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Sidi El Houari: Une commission pour recenser les immeubles à démolir et ceux à restaurer

par D. B.

A l'issue de sa visite au quartier de Sidi El Houari, le wali d'Oran a tenu à signaler que l'opération de démolition ne concerne pas l'ensemble des immeubles désaffectés, mais uniquement ceux qui ne peuvent être réhabilités. « Nous avons constaté sur place qu'il y a plusieurs immeubles menaçant ruine, ce qui constitue un danger pour les habitants. C'est un devoir pour nous de prendre en charge cette situation en démolissant les constructions qui menacent ruine pour éloigner le danger. Nous ne sommes pas ici pour démolir le quartier Sidi El Houari ou un autre lieu. Nous sommes ici pour réhabiliter la ville. Un travail sera fait après concertation avec tous les partenaires et les associations activant dans la protection du patrimoine », a précisé le wali qui s'exprimait devant la presse. Le chef de l'exécutif a signalé à ce titre que les immeubles qui peuvent être restaurés seront rénovés et ceux qui ne peuvent pas être réhabilités seront démolis. « Pour des raisons de sécurité, des démolitions seront menées dans des conditions exceptionnelles. Les décisions seront prises après concertation avec les partenaires du mouvement associatif. Nous n'avons pas l'habitude de prendre des décisions qui concernent les citoyens d'une manière unilatérale», a indiqué le chef de l'exécutif. A ce titre et selon les sévices de la wilaya, une commission technique composée de spécialistes sera mise en place pour recenser les immeubles à démolir et ceux qui peuvent être réhabilités. Il y a trois jours, un vieux bâtiment situé sur la rue Takhmert dans le quartier de Sidi El Houari s'est effondré suite aux fortes précipitations. L'incident n'a fait aucune victime lorsqu'il s'est effondré sur un mur du bâtiment opposé où vivent des familles exclues des opérations de relogement. Le bâtiment est situé au 3 rue Saida. Au fil des ans plusieurs immeubles se sont effondrés au niveau de ce quartier. Il y a lieu de signaler qu'en parallèle aux opérations de recensement du vieux bâti, la wilaya d'Oran a procédé il y a quelques années à la mise en place de deux sous-comités pour recenser le nombre de familles à reloger. Il s'agit des familles occupant près de 700 habitations menaçant ruine répertoriées à travers le territoire de la wilaya. Selon un recensement effectué au temps de l'ex-chef de l'exécutif M Djari, 693 habitation, en majorité situées dans la commune d'Oran, ont été classées rouge par le Centre d'expertise et de diagnostic relevant de l'instance de Contrôle technique des constructions (CTC) pour prendre en charge leurs habitants.

Par ailleurs et en prévision des prochaines opérations de relogement, deux commissions relevant de la daïra d'Oran avaient été installées. Ces dernières ont la charge de recenser les familles habitant les immeubles menaçant ruine et classés rouge dans la circonscription de la commune d'Oran et validée par le CTC pour la première commission. Pour ce qui est de la deuxième, elle a pour mission la mise à jour du nombre des familles qui habitent les bidonvilles. Les commissions s'attèlent à actualiser le recensement réalisé en 2007 portant sur les habitations et les familles résidant dans des logements précaires. Des enquêtes sur les constructions précaires et le recensement des familles résidant dans les immeubles menaçant ruine seront effectuées sur le terrain. Des fiches relatives à chaque habitation précaire seront élaborées et les dossiers seront transférés à la commission de daïra pour d'éventuelles opérations de relogement.

Le patrimoine de la ville d'Oran, particulièrement les vieux quartiers, connaît une situation alarmante par le fait de la vétusté très avancée. La pluie et les vents violents qui ont frappé la région il y a quelques jours n'ont fait qu'accentuer le danger et ont provoqué des effondrements partiels dans plusieurs immeubles. Plus de 600 immeubles menaçant ruine sont toujours occupés. Ces immeubles sont répartis sur neuf délégations communales du chef-lieu de wilaya, à l'instar de Sidi El Houari, d'El Emir, de Sidi El Bachir, d'El Hamri, d'El Mokrani, d'El Maqarri et d'Ibn Sina. Ces bâtisses représentent un danger pour quelque 18.000 familles qui les occupent. Le premier responsable de l'exécutif a déclaré que ces familles seront prises en charge au fur et à mesure dans le cadre des opérations de relogement en fonction de la disponibilité des logements et ce par ordre de priorité.