Tout en saluant
le dévouement des pharmaciens quant aux efforts fournis pour servir les malades
et optimiser la disponibilité des médicaments, le ministre de l'Industrie
pharmaceutique, Ali Aoun, a reconnu que la disponibilité des médicaments
devient difficile, en raison des difficultés d'approvisionnement. Il relativise
en affirmant que « l'avantage est que l'Algérie dispose d'un tissu industriel
pharmaceutique, à travers lequel nous assurons 68 à 75% de nos besoins ».
Intervenant
hier, lors de la tenue des 9èmes Rencontres internationales de pharmacie
d'Alger (RIPA), à l'hôtel Aurassi, le ministre a
reconnu que même si l'Algérie dispose d'un tissu industriel important, beaucoup
d'insuffisances existent encore. Il dira que son département essaye, à travers
ses missions, de combler les insuffisances notamment dans le domaine de la
diabétologie et l'oncologie. Des domaines, dit-il, qui demandent beaucoup
d'investissement. Se montrant rassurant, le ministre de l'Industrie
pharmaceutique dira qu'une partie de ces insuffisances sera comblée à la fin de
l'année 2023. En précisant « nous allons satisfaire 40 à 50% de nos besoins en
insuline. Nous avons démarré une unité de montage de stylos à insuline,
réalisée par les laboratoires Novo Nordisk, et nous
allons démarrer une autre usine d'un investisseur national qui fera une
production en full process ». Et d'enchaîner que même
le groupe Saidal devra d'ici fin mars produire des
flacons destinés aux hôpitaux. Ali Aoun a, par ailleurs, exprimé l'engagement
de son département et celui du président de la République à accompagner les
pharmaciens dans le développement du secteur pharmaceutique. Et ce, dit-il, par
les instructions données par le chef de l'Etat, à chaque occasion, pour
faciliter la mission des acteurs du secteur pharmaceutique et pour booster
davantage la production nationale. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique
ironise « si j'ai l'habitude de vous dire que les portes du ministère sont
grandes ouvertes pour vous recevoir, je vous dis aujourd'hui que ces portes ont
été carrément supprimées ». Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a
sollicité le président de l'Inter-Ordre des pharmaciens d'Afrique, Dr F.D.Nana Sambou et sa délégation
composée de 40 représentants venus du Mali, du Sénégal, du Niger, du Congo, de
la Tunisie, de la Mauritanie et de la Côte d'Ivoire « à être nos ambassadeurs
dans leurs pays ». Et ce, dit-il, pour développer une « coopération saine ».
Pour ce qui est de la possibilité de pénétrer le marché africain, le ministre
de l'Industrie pharmaceutique s'est montré réaliste, affirmant que l'accès au
marché africain n'est pas aussi facile, en demandant aux opérateurs algériens
d'essayer de s'adapter à la spécificité du marché africain. Sachant, dit-il,
que les laboratoires étrangers dominent déjà le marché. Ce qui est positif est
que ces opérateurs ont le soutien du ministère de l'Industrie pharmaceutique et
d'affirmer que « notre participation au salon africain à Abidjan (Côte
d'Ivoire) et notre prochaine participation à Dakar sont des signaux positifs».
En réponse aux doléances du Conseil national de l'ordre des pharmaciens,
formulées par le Dr Noureddine Mettioui, sur la
nécessité de revoir le code de déontologie des pharmaciens qui est resté figé
depuis 1992, le ministre de la Santé, Abdelhak Sayhi, s'est dit favorable à cette révision. Mais, dit-il,
cette révision doit engager et impliquer davantage la responsabilité du
pharmacien que ce soit dans le secteur public ou privé, en matière de lutte
contre la consommation excessive de médicaments, notamment les antibiotiques.
Bien que la loi, dit-il, interdit la vente de médicaments sans prescription
médicale. Le ministre de la Santé a mis l'accent sur la nécessité d'accélérer
la numérisation du secteur pharmaceutique, et ce, pour organiser le secteur et
faciliter l'accès aux services de santé, que ce soit pour les médicaments ou
les soins en général. Noureddine Mettioui, président
du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens d'Algérie, a annoncé la
publication d'un décret du ministère de la Santé, dans un futur proche portant
intégration de 1.624 pharmaciens assistants dans les officines.