Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

COMMUNICATION POLITIQUE : NOUVELLES DU FRONT !

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Loin d'être un amas d'idées de droite et de gauche, on oublie souvent qu'Emmanuel Macron a été philo sophe avant d'être fonctionnaire d'État, banquier et ministre. Son travail d'édition philosophique lui a valu, il y a 17 ans, les remerciements de Paul Ricœur dans la préface de La Mémoire, l'Histoire et l'Oubli (Le Seuil).

On découvre donc que le programme Macron est inspiré par deux autres philosophes, John Rawls (1921-2002) avec « le libéralisme égalitaire » et Amartya Sen (né en 1933) avec son approche dite « des capabilités ». Selon lui, ce qu'il faut égaliser est la « capacité » des gens à choisir et à combiner différentes actions pour réaliser leurs projets. Le premier est considéré comme le plus important philosophe politique du XXe siècle, le second a reçu le prix Nobel d'économie en 1998.

Programme du candidat Macron ! Quant à celui du président Macron, on a déjà l'impression que c'est un véritable cocktail pas encore explosif mais bien dérangeant (encore jeune, se disant en phase avec son temps, boxeur et tennisman, debout ou en fauteuil roulant)... Il a toujours expliqué qu'il voulait se situer au-dessus de la mêlée, « maître des horloges » (une horloge figure sur la photo officielle), se référant à la figure de Jupiter, le roi des dieux, avec pour modèles le général de Gaulle et François Mitterrand... Et, Trump invité à Paris pour le défilé du 14 juillet, gare au virus de la présidence-spectacle où tout est calibré par des jeunes « communicators », tous aussi pressés de prouver qu'ils sont meilleurs que tous ceux qui les ont précédés, oubliant, en raison des feux des rampes médiatiques, qu'il est facile de (faire) glisser assez rapidement, parfois sans le vouloir et sans le savoir, de l'autorité à l'autoritarisme... et de Napoléon à Bonaparte.

La nouvelle ministre française de la Culture a la particularité d'être l'éditrice de l'écrivain algérien Kamel Daoud, avec lequel elle a raté d'un pouce, il y a 2 ans, le Prix Goncourt, pour son roman «Meursault, contre-enquête» qu'elle a publié en France.

Avant sa nomination dans ce premier gouvernement du Président Emmanuel Macron, Françoise Nyssen avait, dans une autre vie, dirigé les éditions «Actes Sud», fondées par son père Hubert Nyssen en 1978, un éditeur exigeant (très proche de l'Algérie), installé à Arles, au sud de la France.

Les éditions «Actes Sud» avaient fait découvrir au public francophone des auteurs «atypiques» comme la russe Nina Berberova ou le grand écrivain égyptien Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature en 1988.

Pour preuve de son immense curiosité intellectuelle et son regard attentif et chaleureux tourné vers le monde, Françoise Nyssen a été derrière le rachat par «Actes Sud» des éditions «Sindbad» et leur riche catalogue sur l'Islam et la culture arabe. Elle avait également, il y a trois ans, signé un accord de collaboration éditoriale avec l'éditeur algérois «Barzakh».

Invité à une émission d'une télé satellitaire algéro-étrangère, qui s'est avérée être une «caméra cachée», Rachid Boudjedra l'auteur de L'escargot entêté a été harcelé tout au long du tournage par des animateurs qui l'accablaient de questions sur sa religiosité «controversée». Il était, au départ, décontracté et semblait prêt à répondre aux questions les plus impertinentes, mais les choses ont vite tourné au pugilat lorsqu'un faux agent de sécurité fit irruption dans le studio pour demander ses «papiers» à l'écrivain, qui s'y soumet pourtant avec respect et sérénité. Le plus dramatique dans la séquence est lorsque le faux agent accuse Rachid Boudjedra d'athéisme et d'«intelligence avec l'étranger». Une accusation reçue comme une insulte ... La suite est digne d'un roman Boudjedréen : pétition d'intellectuels, manif' devant le siège de l'Arav, soutien public... de Saïd Bouteflika, dépôt de plainte, refus de se rendre à l'Opéra d'Alger pour recevoir (assez tardivement) une médaille du mérite, excuses et supension (par le Dg de la chaîne incriminée) de l'émission... tout un charivari. Un point d'interrogation cependant : comment se fait-il que Rachid Boudjedra se soit laissé piéger par des animateurs ( ?!) alors qu'il avait déjà subi un autre « mauvais sort » (toujours sur sa foi) avec une autre télé satellitaire algéro-étrangère lors d'une émission. L'excès de confiance? Une mémoire défaillante ? La rage d'exister ? Le besoin d'en découdre ?

