie aérienne connexe, à Montréal, depuis 2007, craignait de perdre son emploi dans le chambardement. Au bout de quelques mois, elle a été embauchée chez Air Algérie.

Toujours selon l'avocat de la défense, «la famille du directeur n'était pas, encore, installée ici, et il ne connaissait personne. Lui et Sabine sont devenus amis. La jeune femme le conduisait, en voiture, dans différents endroits. Le directeur est tombé sous le charme de la jeune femme. Sabine avoue, de son côté, qu'elle avait beaucoup d'admiration pour lui, qu'il était même un exemple pour elle. Elle assure, cependant, qu'elle ne le voyait que comme un grand frère, point.

L'avocat de la défense a affirmé que le directeur « aurait embrassé Sabine, dans la voiture, en mars 2009, après un souper au restaurant, et alors qu'elle avait complété sa période d'essai, comme employée. Elle a été désemparée et n'a pas apprécié. Elle lui a répondu par un courriel, lui signalant, notamment, qu'il la faisait se « sentir mal.» Le second baiser serait survenu, en juillet 2010, dans un bureau de la compagnie aérienne. Il lui aurait effleuré un sein, en même temps. Sabine était fâchée. Elle a, par la suite, été réaffectée à d'autres tâches, ce qu'elle n'a pas apprécié.

Elle a demandé au directeur de la replacer à son ancien poste. « J'ai refusé et 15 jours après, elle portait plainte contre moi », a soutenu le directeur, au procès.

L'avocat de l'accusé a plaidé que Sabine n'a pas été honnête envers le directeur et qu'elle a donné une version biaisée de ce qui est arrivé. Il soutient qu'elle a encouragé les sentiments de son directeur. Celui-ci était torturé dans ses sentiments, face à sa famille et ses enfants. La procureure de la Couronne Nadine Haviernick soutient, de son côté, que c'est le directeur qui n'est pas crédible. « Il est le contraire de la spontanéité. Ses explications sont interminables, il a une opinion sur tout et il blâme madame pour hausser sa crédibilité », a-t-elle dit. La procureure affirme que l'accusé convient qu'il est tombé amoureux de Sabine, mais soutient que ce n'est pas de sa faute. « Il a été la victime » de madame. Sabine adorait son emploi et a été très affectée de le perdre. Sabine, âgée de 30 ans, a-t-elle été victime d'un patron imbu de lui-même et trop entreprenant? Ou est-elle l'intrigante qui a charmé son patron afin de conforter sa position chez Air Algérie, pour ensuite orchestrer une vengeance contre lui, quand elle a perdu son emploi? La justice canadienne en décidera.