Que faire pour éviter ces effroyables morts par asphyxie entraînées par l'inhalation du monoxyde de carbone ? Le dernier bilan des accidents d'asphyxie au monoxyde de carbone, livré par les services de la Protection civile, fait état de10 personnes décédées et de près de 250 autres secourues. Et, nous ne sommes pas encore arrivés à la saison du froid. Plus que l'hécatombe des routes, avec laquelle il partage des similitudes dramatiques, l'ennemi silencieux ou le tueur silencieux, désigné ainsi à cause des caractéristiques de ce gaz, incolore, inodore, toxique et potentiellement mortel qui résulte d'une combustion incomplète, et ce, quel que soit le combustible utilisé (bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane), décime des familles entières, ou quelques membres de la même famille qui se trouveraient dans le même environnement, au moment de sa rapide diffusion.

Les agents de Sonelgaz, accompagnés des éléments de la Protection civile, font le porte-à-porte pour sensibiliser les citoyens.

Des campagnes s'inscrivant dans le même cadre préventif, sont organisées dans les établissements scolaires et les milieux professionnels. Dans les médias lourds, distribution de dépliants aux automobilistes sur les routes et les espaces publics, la sensibilisation contre les intoxications au monoxyde de carbone fait partie du décor automnal et hivernal. Mais, rien ne semble arrêter le tueur silencieux. Aujourd'hui encore, ce sont les prêches des imams qu'on sollicite pour sensibiliser les fidèles dans les mosquées sur les risques de fuite du gaz. Pour quels résultats ? Certes, l'action de sensibilisation à la prévention contre les risques de fuite de gaz est importante, du moins pour que le citoyen fasse plus attention au respect des normes d'installation, et veiller à ce que cela soit réalisé par des professionnels, mais quand le tueur silencieux frappe, avec toute l'horreur et le drame qui en résultent, il nous fait oublier tous ces efforts. En Algérie, la grande majorité des intoxications à ce poison insidieux provient des défaillances des chauffe-eau et des chauffages, et c'est à ce niveau que tous les efforts doivent être engagés. Si ce n'est pas l'appareil lui-même qui est défectueux, ce sont les évacuations des gaz brûlés hors des domiciles qui ne fonctionnent pas comme il se doit.

Et, dans les deux cas, on peut éviter tout drame, soit en corrigeant ces défauts, et en gardant une aération dans les pièces. Cette deuxième solution est la plus indiquée.

Des victimes des asphyxies dues à l'inhalation du monoxyde de carbone sont enregistrées, un peu partout dans le monde, y compris dans les pays développés qui ne lésinent ni sur les conditions d'installation des moyens de chauffage ni sur les campagnes de sensibilisation sur les risques des fuites de gaz, et partout l'insistance est axée sur l'aération des pièces. On peut se protéger contre cet ennemi en respectant les consignes de sécurité liées à l'utilisation des chauffages domestiques et des chauffe-eau, mais surtout veiller à maintenir la circulation de l'air dans les pièces du domicile. C'est simple comme prévention et à la portée de tous.