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Zones urbaines: Des intrusions quasi quotidiennes de sangliers

par S. M.

Le retard de la saison des pluies et les dégâts occasionnés aux dernières forêts de la wilaya d'Oran par la déforestation et l'urbanisation anarchique ont pour conséquence des intrusions quasi quotidiennes de sangliers affamés dans les périphéries de la ville et en particulier à Ras El Aïn, Sidi El Houari, Canastel et Belgaïd.

Le phénomène devenu récurrent s'est aggravé cette année ce qui inquiète autant qu'il agace. De mémoire d'homme, on dit n'avoir jamais vu un tel spectacle à Oran ! Les anciens Oranais affirment que les sangliers ne s'aventuraient guère dans le passé aussi loin dans les zones urbaines.

Le retard de la saison des pluies, la déforestation et surtout la prolifération des décharges sauvages ont finalement contraint des sangliers affamés à faire des intrusions dans des zones densément habitées. Ces bêtes affamées sortent des forêts de Murdjadjo et de la montagne des Lions pour se rassasier dans les nombreuses décharges sauvages de la ville. Les habitants de ces quartiers et les automobilistes sont surpris quotidiennement par les meutes de sangliers et de marcassins qui rôdent tranquillement en milieu du tissu urbain à la recherche de nourriture. Il faut avouer que les espaces forestiers de la wilaya se rétrécissent d'année en année par la faute des hommes sans que les services concernés n'interviennent sérieusement pour limiter les dégâts qui ont des conséquences fâcheuses sur la flore et la faune.

Les appels pour sauver ce qui reste des forêts de la wilaya restent presque sans écho. Les sangliers sauvages, qui ne trouvent pas assez de nourriture dans les forêts et qui sont acculés de plus en plus par l'urbanisation anarchique, sont ainsi poussés à s'introduire dans les zones urbaines pour se nourrir des ordures ménagères à profusion dans la ville. Il est à noter que le sanglier est un vecteur de transmission de la fièvre aphteuse au cheptel bovin. Il est aussi considéré comme une menace pour le trafic automobile et même aéroportuaire. Septembre 2014, un avion d'Air Algérie, un ATR assurant un vol domestique, avait percuté, au moment de son atterrissage, un sanglier qui se trouvait sur la piste. L'incident n'avait entraîné aucun dommage à l'avion qui a assuré le lendemain un autre vol domestique. Ces intrusions d'animaux sauvages sur la piste ne sont pas un fait nouveau à Oran.