Deux organes de presse font parler d'eux. Une télévison satellitaire algéro-étrangère et et un site électronique d'information algéro-étranger font tomber deux têtes! Les «révélations» judiciaires de la télé ont fait chuter un ministre en herbe. Le deuxième a démultiplié l'impact d'une « sextape » (vrai ? faux ? plus faux que vrai selon les analyses du secteur de la distribution des produits pétroliers ) pour faire limoger un Pdg d'une entreprise du secteur pétrolier. L'image qu'ils aiment présenter est celle de francs-tireurs médiatiques qui «osent». C'est une très bonne chose pour que le secteur se force à évoluer mais, faut-il toujours caresser l'opinion conservatrice (ou la plus large possible) dans le sens du poil. Rappelons-nous : alors que les statistiques confirmaient la prééminence des filles dans les résultats universitaires, la chaîne faisait le « buzz » en diffusant, le 10 décembre 2013, une enquête filmée sur la vie nocturne dans les résidences universitaires de filles en Algérie. L' enquête est intitulée « Quand des étudiantes se transforment en filles de joie », avec caméras cachées et montage idoine.

Les médias à scandales vont-ils devenir une chose habituelle dans le paysage médiatique algérien, s'interrogent les observateurs. Mettant en garde contre «la dérive médiatique», un éditorialiste du quotidien El Watan, Ali Bahmane n'hésite pas à écrire : «Certains médias ont fini par perdre leur âme devenant carrément des dangers publics (....) . Les règlements de comptes, par médias interposés, deviendront la règle».

Samedi 3 juin 2017, Abderrazak Makri commente, sur sa page Facebook, le rassemblement de solidarité avec l'écrivain Rachid Boudjedra et contre Ennahar TV. « La grande solidarité avec Boudjedra a montré l'efficacité du courant de la gauche laïque qui a encore du pouvoir dans notre pays et qui continue à travailler malgré son échec cuisant et continuel sur le plan populaire en Algérie », estime le président du MSP.

« Les personnes qui sont apparues avec l'un des symboles du communisme et qui a été humilié de manière immorale sur la chaîne Ennahar sont influentes et prennent des décisions au sein du pouvoir et au cœur de la présidence de la République », développe-t-il en faisant allusion, sans le citer, à Saïd Bouteflika, frère et conseiller spécial du Président, présent au rassemblement. « Ce sont des personnes influentes au sein de l'opposition, au sein des médias (?) », poursuit-il.

Abderrazak Makri place tous ceux qui ont assisté au rassemblement dans la même catégorie. « Ceux-là sont tous des amis qui représentent un seul réseau qui ne cesse de coordonner non pas pour la gauche, pour le communisme », pense-t-il, avant d'ajouter : « Ceux-là sont ceux qui représentent la classe bourgeoise en Algérie et ce sont eux qui écrasent la classe des travailleurs. Ce sont l'outil du capitalisme dans notre pays (?) ; ce sont les usines de pauvreté et de misère ». Rien que ça !

Il va même jusqu'à juger la sincérité de la manifestation. « Le rassemblement n'est pas sincère pour la vérité. C'est un rassemblement idéologique avec l'un de leurs maîtres », écrit Abderrazak Makri, qui, très prudent politiquement, vu que Said Bouteflika était présent au sein de la manifestation, précise toutefois qu'il ne vise pas à travers son message ceux qui ont participé à la manifestation pour la vérité. « Moi aussi je suis solidaire avec Boudjedra l'être-humain mais je suis encore plus solidaire avec ceux qui ont été victimes avant lui », souligne-t-il.

Le message du président du parti islamiste a suscité la réaction de l'écrivain Kamel Daoud. Dans un post publié dimanche 4 juin sur sa page Facebook, il a qualifié la réaction d'Abderrazak Makri de « honteuse », « lâche » et « diffamatoire envers les bonnes volontés dans ce pays ». « Cela se comprend : un islamiste comme vous se manifeste toujours au second jour, au troisième et jamais au premier. Vous êtes une idéologie de récupération et de parasites, partout », lance l'écrivain.

« Vous ne pouvez pas comprendre qu'un monde et un pays peuvent être pluriels et divers. S'il n'est pas islamiste, le pays est pour vous un ennemi et un complot, une pieuvre. Insulter les autres, pour monter sur leur dos et crier plus fort, vous savez le faire », lâche le chroniqueur.

Par ailleurs, piqués au vif, des intellectuels algériens (dont Amine Zaoui, l'écrivain et ancien directeur de la Bibliothèque nationale... et chroniqueur ) sont en train d'organiser la riposte.

