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Gueraïche Tahar (président du DRBT) : «La gestion, secret de notre réusite»

par A. Mallem

Il est indéniable que l'exploit réalisé cette saison par le DRBT fait désormais partie des annales du football national. Créé en 1971, ce petit club de la wilaya de Mila évoluait, il y a quelques années seulement en ligue régionale de Constantine avec comme seule ambition de représenter dignement Tadjenanet et la wilaya de Mila. Mais l'arrivée, en 2009, d'un homme aux commandes du club a tout changé. Cet homme qui n'a pas encore atteint la cinquantaine s'appelle Gueraiche Tahar est un grand négociant de la pièce détachée et s'est investi dans ce club. Et l'exploit historique que vient de réaliser le DRBT porte la marque de cet homme qui n'a que deux faiblesses : l'amour des couleurs bleu et blanc et la phobie des matches disputés par son équipe. Car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le président du club évite soigneusement d'assister aux rencontres du DRBT. «Je ne peux supporter la pression générée par les matchs» dira-t-il. Rencontré dans son fief à Tadjenanet, le président du DRBT s'est confié au Quotidien d'Oran.

Le Quotidien d'Oran.: Vous êtes un parfait inconnu dans le monde du football. Présentez-vous ?

Gueraiche Tahar : J'ai pratiqué dans ma jeunesse le volley-ball avant d'occuper le poste de président de cette section qui n'existe plus maintenant. Je suis parti en France, à Clermont-Ferrand, où j'ai joué en amateur, avant de revenir pour prendre les destinées de la section football du DRBT. Sous ma présidence, l'équipe a réalisé deux accessions successives passant de la division pré-honneur à la Régionale 2 durant les années 2000 et 2001. Je me suis ensuite éloigné du football pour ne revenir qu'en 2009 sur insistance de l'ancien président de l'APC qui n'est malheureusement plus de ce monde. A cette période, le club a failli disparaître. Avec une équipe dirigeante à la hauteur, nous avons élaboré un programme à long terme pour redresser la situation et dès l'année suivante, l'équipe a pu accéder en inter-ligue avant de rejoindre la division nationale amateur où elle n'est restée qu'une saison. A présent, le club est en Ligue 2.

Q.O.: Avez-vous rencontré des difficultés pour atteindre l'objectif assigné ?

G.T.: Absolument et ce, en raison de la présence des équipes chevronnées composant ce groupe. Mais nous avons pu faire la différence grâce à notre gestion. Le secret de notre réussite fut d'ordre collégial : une bonne gestion, la stabilité de l'encadrement technique, la discipline des joueurs ainsi que la disposition des moyens techniques et financiers.

Lorsque tous ces facteurs sont réunis, vous êtes certain de réussir, même si vous avez une équipe de niveau moyen. Pour être honnête, il faut aussi louer le travail remarquable réalisé par l'entraîneur Liamine Bougherara qui a su, en moins d'une saison, organiser et donner une remarquable assise technique à l'équipe.

Q.O.: Que répondrez-vous aux accusations invoquées par vos adversaires ?

G.T.: La plus belle réponse à ces accusations nous l'avons donnée sur le terrain, notamment en battant notre principal concurrent chez lui, avec l'art et la manière. La force de notre équipe a été aussi reconnue même par les entraîneurs des équipes adverses. Et puis, il est normal que lorsque vos rivaux n'arrivent pas à vous battre sur le terrain, ils vont recourir à la diffamation en vous accusant de tous les maux.

Q.O.: Vous venez de réaliser une accession historique, comme cela a du vous coûter ?

G.T.: Des clubs tels que le MOC, la JSMS, le HBCL ont déboursé plus de neuf milliards de centimes sans réaliser leur objectif. A contrario, notre budget n'a pas atteint ce chiffre et la preuve nous avons des dettes qu'il faudra éponger. Et sans l'aide des autorités locales, qui nous ont aidés à réussir l'accession, le DRBT qui est le porte-drapeau de la wilaya de Mila, nous ne pouvons continuer, d'autant plus que le fait d'évoluer en Ligue 2 professionnelle necessite des moyens financiers conséquents.