De nouveau, la polémique ! C'est à croire que les Egyptiens auchemardent, toujours, après la bataille d' Oum Dourman', dans le domaine sportif, notamment, face à l'Algérie.

Au point que le football algérien a provoqué un complexe profond chez ces autres enfants du Nil, et plus, particulièrement, au sein de certains journalistes, convertis à ce métier après avoir longtemps fait du football leur gagne-pain. Il en est ainsi de Ahmed Shouber, l'ex-portier du Ahly et capitaine de l'équipe nationale égyptienne, qui avait, au plus fort de la tension, entre l'Algérie et l'Egypte, durant les éliminatoires du Mondial 2010, particulièrement, attaqué et insulté les «Fennecs» et l'Algérie. Mieux, il avait, dans son émission télévisée, qu'il anime dans une des nombreuses chaînes locales, attribué la responsabilité de cette crise, entre les deux pays, à l'Algérie. Très suivie par les Egyptiens, son émission a été, en fait, un des déclencheurs d'un profond malaise, entre les deux pays, au moment où l'Equipe nationale algérienne devait se déplacer au Caire pour disputer la manche retour, des éliminatoires du Mondial sud-africain. Après tout ce qui s'est passé, le lynchage médiatique de l'Algérie, l'agression caractérisée et non sanctionnée par la FIFA, de l'équipe algérienne, à son arrivée au Caire, dont le caillassage du bus des joueurs, et la chasse aux Algériens, dont plusieurs ont été blessés et roués de coups, sous l'oeil indifférent des policiers, après le match retour, Ahmed Shouber semble avoir retrouvé ses esprits. L'un des animateurs TV, les plus polémiques d'Egypte, retrouve ainsi, soudainement, la voie de la sagesse et dit qu'il a été obligé, de force, d'accuser, injustement, l'Algérie d'être derrière ces événements. Dans son émission de vendredi et reprise par le quotidien «Al Wafd», Shouber, qui était venu, à Alger, comme invité d'un média algérien, juste avant le match du Caire, pour «calmer les esprits», a reconnu qu'il avait monté une émission pour attaquer, insulter et dénigrer l'Algérie, pendant la crise algéro-égyptienne, en 2009, durant les éliminatoires du Mondial 2010 «pour éviter d'être mis en prison». Il a expliqué qu'il est le seul journaliste égyptien à avoir prouvé, durant cette crise que «c'est la partie égyptienne qui était dans l'erreur». Mais, «il a été vite menacé par de hauts responsables sécuritaires, d'être jeté en prison s'il ne fait pas ce qu'on lui dit», raconte-t-il. Il a, ainsi, affirmé qu'un « haut responsable, parlant au nom du ministre de l'Intérieur, en personne, (Habib El Adly, ndlr) lui a dit qu'il devait faire une émission spéciale, au cours de laquelle, il attaquera l'Algérie et montrera, notamment, qu'elle est la seule responsable, dans la crise, entre les deux pays». «C'est ce que j'ai fait, craignant d'être mis en prison», a-t-il avoué. Vrai ou faux?        La question mérite d'être posée à un moment où l'Algérie, qui va participer au Mondial 2014, sera le seul représentant des pays arabes, à la plus prestigieuse compétition sportive internationale, de tous les temps: la Coupe du Monde de football. Comme il est, également, évident de se poser une simple question, après tout ce que les commentateurs égyptiens ont déballé comme grossièretés sur l'Algérie: Ahmed Shouber, qui a joué, à Alger, son dernier match contre l'Algérie, en octobre 1989 (match nul qualifiant les Pharaons au Mondial italien de 1990), a-t-il versé des larmes de crocodile, lui qui serait, selon des médias, interdit d'entrée, en Algérie ?

D'autant que, juste avant le dernier tirage au sort, pour le dernier tour qualificatif en Afrique de la Coupe du Monde 2014, il avait clairement dit que l'équipe nationale algérienne était la plus faible, et que si l'Egypte rencontre les Fennecs, elle se qualifierait. «Je ne souhaite vraiment pas que le tirage au sort nous mette face à la Côte d'Ivoire ou le Ghana, nous serons, alors dans une mauvaise situation, mais devant les trois autres équipes qui restent: Algérie, Nigéria et Cap Vert, nous avons toutes les chances de nous qualifier», affirme t-il, avant de tacler, méchamment: «personnellement, je préfère que l'équipe égyptienne rencontre l'équipe algérienne, c'est l'équipe la plus faible, parmi les trois citées».

Les caprices de la Coupe du Monde ont, une nouvelle fois, décidé de corriger les Pharaons, humiliés par des Ghanéens survoltés, qui leur avaient inculqué une leçon de morale: la modestie est une des vertus humaines...et de tout sportif de haut niveau.