S'appuyant sur le fait que la Constitution algérienne garantit la liberté du culte et de la conscience, ils ont, en effet, lancé l'idée de faire voter une loi interdisant le «takfir», c'est-à-dire pousser les autorités à faire voter une loi qui interdise aux hommes de religion et aux imams autoproclamés de déclarer «impies» ceux qui ne partagent pas forcément leurs idées.

Avant d'arriver à cette demande, les intellectuels sont partis d'un constat. Des avis religieux présentant à la vindicte populaire des intellectuels, artistes et autres hommes de culture se sont multipliés. La dernière en date est celle qu'a dû affronter l'écrivain Rachid Boudjedra à deux reprises. Une première fois, l'auteur de « L'Escargot entêté » a été obligé de se justifier lorsqu'il avait affirmé, dans une émission diffusée sur Echorouk TV, qu'il était athée.

Une «aveu» qui avait soulevé une levée de boucliers chez une partie des islamo-conservateurs. Un imam, qui s'autoproclame représentant d'un islam «authentique», avait accusé l'écrivain d'apostasie. C'est le même Hamadache qui avait demandé, en 2014, à ce que la peine de mort soit prononcée contre l'écrivain et journaliste Kamel Daoud.

En 1989, l'imam égyptien El Ghazali, celui-là même qui avait « humilié » publiquement Arkoun, et qui dirigeait alors la mosquée Emir Abdelkader de Constantine et prêcheur célèbre de la chaîne de Télévision publique algérienne, avait appelé les Algériens à refuser d'inhumer le célèbre écrivain Kateb Yacine dans un cimetière musulman. L'auteur de Nedjma est accusé d'athéisme. La mobilisation populaire avait déjoué les desseins de l'imam égyptien. Mais l'avis fera date.

En juin 1998, c'était au tour du leader du parti Hamas, Mahfoud Nahnah, de déclarer que le chanteur Lounès Matoub ne devait pas être enterré dans un cimetière musulman, sous prétexte que ce dernier avait pris ses distances vis-à-vis de la religion et du fait religieux. Ironie de l'histoire, c'est un des disciples de cheikh Nahnah, le député de Jijel, Nacer Hamdadouche, qui s'oppose, aujourd'hui, à l'élaboration d'une loi interdisant le «takfir». Il explique, dans les colonnes du journal arabophone El Bilad, que cela «éloignerait les Algériens de leur religion».

Un accrochage verbal entre députés, soutenu par des mots obscènes et des vulgarités en plein mois de ramadhan, a eu lieu hier jeudi 22 juin au sein de l'hémicycle. En effet, lors du débat sur le plan d'action du gouvernement, une députée FFS a prononcé son intervention en langue Tamazigh ; ensuite en langue française, ce qui a fait réagir un député FLN qui l'a interpellée lui demandant de respecter l'institution et d'intervenir dans les deux langues nationales (Arabe et Tamazight).

Cette remarque a provoqué un brouhaha indescriptible au sein de l'Assemblée entre les députés FFS et quelques députés du FLN, qui en sus des insultes ont failli en arriver aux mains, après qu'un député FFS ait insulté le président de la république. L'accrochage ne s'arrête pas là car le président du groupe FLN, appelé à intervenir, a laissé faire arguant de la liberté d'expression, ce qui a mis en rage des députés FLN qui reprochèrent à leur chef de groupe sa réaction timorée et incompréhensible.

Voilà donc une rentrée parlementaire qui commence chaudement et bien mal... démontrant tout simplement, désormais, que dans les assemblées (bien ou relativement bien) élues, les majorités n'ont pas toujours le pouvoir d'imposer les idées (pour les textes, c'est un autre problème). A l'image de ce qui se passe dans notre nouveau monde de la communication où les réseaux sociaux et l'information numérique imposent une certaine façon (la plupart du temps bien critiquable) de faire de l'info'.

Les Arabes ne sont jamais en panne d'idées surtout lorsqu'il y a (encore) assez d'argent dans les caisses et/ou pour combattre leurs adversaires (arabes de préférence)

Voilà donc que L'Arabie saoudite, en partenariat avec l'Egypte, a décidé de lancer son propre bouquet baptisé, « Pbs Sports », un programme entièrement consacré au sport pour... pour mettre fin au monopole du groupe qatari « BEIN Sports », car «ce nouveau bouquet signera l'arrêt de mort du réseau qatari.», s'est vanté un des gestionnaires, annonçant que le groupe diffusera les rencontres de la Coupe du monde 2018 et 2022, ainsi que les coupes d'Europe, d'Asie et d'Afrique, en plus de la Ligue des champions d'Europe. Rien que ça !

