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Voilà bientôt quatre mois que
les résidents sont en grève et pour le moment, rien ne semble pouvoir débloquer
la situation; certains diront que la faute incombe au ministère
de la Santé qui n'a pas cédé d'un iota sur le fond et d'autres, au contraire,
tiendront pour responsables les résidents cloîtrés dans leurs revendications à
la limite de l'entêtement. Avec le recul, les choses semblent avoir décanté et
paraissent plutôt plus claires.
D'une part, il est devenu évident que le ministère de la Santé ne détient qu'une partie des clefs de la solution, il est incapable de répondre favorablement aux doléances des grévistes même s'il affiche toute sa bonne volonté et juste en analysant les différents points soulevés par les résidents, on se rend compte qu'il s'avère que d'autres acteurs doivent obligatoirement s'impliquer pour dénouer la situation, prenant par exemple celui relatif à la sécurité et la protection des médecins en exercice comme fonctionnaires de l'Etat dans une structure publique; les ministères de l'Intérieur et de la Justice détiennent un rôle prépondérant pour venir définitivement à bout de cette situation. Le ministère des Finances a son mot à dire concernant le volet salarial et les indemnités, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique devra trancher quant aux revendications ayant trait à l'amélioration de la prise en charge de la formation, le ministère de l'Habitat est aussi impliqué concernant le logement à mettre à disposition des futurs spécialistes, le ministère de l'Intérieur, plus spécifiquement les Collectivités locales qui devront s'impliquer de plus en plus afin de garantir des conditions de vie attrayantes, la direction générale de la fonction publique qui doit aussi faire preuve de souplesse quant au regroupement familial des couples fonctionnaires, sans omettre de citer le ministère de la Défense nationale qui détient le dernier mot au sujet du service national. D'autre part, la position intraitable des grévistes ne découle pas « d'un jusqu'au-boutisme » suicidaire mais d'un environnement et d'une succession d'événements mal évalués, ayant placé les résidents en situation d'acculés sans autre choix possible; les promesses non tenues par le passé pour régler ces revendications ont fini par décrédibiliser les instances responsables, les résidents se trouvent devant un dilemme, accepter de continuer l'exercice dans des conditions déplorables sur le plan socioprofessionnel au risque de se tirer les foudres d'une population de plus en plus exigeante ou faire les frais de sanctions pénales devenues chose banale ou bien poursuivre la contestation pour essayer de faire changer les choses. Dans un précédent écrit, la sonnette d'alarme a été tirée sur la gestion maladroite des feuilletons médicolégaux de l'été où la corporation médicale a été jetée en pâture durant des semaines, ce qui a alors forgé parmi les futurs spécialistes appelés à exercer dans ces régions boudées une conviction selon laquelle accepter d'y aller est synonyme de dénigrement et de tôle. Au vu de ces éléments et dans l'optique d'une volonté sincère de régler définitivement ce problème avec comme seul point de mire l'intérêt des malades et des doléances des résidents considérées par tout le monde y compris l'opinion publique comme justes et raisonnables, un mini Conseil des ministres, seul apte à trouver issue à cette situation, devra se pencher dans les meilleurs délais sur la question et lever le blocage qui n'a que trop duré et dont les conséquences désastreuses ne pourraient être évaluées précisément que plus tard, au moment même où les chants de sirène se font de plus en plus pressants de l'autre côté de la mer et dont le dernier épisode est la promulgation en France d'un décret publié au Journal officiel ouvrant la voie à l'exercice des spécialistes issus de pays hors communauté européenne sans passer nécessairement par un examen ou une équivalence; les spécialistes algériens sont naturellement concernés et partent avantagés par la maîtrise de la majorité d'entre eux de la langue de Molière. Ils se voient ainsi promis à un avenir plus radieux et une considération à la hauteur de leurs compétences. Des milliers de cadres formés à coups de milliards ne seront alors que tentés par franchir le pas. Le seul et vrai perdant seront l'Algérie et ses patients. |
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