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Gaz de schiste et tremblement de terre : Une fracturation qui fait «trembler» la terre

par S. K.

Une étude américaine du Geophysical Research-Solid Earth a montré que la fracturation hydraulique des roches, lors de l'extraction du gaz de schiste, a comme conséquence une augmentation indéniable du risque sismique. C'est ce que vient de rapporter le réseau social et média International «Gazette Networkvisio» dans une récente édition.

Selon ce média, cette étude qui a concerné l'exploitation d'un puits en Ohio, c'est bien « la réinjection à haute pression des fluides (utilisés à outrance pour la fracturation des roches profondes pour libérer ainsi le gaz piégé) dans des puits dits d'injection qui causerait les tremblements de terre».

Louis-Benoit Greffe, qui est l'auteur de la publication dans la Gazette Networkvisio, note que cette étude, qui a porté sur le puits de Youngstown en Ohio, démontre «la profonde corrélation entre les épisodes sismiques et les aléas de l'exploitation d'un puits du gaz de schiste». Ainsi, dans l'Ohio, le premier séisme, relève-t-il, a eu lieu treize jours après que l'injection à haute pression eût commencé. Les secousses ont cessé peu après que les autorités de cet Etat américain ne ferment le puits en question, note-t-il.

D'après ce journaliste qui a enquêté sur le sujet, depuis 2010, plus de 250 séismes ont été recensés rien qu'en Oklahoma, non sans conséquences. Environ 200 immeubles ont ainsi été endommagés par un tremblement de terre de magnitude 5,6 sur l'échelle de Richter, survenu en novembre 2011. Par ailleurs, avant l'étude liée à l'exploitation du puits de Youngstown en Ohio, la corrélation des séismes de l'Oklahoma avec l'exploitation du gaz de schiste n'avait pu être établie avec certitude. Jusqu'en Avril 2013 où la géophysicienne Katie Keranen de l'université de l'Oklahoma, en collaboration avec une équipe de géologues et de géophysiciens de l'université Columbia de New York, ont mis à jours après deux ans de recherches, des analyses sur la séquence d'événements ayant précédé le séisme de l'Oklahoma, qui impliquerait le procédé de la fracturation des roches lors de l'exploitation du gaz de schiste. La conclusion de leur étude, qui a d'ailleurs été publiée par la très sérieuse revue «Geology», a démontré ainsi «le lien causal entre l'injection de fluides de fracturation usés dans le sous-sol et la survenue du tremblement de terre».

Concernant l'Algérie, des spécialistes Algériens nous ont confié que des géophysiciens spécialistes des réservoirs pétroliers travaillent en étroite collaboration avec leurs collègues du CRAAG. Cependant, même chez ces derniers les avis sont différents : les uns avancent l'argument que le Sud Algérien est en grande majorité inhabité et donc pas de risques pour la population tandis que les autres dénoncent le fait qu'on va «réveiller», à travers les minimes secousses, une zone connue pour être, depuis des milliers d'années, stable sismiquement !