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A moins de deux
mois et demi de la tenue des élections présidentielles, le flou persiste encore
dans les réelles intentions des décideurs, que l'on nomme aussi par les grands
électeurs, et quelle serait alors la feuille de route tracée quant au choix de
l'heureux élu avant l'heure ou s'attend-on à une ouverture démocratique
souhaitée.
On ne peut pas penser qu'avec un pays grand comme l'Algérie où le monde entier va certainement regarder ces élections avec de grands yeux différemment que lors des précédentes dans une région bouleversée par ce qu'on a appelé le printemps arabe. Lors des dernières élections de 2009, c'était la mode de la succession monarchique qui était à l'ordre du jour. Loin des appels et des souffrances du manque de liberté, étouffés de leurs peuples, l'Égypte de Moubarak se préparait à passer le relais au fils autoproclamé Djamel, la Libye de Kadhafi déroulait le tapis sous les pieds du prince héritier tout désigné Seif El Islam et qu'en Tunisie de Benali se dessinait, à défaut du junior, la relève de l'épouse, ex-coiffeuse de son état, qui faisait la pluie et le beau temps avec la saga des Trabesli et consorts. Ces régimes étaient aveuglés par leurs virtuelles forces et obnubilés par leur folie des grandeurs. Aujourd'hui, ils ne sont plus de ce monde. On a vu comment se sont-ils écroulées tels des châteaux de cartes, ces républiques bananières construites sur de fausses bases avec l'aide néfaste des lobbys de l'argent de la corruption et des affaires douteuses, loin de toutes réalités du terrain et de la plèbe qui grondait jusqu'au jour où réveillée, elle avait tout emporté sur son passage. Des révolutions préfabriquées disaient certains ou spontanées comme le supposaient d'autres. En tous les cas, les conséquences sont là devant nous. Le pourtour politique de l'Algérie n'est plus le même si on rajoute à cela le changement provoqué au Mali, notre mitoyen de nos frontières du sud. Le risque de l'Algérie est donc gros si elle répéterait les mêmes recettes du passé. C'est sans doute pour cette raison que jamais les solutions n'avaient tardé à voir le jour que par le passé. On doit y réfléchir profondément sinon on pourrait laisser sa peau. La sortie médiatique kamikaze ou programmée de Amar Saïdani ou Saâdani selon certains, en est apparemment une des conséquences fâcheuses de la bataille que se livre dans l'ombre certains cercles et dont le peuple, le principal concerné, est écarté de toute décision. Si les décisions qui seraient prises seraient en sa faveur, c'est tant mieux pour le pays. Si ce n'est pas le cas, le retour de la manivelle risquerait d'être terrible pour ceux qui naviguent à contre-courant de la volonté populaire. Attention donc aux fausses manœuvres où toute erreur pourrait être fatale au final au moment des comptes. Si on fait une analyse profonde et sérieuse de la situation politique environnante, ces élections revêtent une extrême importance à plus d'un titre malgré la rente qui retarde quelque peu une échéance fâcheuse qui pourrait éclater par surprise à tout moment. Le cas de la Libye est là pour nous rappeler amèrement qu'en dépit des largesses rentières accordées aux citoyens libyens par l'ancien guide de la révolution comme il aimait se faire nommer, cela ne l'avait guère épargné de l'effet boumerang aidé en cela par l'Otan qui a profité de la méfiance du peuple à l'égard de son chef qui se prenait comme le plus éclairé de son pays. La Libye s'est égarée en oubliant de bâtir de crédibles et légitimes institutions. On connait la suite de l'histoire. Kadhafi était presque archi-sûr que jamais le destin de la Libye ne pourrait lui échapper et pourtant ce qui est arrivé arriva. Ce que vit l'Algérie ces derniers temps par cet immobilisme est aussi extrêmement contre-productif. Qu'attends-nous exactement alors que la terre bouge sans cesse dans tous les sens autour de nous ? Franchement, je suis ébahi par la petite Tunisie qui vient de nous donner une leçon de grandeur et de responsabilité avec cette assemblée constituante qui vient de doter le pays d'une nouvelle constitution. Cela prouve de manière irréfutable que la constitution de l'ère Benali taillée sur mesure n'était finalement qu'un feu de paille. Une fois son concepteur ne soit plus là, elle a volé en éclats comme elle est venue car elle n'émanait absolument pas de la profondeur du peuple. Il fallait donc tout reprendre à zéro. L'exemple de cette constituante est le mieux indiqué pour sauver le pays de la crise multidimensionnelle qui le traverse. Les tenants du pouvoir continuent malheureusement chez nous à dialoguer unilatéralement. Personne ne doit être en mesure d'imaginer ce qui se trame derrière les rideaux opaques. L'interview exclusive du nouveau patron du FLN au site TSA, démontre que le calme affiché à la surface n'est que précaire et ne présage guère à la sérénité. Dommage que le citoyen que je suis ne pourrait en savoir plus sur des élections qui hypothéquerait tout son avenir. Je miserais sur tout l'or du monde pour de connaître ce qui se déroule sur nos têtes perdues. Il n'y a que des fragments de signaux lancés de temps en temps par les protagonistes et qui sont difficilement déchiffrables si on exclut les dernières révélations fracassantes de Saïdani qui sortent de l'ordinaire des hommes du système et de la rigueur de la langue de bois qui prévaut. Chacun y va de sa lecture. On ne sait vraiment ce qui se passe dans les coulisses du sérail. C'est à un jeu dangereux auquel l'on assiste. Tout ce qu'on souhaite est que cela ne se répercute pas ici bas de manière négative où la rareté du sachet de lait, le prix d'un œuf et des autres matières nécessaires à la vie constituent l'essentiel de ses préoccupations journalières en plus de ses innombrables problèmes dans lesquels il se débat. Le 17 Avril c'est encore loin pour lui mais attention, ce peuple écrasé par toutes les charges pourrait un jour reprendre les choses en main. Souhaitons juste que les choses se passeraient pacifiquement à l'instar des autres pays civilisés. |
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