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Des histoires de familles

par Ali Brahimi

Les mésententes, de la semaine écoulée, entre l'Algérie et le Maroc, ont pris une grande partie de l'actualité maghrébine. En fait, il ne s'agissait que d'une banalité, parmi d'autres, s'inscrivant dans le cours normal des choses de la vie, auprès des jeunes sportifs de par le monde.

Pourtant, ce jeu de gamins a été perçu comme quelque chose d'extraordinaire. En effet, au cours de la semaine passée, la justice marocaine a écroué un adolescent Algérien, prénommé Islam, champion de sports a voile, présumé d'avoir abusé de la confiance d'un enfant marocain, Selon les dernières informations, l'affaire est en voie de règlement a l'amiable

 Hélas, cette petite histoire a ressuscité les vielles animosités politiques de part et d'autre. Elles ressurgissent à la moindre futilité voire de puérilité. Entre-temps, les peuples Maghrébins frères sont en face a de grands ennemis et de sérieux problèmes dont : les narco trafiquants, le terrorisme, la fuite des cerveaux et les capitaux, le sous-développement, etc.

Manifestement, le Maghzen Marocain a pris trop au sérieux ce fait anodin exagérément interprété et amplifier, médiatiquement, (il se pourrait qu'il y anguille sous roche dans cette manière d'exagérer un fait banal) ces gamineries comme une grave infraction voire un crime de lèse-majesté.

Quoique qu'il existe depuis fort longtemps, au Maroc et ailleurs, ce genre d'outrages endurés par des enfants et adolescents dont les Algériens contraints de s'exiler, durant la guerre de libération nationale, aux frontières Tunisiennes et Marocaines.

En effet, il y a des groupes, de Maghzenis du Rif marocain, qui s'adonnaient à ce genre de violences sur des jeunes marocains qui vont ainsi traîner à vie leurs frustrations. A l'évidence, il serait pratiquement diffiicile, pour ces fragilisés psychologiquement voire coincés, a jamais, de vivre normalement et donc qu'ils puissent oublier et se décomplexer. Forcément, ils seraient perpétuellement à la merci du complexe vengeur inassouvi.

Une sujétion physique et morale atroce puisqu'elle est ressentie comme de l'automutilation.

En outre, l'événement coïncide, curieusement, à quelques jours de la visite du président Français au Maroc. En plus, cette tournée maghrébine excite les concurrences et aiguillonnent les passions divergentes des pays Maghrébins depuis notamment la survenue du printemps des révolutions en Tunisie et la Libye/

 Chez-nous, les gens attachent peu d'importance à ce genre de chassés-croisés politico diplomatiques. En effet, à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, coïncidant avec le début du printemps local devançant de 12 jours celui de l'équinoxe du 21 Mars, les familles ont empruntés les chemins ruraux afin de se prélasser dans les forêts et les prés. Un décor saisissant/

 Hormis les prix des fruits et légumes appréciés en ce début du printemps, qui ont dépassé les bornes, des familles ont passé une belle journée. A titre d'exemple, des dattes écrasées (Ghars), servant à confectionner du pain fourré (Mbardja) dégusté par les familles notamment les enfants, valent 100 DA/Kg. L'année passée, elles ne dépassaient pas 70 DA. La fève verte, elle aussi très consommée à cette occasion festive, coûte 80 DA/ Kg. La flétrie a 50 DA etc.

A l'évidence, fêter le début du printemps, c'est devenu un luxe pour beaucoup de familles qui ne peuvent festoyer pour au moins oublier momentanément les tracas de la vie En revanche, les familles soi-disant « fortunées » se permettent d'acheter tout sans pour autant avoir du goût En effet, la cherté des produits alimentaires, des meubles et immeubles, etc., ne desservent nullement les familles nouvellement riches (les arrivistes en tous genres) qui, en plus, affichent ostensiblement leurs aisances, en toutes saisons, voire narguent les démunies qui vivent au jour le jour.

 Au fait, ces derniers temps, certaines histoires de familles, qui sont devenues tout à coup des Crésus, polarisent l'attention de l'opinion publique interne et même externe. Il s'agit bien sur, des scabreuses affaires de l'ex ministre de l'énergie et de quelques familles empêtrées, dit-on, jusqu'aux oreilles, y compris avec leurs paterfamilias genre maffieux et revanchards qui manipulent la politique et gèrent l'économie du pays comme des affaires privées.

A ce sujet, selon des médias et les pouvoirs judiciaires, la justice Algérienne vient d'ouvrir, a juste titre, une enquête internationale autour de quelques cadres et sous-traitants de Sonatrach devenue comme la boite de Pandore qui n'a pas encore montré ses fonds de tiroirs. Espérons que le déballage du linge sale d'une famille éclabousserait l'ensemble des familles complices qui ont pillé les richesses du pays.

 En attendant que cette affaire embrouillée s'éclaircisse, une fois pour toutes, il vaut mieux profiter de la fraîcheur et la beauté des fleurettes et leurs envoûtantes fragrances en ce mois du printemps. Ca ne coûte rien pour les familles moyennes et démunies.

Pour le reste, Seul le Seigneur pourrait apporter du secours (el Baki Rabbi djib)