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Football national: Les clubs de l'Ouest vers la disparition

par M. Zeggai

La désillusion est totale chez les supporters des clubs de l'Ouest. D'anciens pensionnaires de l'élite sont tombés dans l'anonymat et se dirigent vers la disparition de la scène footballistique. En un mot, la situation du football à l'Ouest est accablante. A titre d'exemple, l'USMBA, le MCS, le WAT et le RCR, l'ASMO, le SCMO, l'OMA, le CRT, la JSMT, le GCM et bien d?autres se sont mis dans un labyrinthe où il leur est très difficile maintenant de s'en sortir. Aujourd'hui, le football de l'Ouest n'est pas près de sortir de l'impasse dans laquelle il s'est fourvoyé. Pire encore, l'avenir du football de l'Ouest en général risque la disparition de la scène footballistique nationale.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces clubs cumulent des dizaines de milliards de centimes pour se retrouver en divisions inférieures. Les responsables de ce désastre devront rendre compte car il s'agit là des deniers publics. Selon notre enquête, ce sont les membres de ces fameuses assemblées générales, protégées par cette fameuse souveraineté de l'AG comme stipulé dans les règlements, qui sont à l'origine de cette catastrophe programmée.

Le football national a besoin de véritables militants pour son développement et des dirigeants qui sont devenus maîtres dans l'art d'honorer les hauts responsables et négliger leur véritable mission. On ne le répètera jamais assez, le football d'une manière générale a besoin d'hommes intègres, engagés et désintéressés. Parachutés dans le football, avec la complicité du pouvoir de l'argent, ces mêmes personnes ont pris le football en otage avec la complicité des fossoyeurs du sport-roi. Aujourd'hui, certaines formations de l'Ouest payent cash le cumul de leurs dettes en l'absence de contrôles émanant des hautes sphères de l'Etat. Ces équipes, interdites de recrutement, seront obligées d'évoluer la saison prochaine avec un effectif composé des joueurs des moins de 19 ans, ce qui pourrait leur valoir d'autres échecs.

MC Saïda: le directoire face au problème des dettes

Le MCS, club légendaire du football algérien, souffre le martyre et risque de disparaître de la scène sportive si le club ne venait pas à régler le dossier de ses dettes accumulées depuis l'année 2017 et qui ont atteint la barre des 110 millions de dinars. Selon le président du directoire, Bellahcen Belahzil, «l'apurement des dettes du MCS devient une obligation vitale, car il y va de l'avenir du club», a-t-il dit avant d'ajouter : «Si on ne parvient pas à régler ce problème pertinent, le MCS risque tout simplement une deuxième relégation de suite, voire la disparition pure et simple».

Le RC Relizane vers la disparition

Avec une dette estimée à plus de 40 milliards centimes, le RCR se trouve aujourd'hui dans une véritable impasse. Tout le monde à Relizane connait ceux qui sont à l'origine de cette catastrophe, mais personne ne lève le petit doigt.

A présent, le RCR, asphyxié par l'abandon par ses propres responsables, est en train de mourir à petit feu. Où sont passés ceux qui ont promis monts et merveilles au public du Rapid ? Où sont passés ceux qui ont recruté et signé des contrats à n'importe qui ? La sonnette d'alarme a été tirée depuis belle lurette mais en vain. L'information relative au retour de Mohamed Hamri aux affaires du club s'est avérée finalement qu'une rumeur sans fondement pour gagner du temps. Le club la Mina, réputé par son statut de club formateur, se dirige, lui aussi, vers la disparition.

USM Bel-Abbès: une crise interminable

A Sidi Bel-Abbès, les années passent et se ressemblent et ce ne sont pas les subventions étatiques qui sauveront le mythique club de l'USMBA. En effet, ceux qui ont été à l'origine des déboires de ce club se sont transformés en sauveurs et ont émis le vœu de revenir aux affaires des ?'Vert et Rouge''.

Devant la gravité de la situation, le wali Samir Chibani s'est montré «disposé» à attribuer une aide financière au club pour lui permettre de démarrer les préparatifs de l'exercice à venir, «mais à condition de nommer un commissaire aux comptes et organiser une assemblée générale élargie sous l'égide des autorités locales», a précisé la même source. Mais, cela suffira-t-il à apurer les dettes ? Là, on croit savoir que certains anciens joueurs ont décidé de renoncer à une partie de leurs dus pour permettre la levée d'interdiction de recrutement qui frappe le club depuis trois saisons. En somme, à l'USMBA, qui a été rétrogradée de la Ligue 1 au troisième palier en l'espace de deux saisons, on craint que la situation de leur club favori empire davantage au regard du vide administratif et des interminables problèmes financiers.

WA Tlemcen: une situation déplorable

Au Wided de Tlemcen, c'est le flou total et la formation des Zianides risque de toucher le fond. La gestion approximative, pour ne pas dire catastrophique, semble être la raison principale de cette crise qui frappe de plein fouet le WAT. La situation s'est empirée avec ces dettes avoisinant les 160 millions de DA qui a paralysé le club. Un club qui a été dans un passé récent un véritable vivier de jeunes talents et de grands entraineurs ayant fait leurs preuves. A présent, les inconditionnels des ?'Bleu et Blanc'' exigent un changement radical. Cela risque de ne pas avoir lieu dans la mesure où la situation est trop confuse et dans un environnement où personne ne respecte plus personne.

ASMO: une prise de conscience, sinon?

La situation n'a pas évolué d'un iota au sein du club cher à Abdelkader Pons, Abdelkader Bendedache et Kaddour Bekhloufi. Le club asémiste n'est toujours pas sorti de la crise qui le frappe de plein fouet. Le double langage des dirigeants et le silence des autorités locales ne sont pas faits pour trouver une solution à une situation qui n'a que trop duré. Aussi, l'incompatibilité d'humeur entre ces mêmes dirigeants risque de mener le club vers la dérive. Pour cette nouvelle saison, c'est le statu quo, même si certains dirigeants continuent de calmer les esprits. C'est le silence total au moment où les autres équipes ont depuis belle lurette entamé le recrutement et la préparation d'avant saison. Certains affirment que le club est otage par la faute de certains membres de l'assemblée générale, alors que d'autres avouent leur équipe est abandonnée par ses propres enfants. Une prise de conscience est à souhaiter pour essayer de sensibiliser les concernés pour une meilleure prise en charge de l'équipe avant qu'il ne soit trop tard. Ce qui se passe chez les jeunes catégories nous autorise à dire que l'avenir de l'ASMO est totalement compromis. C'est malheureusement la réalité du terrain. Pour rappel, l'ASMO fait partie des équipes interdites de recrutement ce qui risque de compliquer davantage la situation des Oranais.

Aussi, d'autres clubs de l'Ouest sont dans la tourmente en raison des décisions unilatérales de certains responsables avec la complicité de certains managers de joueurs. Le CR Témouchent de Sikki, la JSM Tiaret de Tahar Benferhat, le SCMO de Mohamed Bouhizeb et l'USMO, le club mythique, qui a complètement disparu par la faute de certains inconscients qui ont porté un coup fatal à l'histoire de cette équipe des ?'Noir et Blanc''. Sans parler du RCO, RCGO et le CA Planteurs. Des milliards partent en fumée sans aucun résultat sans que personne ne réagisse.