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La réforme par les ruptures attend un visa qui ne vient pas

par kadi Ihsane

L’économie va avoir une place spéciale dans la campagne présidentielle 2014. Tout s’y prête. La dominante des candidats forts en économie, l’émergence d’une problématique de la fin du modèle basée sur la rente énergétique, le recul ces dernières années des thématiques sécuritaires et sociétales. L’anniversaire de l’assaut de Tiguentourine est venu renforcer cette impression de précarité. 2014 a été une année d’incertitude pour la balance des paiements algérienne à cause d’une baisse des exportations de gaz dont le montant définitif est encore incertain. Couplée à la poursuite de la hausse des importations. Du pain sur la planche pour les candidats aux présidentielles. Le fait est que le chantier de la réforme est si gigantesque que plus personne ne veut l’envisager autrement qu’en prenant les manettes de la politique. Car tout coince de ce côté-là. Une illustration saisonnière, le tourisme saharien. Il a été sauvé cet hiver par la montée des flux domestiques vers le Grand Sud. Mais il reste sinistré. Les étrangers sont de moins en moins nombreux depuis 2010. Il faut deux mois en moyenne pour les agences de voyages algériennes pour obtenir le visa à leurs clients. Mortel. Avant même toute mauvaise rencontre dans les grands espaces de plus en plus sécurisés. Dans un tel contexte, les idées de la continuité – Sellal peut réformer le pays ou encore les énergies renouvelables n’ont pas d’avenir en Algérie - conservent, en théorie, une belle longueur d’avance sur les idées de rupture – rompre le cordon avec la bourse, sortir du modèle énergétique carboné-. C’est sans doute ce que l’on appelle la stabilité.