Le capital de la chaîne s'élève à pas moins de 7 milliards de dollars. Crise, où es-tu ? Et, pour qui es-tu ?

Les chaînes françaises de la télévision publique (la direction du groupe ?) commencent-t-elles à déraper ?

France 2 a diffusé, jeudi 22 juin, le documentaire « le Maroc vu du ciel ». Magni-fake ! Réalisé par Yann-Arthus Bertrand, le documentaire (commenté par un euphorique Ali Badou, le très sympathique journaliste chroniqueur et écrivain franco-marocain) qui avait pour but de présenter la splendeur et la richesse du Maroc, s'est très rapidement transformé en opération de propagande en faveur des autorités marocaines, avec comme point d'orgue la présentation du Sahara occidental occupé comme étant partie intégrante de l'État marocain.

Près de cinq minutes du documentaire sont exclusivement consacrées au Sahara occidental, où les villes de Laâyoune et Dakhla sont notamment présentées. Il ira même jusqu'à ajouter que... « Le Maroc attend que sa souveraineté sur le Sahara soit entérinée ». À aucun moment, le documentaire ne mentionne le sort du peuple sahraoui... à l'évidence difficile à jauger là-haut dans le ciel, ironise avec justesse un site élecronique ?

Pour le président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui, Pierre Galand, qui a protesté, c'est tout simplement « un film de propagande du gouvernement marocain ».

Par ailleurs, dans un article consacré au documentaire, Le Figaro rappelle que le réalisateur Yann-Arthus Bertrand « a préféré négliger les bidonvilles, banlieues en clapiers et littoral bétonné. Il n'évoque pas non plus les murs antimigrants au Nord et militaire au Sud (celui-ci, long de 2 700 km, est le plus long mais aussi le plus miné du monde). Il n'a pas tourné au-dessus des champs de cannabis qui découpent le Rif en espaliers sur des milliers d'hectares. Il a enfin évité les cars de touristes qui s'enkystent en grappes au pied des dunes de Merzouga ».

Ce qui est certain, c'est que le Maroc « met le paquet » et ne lésine pas sur les moyens de sa propagande et de son lobbying... tout particulièrent pour « effacer » -sur le plan international surtout- toutes les éventuelles, et Dieu et le roi savent qu'il y en a - retombées négatives sur son image et ses objectifs régionaux. Ce qui a fait (et fait) « saliver » toutes les boîtes de com'et autres bureaux de lobbyers européens. Dernière info' : Pour la préparation des élections législatives du 25 novembre 2011, les premières après les « réformes » proposées par le roi du Maroc, le bureau de lobbying français Communication & Institution avait proposé au gouvernement marocain un programme d'action pour la gestion de l'action médiatique à cette occasion.

Un site électronique a pu obtenir la « note préparatoire complémentaire ». Un régal... mais aussi un programme qui, peu ou prou appliqué (par lui ou par un autre bureau), a eu les résultats que l'on connaît aujourd'hui... tout particulièrement en France

Autre « couac », celui de France 3 qui a diffusé, récemment, les 4 heures du dernier film documentaire d'Oliver Stone, « Conversations avec M. Poutine ». Les invités, mis à part Hubert Védrine, l' ancien ministre des Ae, « choqués » ou surpris par la réussite de l'entretien, ont quasi-littéralement mis en pièces ce bijou d'informations et de liberté d'expression. Le réalisateur, présent sur le plateau, s'est montré bien étonné devant l'ire des journalistes français, surtout celle de Pierre Guetta de France Inter (connu pour son engagement politique « polémique » et fervent partisan de l'intervention française en Syrie), ire bien plus grande et bien plus inexplicable que celle des commentateurs américains eux-mêmes. Il a résumé les prises de positions défavorables : Pour comprendre, il faut connaître et admettre la culture des autres... et pour apprécier monsieur Poutine, il faut connaître et accepter la culture russe.

Phrases du mois : « La crise est dans notre incapacité à travailler ensemble » (Abdelmadjid Tebboune, mardi 20 juin 2017, Apn, présentation du plan d'action du gouvernement) ... et « Une Assemblée n'est respectée que si elle est respectable » (François de Rugy, nouveau président de l'Assemblée nationale française, juin 2017)

Encore un mauvais classement international ! L'Algérie se place à la 153e position du classement mondial des pays selon leur taux d'accès à Internet, selon les derniers chiffres publiés par Internet Live Stats. L'organisme se base notamment sur les données de l'Union internationale des télécommunications (ITU), agence spécialisée des Nations unies. Avec 7,9 millions d'internautes sur une population estimée à 40,3 millions, le taux de pénétration de l'Algérie s'établit à 19,7% et représente l'un des plus faibles taux de ce classement mondial regroupant 201 pays. Dans la région du Maghreb, l'Algérie est laissée loin derrière ses voisins marocains et tunisiens. La Tunisie se classe en effet à la 101e place avec un taux de pénétration de 48,1%, tandis que le Maroc se place 86e avec un taux de pénétration de 57,6%. Le Maroc est par ailleurs deuxième dans le classement africain, dépassé à peine par les Seychelles (85e, 57,9%).

Extrait d'un article de www. yabiladi.com (site marocain, 29 juin 2017) : «Le paysage audiovisuel marocain est actuellement en proie à plusieurs messages issus d'une vague de haine décomplexée, de conservatisme étriqué, de nationalisme violent et de conseils santé dangereux. Face à un processus de saisine compliqué, la HACA, pourtant gendarme de l'audiovisuel, se réduit en simple observateur. Décryptage avec des exemples à l'appui.

Mohamed Faid, Bouchra Ddeau et Mamoun Dribi. / Photomontage

Au Maroc, si les médias publics sont amadoués depuis la fameuse crise des cahiers des charges dont l'auteur n'est autre que l'ex-ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, les médias privés, eux, commencent petit à petit à échapper à tout contrôle. Preuve en est, les messages subliminaux (ou non) divulgués de manière presque quotidienne sur les ondes et désormais en live streaming. Du populisme, du charlatanisme ou encore les prémices d'un nationalisme violent sont adressés à l'intention d'un public souvent mal outillé, réceptif jusqu'au point d'assimiler des idées sans le moindre recul critique... »

Du 7 au 13 juillet ? Non, du 13 au 17 juillet ? Deuxième cafouillage communicationnel sur les dates de la session ( sic !) de rattrapage (re-sic !) décidée en haut lieu (et non par le ministère... ce qui donne le premier cafouillage) et concernant les retardaires lors de la session « normale » (de juin).

Troisième cafouillage : Les concernés par cette session. Les candidats empêchés d'accéder à la salle d'examen pour cause de retard ? Les absents aux épreuves ? Comment distinguer entre les uns et les autres si les candidats renvoyés pour retard n'ont pas fait l'objet d'un PV dûment signé par le chef du centre d'examen et les surveillants de la salle où ils étaient censés composer ?

Quatrième cafouillage : Combien sont-ils ? Les 7.000 retardataires renvoyés. Les 10.000 cités par une Association de parents d'élèves ? 103.000 dont 90.000 sont des candidats libres avancés par le minisère concerné ? Ou 104 000 selon une autre source officielle ? Quant au comment, il est à espérer seulement qu'il n'y aura pas un autre cafouillage. Mais assez sûrement une décision - bien que généreuse (sorte de cadeau de fin de ramadhan) - qui va créer bien d'autres cafouillages dans la manière de gérer le bac. Il fallait, peut-être, tout simplement re-créer la deuxième session (en septembre) pour tous ceux qui ont échoué et/ou qui ne s'étaient pas présentés. D'autant que nous ne sommes plus à quelques millions de dollars près.

Enfin, pour terminer, la bonne (sic !) nouvelle. Ambassadeur de France en Algérie depuis 2014, Bernard Emié remplace, à la tête des Renseignements français, Bernard Bajolet, lui aussi passé par la « case » Alger. Normal !

La curiosité vient du fait que Bernard Emié succède à la tête des Renseignements français à Bernard Bajolet, un autre ambassadeur de France, aspiré directement de sa résidence d'Alger, en 2008, dans les hautes fonctions du renseignement à Paris. Et, André Parant, le challenger de Bernard Emié pour la DGSE, avait également été en poste à Alger avant lui.

Les mauvaises langues s'interrogent : l'ambassade de France à Alger, « un campus 5 étoiles pour espions» ?

Avant d'être muté par François Hollande de Londres à Alger, Bernard Emié a occupé des fonctions à Beyrouth, Amman et Ankara. Un bon Cv !

La présence à Alger est un atout avéré dans les carrières des diplomates français. « C'est la capitale de la rive sud Méditerranée qui reçoit le plus de membres du gouvernement français durant un quinquennat », rappelle un ancien porte-parole des affaires étrangères algériennes. À Alger, on se contente de comprendre que la montée de la menace terroriste dans le Sahel ait fait de la capitale algérienne un lieu important pour prendre le pouls de la scène régionale : « Les acteurs de la paix au nord Mali se côtoient ici plus qu'à Bamako ». Françafrique, pas morte ? Relooké avec un autre habillage moins vintage et plus jeune? A la « En marche » ?